Nous sommes le 13 mars 2010 sur France Ô. L’Hebdo débat autour de la petite phrase de Zemmour, qui a fait des vagues, sur « les trafiquants noirs et arabes ».
Anastasie Tudieshe : Si on prête attention à votre formule, la plupart des trafiquants sont noirs et arabes. Doit-on prêter attention à la formule qui voudrait que, par exemple, tous les journalistes sont juifs ? Ou que la plupart des journalistes sont juifs ?
Éric Zemmour : Il y a beaucoup de journalistes qui sont juifs.
Anastasie Tudieshe : Est-ce qu’il faut prêter attention à une formule comme celle-là ? On sait que c’est faux.
Éric Zemmour : Non. C’est pas faux. Il y en a beaucoup.
Le court extrait est ici, la version entière est là (à partir de 2’33) :
Les statistiques ethniques étant interdites en France, officiellement, il reste les statistiques confessionnelles, pour peu que des journalistes révèlent leur confession. On peut dire que beaucoup de journalistes sont juifs dans les médias français, sans en donner la proportion [1], que la plupart sont blancs, pardon, ça on ne peut pas le dire sauf que tout le monde peut le voir, peu sont ou se disent catholiques, et une infime minorité musulmans.
Sinon, on peut dire que la majorité des journalistes est athée (d’autres diraient de religion franc-maçonne, mais on n’est pas là pour polémiquer). Ce qui n’empêche pas le ralliement communautaire ou confessionnel, bien entendu. En général, les médias, gênés par ces catégories, préfèrent distinguer les journalistes en deux camps principaux, ceux de droite et ceux de gauche, la seconde catégorie l’emportant largement avec près de 80 % des professionnels.
Mais si l’on songe que le Parti unique est en train d’impulser sa nouvelle ligne, le national-sionisme au détriment du socialo-sionisme, alors on peut prévoir des paquets de « conversions » ou de transferts du camp ancien au camp nouveau dans les années qui viennent. La chaîne CNews et la station Sud Radio, dénoncées par toutes leurs concurrentes, sont à ce titre emblématiques : leurs concurrentes respectives directes, BFM TV et RMC, souffrent en termes d’audience. Le national-sionisme grignote des parts de marché au socialo-sionisme parmi les journalistes et les médias.
On peut tout à fait, d’ici quelques années, se retrouver avec une proportion de 80/20 inversée, avec une écrasante majorité de journalistes de droite et une minorité de gauche, mais tous sous la bannière sioniste. Ce qui ne change rien au problème de fond.