Ce reportage est sans doute orienté pour rendre rédhibitoire ce type d’expérience aux citadins sédentarisés (la majorité de la population en occident), surtout les premières minutes, mais certains ici semblent penser que s’ils décident un jour de vivre "into the wild" ils trouveront une agence immobilière dans la première forêt venue... Ça ne marche pas comme ça, vous n’aurez pas tout de suite votre puît, vos panneaux solaires, votre potager et votre chalet en bois tout beau, à moins d’être riche, ou d’avoir vos économies de plusieurs années d’esclavage salarial mais tout le monde ne l’est pas, surtout les jeunes générations. Vivre dans la forêt ou dans la montagne, oui c’est "sale", il y a de la boue quand il pleut, surprenant...
La différence notable c’est qu’ici les survivalist-friendly veulent bien se détacher du confort de la société de consommation, mais pas du confort de la vie sédentaire, tandis que certains individus (comme ceux dans ce reportage) cherchent plutôt une expérience de type nomadisme, à jamais détestable pour l’esprit sédentaire, c’est un atavisme dont on ne sortira jamais. Ces deux modes de vie sont très différents . Pour le discours normatif occidental, Le nomade est vu comme le fainéant, prédateur et sauvage, par rapport au sédentaire, vaillant, travailleur et civilisé. C’est amusant parce que lorsque l’ont montre des citadins sédentaires à la campagne bénéficiant d’un certain confort, on trouve encore des commentaires les taxant de "petits bourgeois" : entre le petit bourgeois et le clodo hippi l’idéal ne semble exister qu’en fantasme chez certains, comme quoi la réconciliation sur ce terrain n’est pas pour demain non plus.
Le type qui vit dans les bois et fait les poubelles au supermarché, ce qui choque ici, est au contraire très réaliste, il ne va pas se priver de quelque chose qui existe et qui est gaspillé à coté de chez lui, c’est une forme de prédation nomade "soft" mais qui peut se légitimer moralement parlant. Il en sait plus niveau "survie" que la plupart de ceux qui s’expriment ici, sans doute sans expérience du terrain, mais pour ceux qui ont un peu tâté il suffit de voir ce qu’il fait avec sa forge dans les bois pour savoir qu’il est arrivé à un niveau assez balaise. Il a le mérite de partager ce qu’il sait. Il faut manquer d’expérience pour croire qu’un type comme ça n’a pas un potager quelque part, et naïf pour ne pas comprendre pourquoi il n’a pas forcément envie de le montrer à la télé
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