La « guerre contre le terrorisme » lancée par les États-Unis après les attentats du 11 septembre 2001 a causé en douze ans la mort d’au moins 1,3 million de personnes dans trois pays – Irak, Afghanistan et Pakistan –, affirment trois organisations scientifico-pacifistes dans un récent rapport.
Ce rapport de 101 pages, intitulé Body Count : Casualty Figures after 10 years of the “War on Terror”, a été publié par les organisations Association internationale des médecins pour la prévention de la guerre nucléaire (IPPNW, prix Nobel de la paix en 1985), Physicians for Social Responsibility et Physicians for Global Survival. Il affirme, en se basant sur diverses sources, y compris gouvernementales, que ce bilan de 1,3 million de morts est « une estimation basse » et ne tient pas compte d’autres pays en conflit (Yémen, Somalie, Libye, Syrie).
Selon ses auteurs, c’est l’Irak, envahi en 2003 par les États-Unis sous le prétexte que le régime du dictateur Saddam Hussein détenait des « armes de destruction massive », qui a payé le plus lourd tribu à la guerre contre le terrorisme lancée par l’administration du président George W. Bush, avec environ un million de morts – contre 111.000 selon les médias américains. Suivent l’Afghanistan (220.000 morts) et le Pakistan (80.000, pour beaucoup victimes d’attaques de drones américains, dont des enfants).
Le chiffre de plus de 600.000 Irakiens morts de façon violente après l’intervention américano-britannique – soit 500 morts par jour après le début de l’opération « Iraqi Freedom » – avait déjà été cité en octobre 2006 par la célèbre revue médicale britannique The Lancet, qui avait souligné que ce chiffre équivalait à 2,5 % de la population.
Dans leur rapport, les trois associations évoquent un « crime contre l’humanité proche du génocide ».