Le Figaro du 12-13 avril 2008, dans sa page Carnet du jour (les morts, quoi !) accorde une belle colonne à un « Mai 68 vu par André Glucksmann », ou le rapprochement des juifs de gauche et de la droite bourgeoise sur le dos du marxisme, cette idéologie par trop opposée au libéralisme mondialiste…
« C’est une exception française. Derrière l’antiautoritaire il y avait l’antitotalitaire, un mouvement impulsé 10 ans auparavant par la révolution hongroise de 1956. Souvenez-vous, en 1968, Daniel Cohn-Bendit apostrophait les “crapules staliniennes”, les chefs de la CGT, Aragon à qui il demanda que faisais-tu pendant les déportations,les famines dans l’URSS des années 1930 ? Tu as du sang sur tes cheveux blancs. »
L’audace de la formule fait encore sourire l’orateur derrière son pupitre. Pour Glucksmann, la révolution de 68 est plurielle, elle compte ses enfants à gauche et à droite de l’échiquier politique, mais repose sur un fondement commun : la destitution du marxisme.
Elle a ouvert la voie au soutien à Solidarnosc et aux dissidents soviétiques. « 68 a donné naissance à un monde nouveau, dit Alain Glucksmann en conclusion, dans lequel il n’est plus possible de croire au Grand Soir, et où l’avenir de l’humanité (il cite les exemples actuels de la Chine et de la Russie, NDLR) est au bord du gouffre.
Droite bourgeoise et gauche antiraciste ont été liquidées par le sionisme libéral après avoir fait gratuitement son sale travail de trahison nationale et sociale
Du sang, les sionistes en ont plein les mains depuis 1948, date de l’annexion de la Palestine avec un mandat douteux de l’ONU surviolé depuis. Notez la faute de prénom Alain pour André, la droite bourgeoise n’ayant pas l’habitude de diffuser les paroles de la gauche franco-sioniste. Heureusement, l’ennemi commun marxiste, cet axe asiatique aujourd’hui incarné par la puissance montante eurasiatique, ou sino-russe, a rapproché les ennemis d’hier.
Les sionistes élaborent des alliances de circonstance au gré de leurs intérêts, tant pis si la droite bourgeoise française se trompe et liquide l’héritage marxo-gaulliste. Elle périra avec, on le voit avec les scores « républicains » actuels. Le libéralisme libertaire ne lui laissera rien, car la droite bourgeoise est larguée. Idem pour la gauche antiraciste, ou gauche libérale, que le jeune Raphaël entend incarner aujourd’hui. D’autres ont rendu leur tablier, ou tenté de dévier un peu de cet axe perdant, voir la légère orientation – les médias préfèrent dérive – populiste d’un Mélenchon, vite ramené à l’ordre par les loges et les lobbies.
À gauche, qu’on se le dise, la branche antiraciste est desséchée, le fatum continue ailleurs, vers une gauche nationale et sociale, c’est-à-dire antilibérale ou antisioniste, une monture que personne n’ose encore enfourcher tant le cordon sanitaire établi par le CRIF demeure vigoureux. Les antimarxistes des années 60-70, soit la bande à Cohn-Bendit, ont non seulement contribué à abattre le gaullisme, mais aussi le communisme qui gênait encore le grand patronat et la Banque, cette alliance gaullo-communiste qui résistait à la dénationalisation du pays, ou à sa privatisation.
On le voit, 50 ans plus tard, la France est vendue à la découpe aux grands groupes économiques tout en étant gérée par de puissants lobbies qui se foutent de l’intérêt public comme de l’an 40. D’où la révolte de la France, pas seulement la France périphérique, touchée en premier, mais de toute la France lucide sur sa condition. Après la France des quartiers en 2005, la France des petits Blancs en 2018-2019, ce sera bientôt le tour de la classe moyenne de réaliser dans sa chair les dommages collatéraux du grand braquage libéral.
Sachant cela, en bon agent sioniste, pourquoi le petit Glux, qui a déjà 40 ans, reprend-il une branche politique morte ?
La réponse est simple et double. Primo, un espace politique existe encore dans les ruines de cette gauche, qui appelle à une reconstruction ; ses représentants sont de faible niveau – voir le transparent Benoît Hamon –, du coup la reprise du PS et de son réseau pour un euro n’est pas une si mauvaise affaire, malgré une idéologie moribonde. Il suffira de la changer en douce pour récupérer un maillage d’influence national.
