Le général Petr Pavel, ex-chef du comité militaire de l’OTAN et partisan de l’aide militaire à l’Ukraine, a été élu, samedi 28 janvier, à la présidence de la République tchèque, battant l’ancien premier ministre et milliardaire Andrej Babis pour prendre la succession de Milos Zeman, qui avait entretenu des liens ambigus avec Moscou.
[…]
Le taux de participation dans ce pays membre de l’Union européenne (UE) et de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) de 10,5 millions de personnes a été de 70,25 % à la suite d’une campagne acrimonieuse marquée par la controverse, y compris sur l’Ukraine.
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a aussitôt félicité sur Twitter M. Pavel, militaire de carrière. « J’apprécie votre soutien à l’Ukraine et à notre lutte contre l’agression russe », a-t-il écrit, ajoutant vouloir œuvrer ensemble « au bénéfice des peuples ukrainien et tchèque et dans l’intérêt d’une Europe unie ». Le président français, Emmanuel Macron, a de son côté lancé en substance une première invitation. « Nos pays sont liés par des valeurs profondément européennes et dans le soutien à l’Ukraine. Vous êtes le bienvenu à Paris ! », a-t-il écrit sur Twitter.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a salué le « ferme attachement [de M. Pavel] à nos valeurs européennes ». « Votre expérience en matière de sécurité, de défense et de relations extérieures sera précieuse pour maintenir et renforcer l’unité de l’Europe au service de l’Ukraine », a-t-elle ajouté. Le président allemand, Frank-Walter Steinmeier, a souligné que « la guerre d’agression russe contre l’Ukraine montre plus que jamais l’importance de la cohésion au sein de l’Union européenne et de l’OTAN ». Des messages de félicitations ont rapidement afflué de la part de hauts responsables slovaques et baltes.
[…]
Bien que son rôle soit essentiellement honorifique en République tchèque, le chef de l’État compose le gouvernement, choisit le gouverneur de la banque centrale, les juges constitutionnels, et assure le commandement suprême des forces armées.
[…]
À 61 ans, M. Pavel est un héros de la guerre en ex-Yougoslavie au cours de laquelle il a notamment aidé à libérer des soldats français. Il est ensuite devenu chef de l’état-major tchèque, et a exercé de 2015 à 2018 le poste de président du comité militaire de l’OTAN, soit le plus haut poste de responsable militaire de l’Alliance atlantique.
Les deux rivaux avaient été membres du Parti communiste dans les années 1980, lorsque la Tchécoslovaquie était sous la tutelle de Moscou. Mais l’ancien parachutiste à la barbe blanche soigneusement taillée et aux cheveux blancs est depuis devenu un ardent défenseur de l’appartenance de son pays à l’UE et à l’OTAN.
[…]
Lire l’intégralité de l’article sur lemonde.fr