C’est dans cet état d’esprit, avec l’espoir de régler un des sujets qui fâchent — un conflit meurtrier entre Kiev et Moscou — que l’Élysée a accueilli ce lundi en fin de journée un sommet de haute volée. À l’affiche, le maître du Kremlin, son homologue ukrainien, l’ ancien acteur Volodymyr Zelensky et la Chancelière Angela Merkel sous la houlette d’Emmanuel Macron. Une réunion « format Normandie », comme jargonnent les diplomates, en référence à la région française où les dirigeants des quatre pays s’étaient retrouvés pour la première fois en 2014.
Un allié stratégique et plus fiable que Trump
Depuis, la guerre entre Kiev et les séparatistes pro-russes a fait 13 000 morts dans le Donbass, bastion industriel de l’Est ukrainien, et un million de déplacés. Surtout, les négociations semblaient enlisées, depuis 2016, date des dernières négociations entre les quatre. Cette fois, au 55 rue du Faubourg Saint-Honoré, les échanges se sont prolongés longtemps, un dîner a même dû être improvisé, avant une conférence de presse qui a eu lieu peu avant minuit devant les 500 journalistes accrédités pour l’occasion.
Les tractations semblent avoir été fructueuses. « Notre rencontre permet de réaffirmer notre objectif d’atteindre une paix durable », a assuré Emmanuel Macron, aux côtés de ses homologues. Dans une déclaration commune, Moscou et Kiev se sont en effet engagés à « mettre en oeuvre totalement et intégralement le cessez-le-feu », dans l’est de l’Ukraine, avant la fin de l’année 2019. Un plan de déminage du territoire litigieux a également été arrêté, ainsi que la libération de tous les prisonniers identifiés de chaque camp. Dernier à prendre la parole, Vladimir Poutine a souligné l’importance de cet échange direct avec son homologue ukrainien. Sans minorer l’issue de ces pourparlers, Zelensky a tout de même rappelé que par le passé, des accords de cessez-le-feu avaient déjà été conclus à vingt reprises. Dans quatre mois, les dirigeants ont prévu de se retrouver pour faire le point sur ces avancées.
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L’Élysée dit opérer ce mouvement sans naïveté
Oubliée l’annexion de la Crimée par la Russie que plus personne ne conteste. Paris plaide désormais pour une sortie du « gel actuel » avec Moscou, même si ce rapprochement n’est pas toujours bien perçu par l’ensemble de ses partenaires européens. Allié indéfectible du régime de Bachar al-Assad, Poutine est un interlocuteur incontournable sur le dossier syrien avec qui l’Élysée assume la « nécessité de se parler », notamment de terrorisme, des risques de résurgence du groupe État islamique… Un ambassadeur aguerri, Pierre Vimont, a même été nommé pour soigner les échanges entre Paris et Moscou.
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