Secundo : la vanité. Promu par les médias alors que sa fonction, comme celle de tous les agents sionistes qui gravitent dans les sphères, est aussi nébuleuse qu’un petit matin dans l’Écosse des Baskerville [1], le Glux ne se sent plus voler. De plus, sa compagne lui apporte une surface médiatique people non négligeable. Le couple, on l’a écrit, est l’héritier du couple DSK en qui les médias voyaient il y a 10 ans un couple présidentiel en or : la grande journaliste (de TF1, Canal+ et enfin du HuffPost) avec le grand économiste socialiste (du FMI).
Avec son OPA sur le PS du couple Faure & Hamon (qui ne sont pas ensemble), Glux dérange à gauche. Les baronnies du socialisme à l’ancienne ont encore du poids, même si le score à la dernière présidentielle a dépassé d’un tout petit point la barre du remboursement des frais de campagne, soit 6 %. Le Nouvel Obs lui rentre dans le chou ce 25 mars 2019 : un des fondateurs de Place publique, le mouvement de Glux, l’accuse carrément d’avoir « manipulé tout le monde ».
« Raphaël Glucksmann a réagi aux accusations de Farid Benlagha qui l’a apostrophé au Grand Jury de RTL, le 24 mars. "Je n’ai jamais traité les ’gilets jaunes’ de fascistes, jamais, jamais, jamais !", a répondu l’essayiste. Farid Benlagha lui répond et développe ici ses arguments. »
Notez que Glux, dont l’existence politique en France se limitait jusqu’à présent à un bouquin et à quelques invitations télé complaisantes, a obtenu un Grand Jury pour lui tout seul, à l’instar d’un vieux dinosaure du paysage. Benlagha raconte la fondation du mouvement, puis en vient rapidement à des doutes :
« Cependant très vite, je perçois certains signaux troublants. Fin octobre, lors d’une réunion dite de "stratégie" j’assiste à une drôle de partie. Tout d’abord je découvre que ceux qui sont réellement aux manettes sont d’anciens militants socialistes, dont je comprends très vite le positionnement, de centre gauche, bien éloigné du mien. Profils quasiment tous identiques. Des bobos parisiens, tous "blancos", au parcours scolaire balisé.
[…]
J’évoque la date du 17 novembre 2018 comme le début d’un nouveau mouvement social en gestation sur les réseaux sociaux depuis 2, 3 semaines : les "gilets jaunes". Raphaël Glucksmann se retourne alors vers moi, et me répond de manière catégorique : "Ah, non Farid, ça, on en a entendu parler, c’est un truc de fascistes et de lepénistes."
Je reste ébahi par cette réponse. Tout y est. Le mépris de classe, l’aveuglement, l’absence de connaissance de ce pays, la déconnexion totale avec la diversité de la population française. Les semaines suivantes ne feront que confirmer ce flash. »
La trahison de classe de père en fils
Benlagha, enthousiaste au début, ira de désillusion en désillusion : il découvre d’abord que PP n’est qu’une resucée du PS, que sa direction réelle, derrière un écran de diversité, est captée par « la bourgeoisie blanche parisienne ». Un vrai résumé de l’histoire de SOS Racisme, ce balai-brosse censé ramener le vote de banlieue dans la pelle du PS. Il découvre ensuite que le PS et PP ont établi un accord pour les élections européennes et ce, sans en avertir les militants, et encore moins son cofondateur Benlagha. Il est probable que la tête de liste Glux sera élu député européen, ce qui lui assure un socle politique pour une carrière qui ne fait que commencer, et qui marche dans les traces du père, ou de BHL, ce qui revient au même. La relève du socialo-sionisme est assurée.
Depuis les révélations de Benlagha, les choses vont de mal en pis pour l’alliance PP-PS et pour Glux. De curieuses vidéos ressortent qui sont dérangeantes d’un point de vue « socialiste » :
Au PS, tout le monde n’admire pas le jeune repreneur. Le député Luc Carvounas demande carrément :
« Qui va payer la campagne ? Probablement pas Place publique mais le PS, au moment où des fédérations mettent la clé sous le paillasson. Je donne acte à Faure, c’est sa stratégie, son mandat, mais il sera comptable des résultats. »
La nouvelle gauche plurielle, de son côté, a déjà explosé : exit le PCF (ou ce qu’il en reste) et les écolos de EELV. La gauche va aller en rangs dispersés au combat, ce qui n’est pas pour déplaire à Mélenchon, le seul unitaire à partir en guerre européenne. Décidément, le sionisme n’a pas fait que du bien à la gauche, depuis Mai 68. Si André voyait ça...