« Qu’est-ce qui les énerve à ce point sinon le fait que la réalité, qui est leur pire ennemi, se charge de les démentir depuis deux ans ? »
« D’abord, il faut dire que les antivax sont incurables, c’est le premier point. Sinon, ils auraient été guéris depuis longtemps. […] On ne peut rien faire contre celui qui voit une cinquième colonne, un ennemi de l’intérieur, dans le liquide que la loi l’obligerait à avoir dans les veines. »
On le sait, l’agent oligarchique Raphaël Enthoven coche toutes les cases, notamment l’ascendance qui sied à celui chargé de vous expliquer quoi penser. Ces dernières années, il aura craché sur les Gilets jaunes, méprisé Raoult, le traitant de fou. Bardé de son aura de philosophe à diplômes, d’une voix calme et assurée, il convainc ceux qui délèguent leur pensée et charme les autres. Le bellâtre s’y entend pour dire des riens agréables à l’oreille des cruches. Pensez donc : quatre enfants, de quatre femmes différentes.
Le covidisme cousu de fil blanc a bien besoin d’un matraquage médiatique, car la charge contre le peuple est telle qu’elle réveille certains endormis et conforte les veilleurs. Raphaël Enthoven fait sa part, comme il peut, c’est-à-dire auprès d’un public apte à gober ses fadaises. C’est face à la cruche de service Marie-Aline Meliyi, dans l’émission de LCI Ça donne le ton, que le philosophe pour jeunes femmes de terminale littéraire livre son analyse de haute volée. Il y est question des complotistes et des anti-vaccins, deux ensembles distincts qui sont traités l’un à la suite de l’autre, même si en abordant les seconds on comprend d’après ce qui nous est dit qu’ils font aussi partie des premiers.
Les lecteurs d’E&R le savent, les complotistes sont ceux qui se posent des questions sans se satisfaire des réponses clefs en main de l’oligarchie relayée par des médias serviles. L’astuce de Raphaël Enthoven est d’abord d’assimiler les complotistes à ceux qui ont écouté avec attention et intérêt les annonces de QAnon durant l’élection présidentielle américaine de 2020, qui devait aboutir à la victoire de Trump par KO. Il est raisonnable de considérer que ceux qui ont accordé du crédit à ces annonces ont été trompés ; il est alors facile de se moquer d’eux maintenant, même si l’on doit accorder à Raphaël Enthoven de s’être fichu de leur tête dès le début. C’est un peu le principe de ses interventions : dire ce qu’il est autorisé et raisonnable de « penser », et se moquer de ceux qui ne jouent pas le jeu. L’émission s’abrège en « cdlt », comme cordialement, mais la cordialité n’est pas vraiment au rendez-vous. Se faire insulter avec un demi-sourire et un ton doucereux, c’est quand même se faire insulter.
Selon le philosophe-chroniqueur radio, les suiveurs de QAnon sont des imbéciles, mais QAnon lui-même en est un, en plus d’être malhonnête, puisque les prédictions ont été faites à courte échéance. Un gros risque, qui a conduit à un gros pschitt. C’est pas comme le GIEC et ses annonces pour l’horizon 2100…
Donc en résumé pour cette première partie, QAnon égale crétins et QAnon égale complotistes : donc les complotistes sont des crétins. C’est un peu léger dit comme ça, mais avec un ton assuré et une aura médiatique, ça a sa petite portée, tout de même. Surtout avec quelques tours de passe-passe rhétorique qui font tourner l’auditeur en bourrique et laissent la cruche à côté de ses pompes.
- Raphaël pense
Raphaël Enthoven passe ensuite aux anti-vaccins. Puisqu’ils sont traités après les complotistes que l’on est censé, après une brillante démonstration, considérer comme des imbéciles, ils sont de facto rangés dans cette catégorie par l’auditeur peu rigoureux, ce qui permet de soulager une démonstration encore plus faiblarde que la précédente.
Le premier raccourci mensonger, c’est d’assimilier ceux qui refusent la vaccination anti-covid aux anti-vaccins, qui eux sont contre toute vaccination. En fait, dans son réquisitoire, Raphaël Enthoven va tout mélanger : anti-vaccins, anti-vaccin anti-covid, complotistes, dans une série de réfutations péremptoires qui montrent qu’il ne connaît pas grand-chose aux dossiers qu’il aborde.
« La totalité des arguments des antivax ont été historiquement invalidés. La vaccination ne provoque pas l’autisme, ni l’hépatite B ; attraper une maladie n’est pas plus efficace que la vaccination ; le mercure qu’on trouve dans les vaccins est en trop petite dose pour être dangereux ; l’amélioration de l’hygiène ne fait pas disparaître les pandémies ; on ne capte pas la 5G quand on se fait piquer ; et quant à l’ARN messager, il n’interagit pas avec notre génome. Ça, c’est le réel. »
Pour ce petit monsieur, la réalité serait « le pire ennemi » des complotistes et des anti-vaccins. C’est pourtant lui qui s’assoie dessus, en l’occurrence. Nous n’allons pas reprendre l’ensemble de ses arguments, puisqu’une partie concerne spécifiquement les anti-vaccins, qui ne sont pas réellement le sujet, malgré la tentative d’amalgame, seulement ceux qui ont un point de contact avec le covidisme.
