Suite de la citation de Philippe Decourt :
En 1979, à une réunion œcuménique des Églises, un Suisse protestant : « Le temps n’est plus où la théologie, devenue instrument de pouvoir, pouvait prétendre interdire aux scientifiques (Copernic ou Galilée) l’utilisation directe de leur méthode. » En 1982 un auteur catholique : « Longtemps l’Église, les cathollques ont été imperméables à la science. »
Il en va pour l’Église de la pédophilie comme de ses rapports à la science : l’Église telle qu’elle est aujourd’hui a intérêt à accepter tout ce qui, vrai, faux, douteux ou exagéré, peut être contre elle un grief.
L’Église dans son ensemble rejettait la lecture littérale de la Bible, et ne réprouva donc pas les découvertes de la science, au contraire de Luther ou de Calvin réprouvant l’héliocentrisme en raison des Écritures. Mais, en faisant accroire l’inverse de la réalité, on enferme les catholiques dans le dilemme de cautionner d’injustes attaques contre l’Église ou de soutenir ce qui ne peut se défendre.
Pour les questions scientifiques, ce dilemme fut exposé par le bénédictin Pierre Maurice Bogaert :
Que les livres historiques de la Bible ne soient pas dus à « une quelconque révélation miraculeuse » (l’inspiration est autre chose), je suis prêt à souscrire à cette affirmation avec la très grande majorité des biblistes. Mais l’opération réductrice consistant à ne retenir de l’histoire biblique que ce que l’archéologie peut en démontrer n’est qu’un fondamentalisme scientiste, contre-pied du fondamentalisme religieux.
(…)
Jéricho était inoccupée au temps de Josué et de l’installation, c’est certain. Mais les ruines de Jéricho étaient bien là. Elles pouvaient donner lieu à un récit étiologique avant Josias.
(…)
Il est injuste de faire dépendre l’autorité de la Bible de la vérification archéologique de chacun des faits qu’elle rapporte. Il faut le dire contre les fondamentalistes de la religion et de la politique, mais aussi contre les scientistes de l’archéologie à qui les premiers ont prêté la main.
La vérité est prise entre deux erreurs opposées. Le travail critique de monsieur Bonnet est de ceux qui, sur la question des abus d’enfants, en ramenant la raison échappent à cette tenaille infernale.