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Redoine Faïd, "braqueur des cités", s’était perfectionné en Israël

Par Hicham Hamza

Tsahal hold-up. L’homme qui s’est évadé samedi de prison pourrait tenter de se réfugier en Israël, pays dans lequel il a des attaches. Révélations.

Il a exécuté un coup d’éclat digne de figurer dans Heat, son film fétiche : Redoine Faïd s’est échappé, hier matin, de la prison de Sequedin. L’action fut rocambolesque : pose d’explosifs sur cinq portes, prise d’otages, incendie d’une voiture et disparition dans la nature. Un mandat d’arrêt a été diffusé dans l’espace Schengen (comprenant les territoires de 26 États européens) et une centaine de policiers ont déjà été mobilisés. En 2005, alors incarcéré pour une autre affaire, l’homme avait déjà tenté, en vain, de réaliser une évasion spectaculaire.

 

 

Aujourd’hui, la plupart des médias de la presse généraliste se contentent de quelques éléments biographiques sommaires pour dresser le portrait du fugitif : le multirécidiviste, âgé de 40 ans, est associé au profil du jeune des quartiers devenu un as du grand banditisme. On parle de lui comme d’un « ex-petit délinquant des cités », un « gamin de banlieue » : manière délicate d’évoquer, entre les lignes, sa condition de fils d’immigré maghrébin. Le Franco-Algérien Redoine Faïd a grandi effectivement dans une cité de la commune de Creil. Très jeune, il se fait remarquer par son succès dans le braquage de fourgons et un charisme indéniable qui suscite même l’admiration des policiers de l’Oise.

Pourtant, un élément singulier de la vie du braqueur évadé est omis aujourd’hui dans l’ensemble des commentaires de presse à son sujet : son rapport atypique avec l’État d’Israël. Il faut se référer aux articles parus à l’occasion de la promotion de son livre d’entretiens – publié fin 2010 – pour découvrir cet aspect biographique.

 

 

Redoine Faïd a entretenu, à la fin des années 90, un lien étroit avec la mafia israélienne. À tel point qu’il avait « fait le projet », comme le rapporta Le Parisien en 2002, de se convertir au judaïsme afin de pouvoir s’installer discrètement dans l’État hébreu.

Le journaliste Frédéric Ploquin, proche des services de police et des institutions judiciaires, avait évoqué la question sur son blog hébergé par Marianne. À propos de sa disparition -début 2011- consécutive à un braquage raté qui s’est soldé par la mort d’une policière municipale, il écrivait ceci :

« On le disait en Israël, pays où il s’était adroitement replié lors d’une première cavale, prompt à porter la kippa et à apprendre l’hébreu.

Autodidacte du braquage, il avait vite appris, peaufinant son savoir technique auprès d’un ancien militaire israélien.

Et s’était rapidement hissé dans le petit cercle des braqueurs de fourgons blindés, l’aristocratie du crime organisé. »

Curieusement, cette mention truculente d’un fugitif prêt – dans le passé – à se fondre dans la population israélienne a été reprise par l’antenne anglophone de l’Agence France-Presse (et dans les médias anglo-saxons par la suite) mais demeure ignorée ce weekend par sa contrepartie francophone.

En janvier 2011, Le Parisien était plus explicite que Marianne :

« C’était lui, le boss, il montait les équipes, voyageait en Israël pour suivre des entraînements paramilitaires et se procurer des armes de guerre et des explosifs. Le braquage du fourgon de Villepinte (Seine-Saint-Denis) en juillet 1997 marque son apogée. »

Selon ses confidences publiées en 2010, Redoine Faïd a également investi en Israël, pays pour lequel il affichait alors son admiration. Il en parle d’ailleurs la langue.

Se faire la belle en Israël

Quelques mois après la sortie de son livre, la nouvelle coqueluche des médias était à nouveau traquée par la police. Disparu de la circulation, l’homme en liberté conditionnelle était soupçonné, selon un enquêteur interrogé par Le Parisien, de s’être envolé pour Tel Aviv : « Il est susceptible de se rendre à l’étranger et notamment en Israël, comme il l’a déjà fait. » Le pari était probable au regard du passé du délinquant : en 1998, le fugitif Redoine Faïd, présent « dans une agence de voyage du quartier de l’Opéra à Paris », avait été arrêté « alors qu’il achetait des billets d’avion pour Israël ».