L’immunité acquise par contraction d’un virus est toujours supérieure à celle qu’octroie la vaccination ; et c’est la médecine allopathique pro-vaccinale qui le dit. Quant à l’ARN messager qui n’interagirait pas avec l’ADN du receveur, le philosopheur n’écoute pas les corrections apportées par ceux qui savent. Il faut dire que par les temps qui courent, on ne leur donne guère la parole ; on tenterait plutôt de la leur enlever. Il suffit d’écouter le professeur Didier Raoult dans sa vidéo du 19 janvier de cette année pour savoir que la transcriptase inverse est un fait, reconnu depuis plus de trente ans. Passons sur la 5G, du même niveau que les chemtrails, qui n’est là que pour faire passer certains opposants, et par extension tous les autres, pour des idiots.
À trop s’écouter parler, le bellâtre discoure beaucoup plus qu’il ne pense. Nous proposons que la phrase suivante soit lue deux fois, en prenant le temps :
« Imaginez un monde où tous les gens dogmatiques seraient également porteurs d’un virus. Eh bien à terme, si on continue de ne pas vacciner les gens qui ne veulent pas être vacciner, le monde ressemblera à ça. »
En d’autres termes, imaginez un monde qui adviendrait (postulat) si l’on ne faisait rien ; eh bien en ne faisant rien, ce monde adviendrait.
« Je crois qu’il y a d’un côté une France des gens vaccinés, et de l’autre côté une France des gens dangereux. »
Dangereux par leurs idées stupides, mais surtout par les conséquences de leurs idées. Puisqu’ils ne se vaccinent pas, ces gens seront des foyers potentiels d’« une quatrième vague avec des tas de morts, qui ne mourront pas si la quatrième vague n’a pas lieu ». L’enfonceur de portes ouvertes récidive. Le tout est dans le postulat implicite, qui lui se fiche bien de la réalité, censée être l’ennemi des ennemis de Raphaël, l’ami de humanité. La réalité, c’est que la protection du vaccin est faible, que les vaccinés sont tellement protégés qu’il faudrait que les non-vaccinés se vaccinent pour ne pas les contaminer… Mais comment protégera-t-on alors les vaccinés quand tout le monde sera vacciné ?!! Peut-être Raphaël ne pense-t-il pas trop pour ne pas avoir mal à la tête… Quant aux morts potentiels auxquels il fait allusion, il s’agit essentiellement de morts virtuels qui n’auront aucune traduction dans la réalité. Car l’unité de mesure n’est plus le nombre de décès, mais le nombre de cas, autrement dit le nombre de tests positifs, qui dépend du nombre de contaminations, certes, mais aussi du nombre de tests effectués et de la sensibilité des test (cycles d’amplification). Ainsi, le Royaume-Uni fait face à une flambée de cas à cause du variant delta, mais avec une mortalité désespérément plate et basse depuis plus de trois mois. Tous ces discours n’ont plus guère de points de contact avec la réalité.
Pratiquant l’inversion accusatoire, c’est bien Raphaël Enthoven qui s’assoie sur la réalité, dont il n’a que faire, et donc sur les arguments de ceux qui sont amenés à critiquer la doxa covidique, et, partant, à refuser l’obligation vaccinale. Il fait alors un parallèle avec le besoin de règles communes pour vivre ensemble, comme le fait de s’arrêter au feu rouge. Mais que dirait-il si passer au feu rouge n’était pas vraiment dangereux, et si s’y arrêter pouvait vous apporter quelque désagrément, potentiellement jusqu’à la mort ? Car c’est un fait, les vaccins sont expérimentaux, ont montré qu’ils pouvaient provoquer des symptômes graves, pouvant entraîner la mort dans certains cas, etc.. Tout cela pour prévenir une maladie que l’on sait soigner si l’on s’en donne les moyens, si on ne les enlève pas à ceux qui ont fait profession de s’occuper de la santé d’autrui (pour leur bien). La vérité, c’est que cela est nié, avec justement comme conséquence l’imposition de ces injections à ARN messager à visée prétendument immunogène. Ce qui n’est qu’un aspect des restrictions de liberté, puisque nous avons aussi eu droit au confinement, au couvre-feu, au masque en extérieur.
Cela, la fatuité dont fait preuve le sieur Enthoven l’empêche de le voir et même de l’entrevoir. Drapé dans sa bien-pensance, il pense être de son devoir de dispenser sa moraline, par des arguments qui ne sont même pas les siens, les mêmes que ceux que l’on entend partout. Ce con suffisant, avec son air pénétré, ne peut que donner l’envie d’être antifat.
La haine d’Enthoven s’exprime ici :
▶ "Les #antivax sont incurables, sinon ils auraient été guéris depuis longtemps. Allez démontrer à quelqu'un qui marche sur la tête qu'il vaut mieux avoir les pieds sur terre : ça ne marche pas" : écoutez @Enthoven_R dans #CDLT avec @MAMELIYI ⬇. pic.twitter.com/C0dtrFsfGg
— LCI (@LCI) July 6, 2021