Parmi les principaux sujets évoqués : la Syrie, l’Ukraine, la Corée du Nord et les relations bilatérales. Après la rencontre, Tillerson a refusé de communiquer avec les journalistes et est retourné à l’hôtel.
Le secrétaire d’État américain s’est rendu à Moscou mercredi 12 avril. Avant sa visite en Russie, Tillerson avait fait une déclaration dure sur la Syrie en appelant Moscou à « choisir » entre le partenariat avec les États-Unis et le soutien à Bachar el-Assad.
La Russie est ouverte à la coopération
Le dialogue entre les deux diplomates n’a pas commencé de manière habituelle. Dès l’arrivée des chefs de diplomatie dans la salle d’accueil de la résidence du ministère des Affaires étrangères, les journalistes ont commencé à lancer des questions au ministre russe alors qu’une conférence de presse était prévue pour ce faire à l’issue de l’entretien.
« Qui vous a éduqué ? », a réagi Lavrov. Il a dû répéter la question avant que les journalistes ne l’entendent. Puis le silence s’est enfin installé dans la salle.
Avant le début de l’entretien Lavrov a souligné que Moscou avait accumulé de nombreuses questions concernant les récentes déclarations des USA concernant aussi bien les relations bilatérales que les problèmes internationaux. Il a souligné que la Russie était prête à coopérer avec les USA sur une base constructive et équitable.
« C’est notre ligne conséquente, formée strictement dans le cadre du droit international et non sous l’impact de la conjoncture immédiate », a souligné le ministre russe.
Moscou juge « non productif de s’enfermer dans le cadre d’alliances fermées », a noté le ministre. D’après Lavrov, « la Russie a fait part à plusieurs reprises de sa position aux collègues américains et elle est bien connue à Washington, y compris de vous ».
Il a également qualifié la visite de Tillerson « d’opportune » car permettant de tenter « sincèrement et honnêtement d’éclaircir les perspectives de coopération dans ces domaines, notamment pour former un large front antiterroriste ».
Établissement d’un dialogue
De son côté, le secrétaire d’État américain a dit espérer que son entretien avec Lavrov aiderait Moscou et Washington à établir un dialogue ouvert et permettrait « d’expliquer et d’exprimer les points » où les positions de la Russie et des USA divergent.
« Cette réunion se déroule effectivement à une période très importante pour nous, alors que nous essayons d’expliquer nos positions respectives et de parler des domaines où nos objectifs et nos tâches sont communs et nos intérêts coïncident en dépit des différences de nos approches tactiques », a noté Tillerson.
Et d’ajouter que pendant l’entretien, il était prévu d’évoquer « plusieurs questions très larges et très importantes ».
Vladimir Poutine a reçu les deux ministres
On ignorait jusqu’au dernier moment si le président Vladimir Poutine recevrait Tillerson, mais le porte-parole du chef de l’État russe Dmitri Peskov n’avait pas écarté cette éventualité.
« Si dans le courant de la journée on jugeait utile de rapporter le résultat de cet entretien au Président, nous vous en informerions de manière appropriée… », a déclaré Peskov aux journalistes.
Par la suite, il a été annoncé que cette réunion aurait bien lieu – Vladimir Poutine a reçu au Kremlin Sergueï Lavrov et Rex Tillerson à l’issue de l’entretien des deux chefs de diplomatie.