Les Croates ont commencé à voter dimanche sur une révision de la Constitution visant à empêcher le mariage homosexuel. Ce vote avait été réclamé par des ONG conservatrices mais vivement dénoncé comme discriminatoire par des militants des droits de l’Homme.
Les électeurs doivent répondre à la question de savoir si le mariage doit être établi par la Constitution comme "l’union entre un homme et une femme" dans ce pays de 4,2 millions d’habitants, tout récemment devenu membre de l’Union européenne. L’Église catholique, qui a donné son plein soutien à l’organisation de cette consultation, y joue un rôle très important.
Les bureaux de vote ont ouvert à 07h00 et le resteront jusqu’à 19h00. Les premiers résultats partiels sont attendus tard dans la soirée.
Le gouvernement de centre gauche, des militants des droits de l’Homme et des figures de proue de la société civile locale ont appelé ces derniers jours les citoyens à voter contre un tel amendement.
Appel lancé auparavant
Et des militants ont mis en garde contre une "avalanche" d’initiatives similaires pour réduire les droits des autres minorités.
Samedi, plus de mille personnes ont marché à Zagreb, bravant la pluie, sous le mot d’ordre "la Constitution n’est pas un jouet", pour appeler à voter contre la révision de la Constitution.
Entourés par un important dispositif policier, les manifestants portaient des pancartes sur lesquelles il pouvait être lu "l’homosexualité n’est pas un choix, mais la haine en est un" ou encore "vote pour ta dignité".
Mêmes droits en 2003
Une trentaine de médecins gynécologues de la principale maternité de Zagreb sont sortis devant l’hôpital pour affirmer leur opposition au mariage gay. Et au total, selon un sondage, 68 % des électeurs disent souhaiter voter oui dimanche et 27 % diront non.
En 2003, la Croatie a accordé aux couples du même sexe les mêmes droits qu’aux hétérosexuels vivant en union libre, dont une sorte de reconnaissance de la communauté de biens.