Ah ! Ah ! Ah ! : c’est l’accueil réservé à la proposition de Christophe Girard d’émettre des billets de 1 euro pour répondre à la baisse du pouvoir d’achat.
L’adjoint à la culture de Bertrand Delanoë, Christophe Girard, a publié une tribune dans Le Monde pour réclamer la création d’un billet de 1 euro.
Une vraie mesure de gauche ! Au lieu de trouver des solutions pour augmenter le pouvoir d’achat (mesures déplaisant généralement au gotha patronal dans lequel fraie Christophe Girard), on cherche plutôt comment ôter aux citoyens le "sentiment" qu’ils ont de s’appauvrir en leur permettant de payer leur kilo de tomate avec une liasse de billets. Ah, comme on se sentirait mieux, comme on serait fier, si on payaît son loyer en billets de 1 euro ! A Paris, ça ferait vite de belles liasses...
Au-delà de son côté iconoclaste, cette proposition est assez obscène, surtout venant d’un ponte du groupe LVMH qui gagne chaque mois l’équivalent de grosses brouettes pleines de billets de 1 euro pour son mi-temps au service du numéro 1 mondial du luxe...
Avec ce genre de proposition, Christophe Girard est mal parti pour devenir adjoint aux finances après la réélection de Bertrand Delanoë. S’il reste à la culture, il pourra toujours s’amuser à faire des comptes. Ainsi, les 210.000 billets de 1 euros nécessaires à l’achat du fameux perroquet vivant que Christophe Girard voulait faire acheter par la Ville auraient pu constituer mis bout à bout une chaîne plus longue que la ligne du tramway ! Quant aux 17 millions d’euros engloutis dans feu la piscine Joséphine Baker, ils relieraient Paris à Bizerte si on les alignaient en petites coupures de 1 euro.
En tout cas, sur le site du Monde, l’article de Christophe Girard a provoqué l’hilarité générale. Rassembler une large majorité de citoyens dans une belle ambiance de rigolade, c’est si rare aujourd’hui en politique que l’exploit méritait d’être salué.
>> Pour un billet de 1 euro, par Christophe Girard
L’euro a offert aux Européens une monnaie forte et stable, qui simplifie aujourd’hui les échanges au sein de l’Union européenne. Certes, l’euro a également quelques inconvénients, en particulier lorsque le dollar atteint des records de faiblesse. Mais l’euro pose un autre problème, actuellement plus préoccupant. Sans vouloir relancer le débat sur la hausse des prix consécutive à l’introduction de la monnaie unique, les citoyens, à tort ou à raison, ont aujourd’hui le sentiment d’avoir perdu du pouvoir d’achat. L’euro court ainsi le risque d’apparaître, aux yeux des consommateurs, comme un bouc émissaire commode pour leurs difficultés quotidiennes.
Avec un billet de 20 ou de 50 francs en poche, le consommateur avait auparavant le sentiment de "posséder de l’argent". Avec l’équivalent en pièces de 1 ou 2 euros, le consommateur a inversement le sentiment d’"en avoir moins pour son argent". Lorsqu’on achète une baguette de pain avec un billet de 5 euros, on a ainsi le désagréable sentiment que la monnaie rendue en pièces de monnaie sur ce billet ne vaut pas grand-chose. Cette perception n’est pas bonne pour les consommateurs : elle participe du sentiment de dégradation de son pouvoir d’achat.
Ce problème pourrait être facilement surmonté avec l’introduction du billet de 1 euro, équivalent du mythique billet de 1 dollar aux Etats-Unis. Posséder des billets, même de 1 euro, donnerait en effet au consommateur le sentiment de "posséder de l’argent" et par conséquent du pouvoir d’achat. Loin d’être une simple mesure de portée symbolique, la création du billet de 1 euro pourrait ainsi avoir un réel impact psychologique sur les consommateurs. Elle aurait également des aspects pratiques : les billets sont beaucoup moins encombrants dans les poches et, contrairement aux pièces, ils peuvent être changés dans les bureaux de change. Le billet de 1 euro pourrait enfin donner un petit supplément d’âme à la monnaie unique. Car la monnaie est un "lieu de mémoire" : le "Mozart", le "Delacroix", le "Pascal"... chacun de ces billets revêtait un capital poétique et incarnait une époque. L’Europe ne pourrait-elle pas, elle aussi, voir ses figures de la pensée, des sciences et des arts incarnées sur ses billets ?
