Le groupe jihadiste État islamique (EI) a revendiqué mercredi l’attaque qui a coûté la vie à 43 membres de la minorité chiite à Karachi, métropole devenue le foyer des violences communautaires qui déchirent le Pakistan.
C’est la première fois que le groupe extrémiste sunnite, qui sévit notamment en Syrie et en Irak, revendique officiellement une attaque dans la zone Pakistan-Afghanistan.
Au moins six hommes armés circulant à moto ont ouvert le feu mercredi sur un autobus transportant une soixantaine d’ismaéliens, un courant minoritaire de l’islam chiite, d’un quartier à l’autre de Karachi. Selon la police, au moins 43 personnes ont péri.
« Dieu merci, 43 apostats ont été tués et environ 30 blessés dans l’attaque menée par des soldats de l’Etat islamique contre un bus transportant des infidèles chiites ismaéliens dans la ville de Karachi dans la province du Khorasan », affirme l’EI dans un communiqué posté par « la Province du Khorasan » sur les sites jihadistes.
La création de la « Province du Khorasan », qui englobe le Pakistan, l’Afghanistan et des parties de l’Inde, a été annoncée par l’EI en janvier 2015.
Ce groupe jihadiste, responsable d’atrocités, a proclamé en juin 2014 un « califat » islamique sur les territoires qu’il contrôle à cheval entre l’Irak et la Syrie. Il a également revendiqué des attentats sanglants en Libye, en Tunisie et au Yémen.
L’attaque de mercredi est la plus meurtrière perpétrée au Pakistan depuis un attentat, ayant également visé la minorité chiite et ayant fait une soixantaine de morts, en janvier à Skikarpur, petite ville de la province méridionale du Sind, dont Karachi est la capitale.