Détail supplémentaire : dans son livre, Redoine Faïd racontait qu’il utilisait régulièrement la Suisse comme une « excellente couverture pour aller à l’étranger » avec des« faux papiers ». Gagner Tel Aviv depuis Genève : tel pourrait être l’objectif immédiat de l’homme en cavale. Voilà qui contredirait le pari du co-animateur du site arabophobe Fdesouche : sur Twitter, le dénommé « Pierre S. » envisageait, pour Redoine Faïd, un départ vers le Maghreb, « direction le bled ». Avec une touchante naïveté, l’ultra-nationaliste semble confondre la terre d’origine et la patrie de cœur.

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51 Commentaires

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  • #384210

    Israël, est la terre promise des mafieux, comme l’explique cette article.

    Un câble diplomatique daté de mai 2009, déniché par Bakchich sur le site WikiLeaks, déroule le film des parrains en Terre promise, façon Francis Ford.

    Le scénariste : James Cunningham, ambassadeur des États-Unis en Israël.

    Les protagonistes : les gredins du crime organisé israélien.

    L’intrigue : leur influence grandissante au sein de l’État juif, leurs réseaux en Europe et outre-Atlantique.

    Une bien noire histoire où l’on apprend qu’à l’origine « cinq ou six familles ont traditionnellement dominé le crime organisé en Israël ». Mais que, « ces dernières années, il y a eu une forte augmentation de la portée et de l’impact de nouveaux réseaux ». Le contrôle d’une région par famille, c’est fini !

    « L’ancienne école cède la place à une nouvelle race de la criminalité, plus violente », note l’ambassadeur. Fondée sur « une meilleure connaissance des explosifs de haute technologie, acquise au contact du service de défense des forces israéliennes »

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  • #384303
    Le 16 avril 2013 à 00:27 par Redoine Faïd, "braqueur des cités", s’était perfectionné en Israël
    Redoine Faïd, "braqueur des cités", s’était perfectionné en Israël

    Et si le personnel de la prison était complice de cette évasion .... afin de réclamer plus de moyens pour améliorer leurs conditions de travail ? ... Et pour faire la nique à la taubira ...

     

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  • #384426

    Doit on croire au récit officiel de cette évasion ou monsieur a t’il était aidé pour s’échapper ?
    J’ai du mal a croire a cette évasion, tellement de mensonges dans ces médias, en plus on apprend qu’il a un rapport avec israel, pour le rehausser davantage, je reste très sceptique.

     

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  • #384440

    Un voleur est un voleur, donc un sous-humain ... et G pas de temps à perdre avec ces sous-humains narcissiques !

     

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  • #384585
    Le 16 avril 2013 à 10:52 par Gégé John Schaefer
    Redoine Faïd, "braqueur des cités", s’était perfectionné en Israël

    Le personnage Faïd inspire beaucoup de fantasmes, de par ses origines, ses choix de vie, et parce qu’il remet en question 2-3 trucs sur le fonctionnement de notre pays, et au-delà.
    Déjà, il est parfaitement conscient que la voie dans laquelle il s’est engagé mène à 9m2 ou moins : un cercueil, une mort violente, et d’abord parce qu’il a lui-même engendré la violence. Mais la violence est sournoisement le lot quotidien chez nous, en France.
    Je lis pas mal de commentaires sur qui a fait quoi, comment, à propos de cette évasion. Il faut connaître l’univers carcéral, avoir vécu la "privation de liberté" pour pouvoir en parler.
    Ceux qui reprochent à Faïd l’inspiration hollywoodienne ont eux-mêmes une opinion basée sur ce qu’ Hollywood leur a montré. Or, un braquage de fourgon, concrètement, ça n’est pas "Hollywood". Faïd a été intéressé par 1 film : Heat, parce qu’ on y voit un enchainement méthodologique, au delà des caractéristiques purement cinématographiques. Heat a d’ailleurs la popularité qu’il mérite, davantage que Scarface, pas toujours bien compris, le personnage de Montana n’étant pourtant pas présenté comme un modèle idéal.

     

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    • gorge profonde tu me fatigues...

      t’es fan/défend d’un braqueur qui a du sang sur les mains et se réfugie au sionistan...

      bref...

       
    • #384772
      Le Avril 2013 à 14:01 par Schaefer, Gégé John
      Redoine Faïd, "braqueur des cités", s’était perfectionné en Israël

      @Vorace
      Je trouve effectivement le sujet très intéressant de par les multiples perspectives impliquées, à tant de niveaux...
      Ca commence et ça s’arrête là pour toi, je ne porte pas de deuil.

       
    • #384791
      Le Avril 2013 à 14:23 par Schaefer, Gégé John
      Redoine Faïd, "braqueur des cités", s’était perfectionné en Israël

      @Vorace
      Change le système !
      Eduque les jeunes, apprends leur à parler, à formuler, donner corps à leur pensée, ce qui leur permettrait de se repositionner, d’avoir les simples outils pour comprendre...
      Change la "donne". Tu n’auras plus de "Rédoine Faïd".
      Je ne te souhaite pas de te promener dans une cour de prison, parce qu’avec ce que tu exposes, tu es mon ennemi, et l’univers carcéral n’est pas le tien.

       
  • #384609
    Le 16 avril 2013 à 11:25 par Gégé John Schaefer
    Redoine Faïd, "braqueur des cités", s’était perfectionné en Israël

    Aurélie Fouquet. 26 ans, jeune maman, tuée par balles, policière municipale. Paix à son ame.
    Dans mon quartier, chaque fois que je vois la "police municipale", je me dis WTF (bordel, c’est quoi ?). Il n’ y a pour moi qu’une police, la Police Nationale. C’est la règle du jeu ; pour Aurélie Fouquet, il a été truqué, elle n’a rien à voir avec les joueurs auxquels elle a été confrontée.
    Et je crois que Faïd a très bien senti qu’il était dans ce cas le bon agneau. J’ai lu qu’il est "impliqué" dans la fusillade qui a coûté la vie à Aurélie Fouquet. Ce que je crois, c’est que lorsque ce vieux tapin de "Justice" te tiens dans ses griffes, elle ne te lâche plus.
    Paix à Aurélie Fouquet et sur Faïd, c’est difficile, mais c’est la vie.

     

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  • #384755

    A vous entendre on dirait que s’évader d’une prison française c’est comme pénétrer dans la FED. Tsahal ? La CIA aussi non ?

    Ce Redoine Faïd il est dans la même veine que les Antonio Ferrara, Joseph Menconi, etc... C’est le grand banditisme, les gros braquages, les évasions et les cavales en Israël y’en a déjà eu avant et il y en aura encore après eux.
    C’est vrai qu’on vit à une époque d’inversion des valeurs mais ça nous change des agresseurs pour une cigarette ou brûleurs de voiture du 14 juillet.

    On parle de starification mais quitte à choisir, que ça soit au niveau de la manière de parler, du style vestimentaire voire même de l’oeuvre je le préfère à Mohamed Merah, La Fouine, Debbouze, Benzema ou Chalgoumi.

    Ce type s’est construit son destin dans le milieu sans avoir tué personne. 5 portes explosées, 4 otages libérés, chapeau. Lisez son livre "Des cités au grand Banditisme" écrit avec Jérome Pierrat(excellent journaliste du milieu).

    Ce type gagne à être connu autrement que par les "merdias".

     

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  • #384860

    En parlant d’Israel, on en a un qui vient d’etre nomme a la tete d’Eads.
    Donc apres Hollande, ensuite Israel, manque plus qu’un gus nomme quatar.
    Terminus tout le monde descend, comme dirait Dieudo

     

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  • Cité dans l’article ci dessus << un charisme indéniable qui suscite même l’admiration des policiers de l’Oise.>> Pour rappel Aurélie Fouquet. 26 ans, jeune maman, tuée par balles, policière municipale. Et on ose dire que c’est quelqu’un qui suscite l’admiration des policiers de l’Oise ??? je ne comprends pas !!!

     

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  • #397864

    Moi aussi je suis choquée par les films américains et français qui font l’apologie de la violence,de la délinquance,et de toute la mythologie des grands bandits(scarface,le Parrain,Mesrine,Un prophète,etc),car ils donnent le mauvais exemple aux jeunes.
    Ils véhiculent un message très pervers : si vous voulez devenir quelqu’un,obtenir de l’argent facile sans fournir aucun effort,devenez un voyou,et non avocat,médecin,chercheur.
    C’est un système pervers promu par les médias et le cinéma.

     

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