L’introduction du billet de 1 euro n’est pas un problème technique. Son coût de fabrication, estimé à environ 6 centimes, est plus que raisonnable. La création du billet de 1 euro est en réalité une question politique. A compter du 1er juillet, la France présidera pour six mois le Conseil européen. Notre pays peut promouvoir cette idée auprès de ses partenaires européens. Les pays ayant récemment rejoint l’Europe et dont le pouvoir d’achat est moins élevé pourraient être particulièrement sensibles à une telle mesure. En matière de consommation, les symboles comptent aussi.
Christophe Girard, adjoint au maire de Paris chargé de la culture.
Source : http://www.leperroquetlibere.com
Lire en complément : Christophe Girard écrit au Perroquet Libéré
L’adjoint à la culture de Bertrand Delanoë, Christophe Girard, a publié une tribune dans Le Monde pour réclamer la création d’un billet de 1 euro.
Une vraie mesure de gauche ! Au lieu de trouver des solutions pour augmenter le pouvoir d’achat (mesures déplaisant généralement au gotha patronal dans lequel fraie Christophe Girard), on cherche plutôt comment ôter aux citoyens le "sentiment" qu’ils ont de s’appauvrir en leur permettant de payer leur kilo de tomate avec une liasse de billets. Ah, comme on se sentirait mieux, comme on serait fier, si on payaît son loyer en billets de 1 euro ! A Paris, ça ferait vite de belles liasses...
Au-delà de son côté iconoclaste, cette proposition est assez obscène, surtout venant d’un ponte du groupe LVMH qui gagne chaque mois l’équivalent de grosses brouettes pleines de billets de 1 euro pour son mi-temps au service du numéro 1 mondial du luxe...
Avec ce genre de proposition, Christophe Girard est mal parti pour devenir adjoint aux finances après la réélection de Bertrand Delanoë. S’il reste à la culture, il pourra toujours s’amuser à faire des comptes. Ainsi, les 210.000 billets de 1 euros nécessaires à l’achat du fameux perroquet vivant que Christophe Girard voulait faire acheter par la Ville auraient pu constituer mis bout à bout une chaîne plus longue que la ligne du tramway ! Quant aux 17 millions d’euros engloutis dans feu la piscine Joséphine Baker, ils relieraient Paris à Bizerte si on les alignaient en petites coupures de 1 euro.
En tout cas, sur le site du Monde, l’article de Christophe Girard a provoqué l’hilarité générale. Rassembler une large majorité de citoyens dans une belle ambiance de rigolade, c’est si rare aujourd’hui en politique que l’exploit méritait d’être salué.
>> Pour un billet de 1 euro, par Christophe Girard
L’euro a offert aux Européens une monnaie forte et stable, qui simplifie aujourd’hui les échanges au sein de l’Union européenne. Certes, l’euro a également quelques inconvénients, en particulier lorsque le dollar atteint des records de faiblesse. Mais l’euro pose un autre problème, actuellement plus préoccupant. Sans vouloir relancer le débat sur la hausse des prix consécutive à l’introduction de la monnaie unique, les citoyens, à tort ou à raison, ont aujourd’hui le sentiment d’avoir perdu du pouvoir d’achat. L’euro court ainsi le risque d’apparaître, aux yeux des consommateurs, comme un bouc émissaire commode pour leurs difficultés quotidiennes.
Avec un billet de 20 ou de 50 francs en poche, le consommateur avait auparavant le sentiment de "posséder de l’argent". Avec l’équivalent en pièces de 1 ou 2 euros, le consommateur a inversement le sentiment d’"en avoir moins pour son argent". Lorsqu’on achète une baguette de pain avec un billet de 5 euros, on a ainsi le désagréable sentiment que la monnaie rendue en pièces de monnaie sur ce billet ne vaut pas grand-chose. Cette perception n’est pas bonne pour les consommateurs : elle participe du sentiment de dégradation de son pouvoir d’achat.
Ce problème pourrait être facilement surmonté avec l’introduction du billet de 1 euro, équivalent du mythique billet de 1 dollar aux Etats-Unis. Posséder des billets, même de 1 euro, donnerait en effet au consommateur le sentiment de "posséder de l’argent" et par conséquent du pouvoir d’achat. Loin d’être une simple mesure de portée symbolique, la création du billet de 1 euro pourrait ainsi avoir un réel impact psychologique sur les consommateurs. Elle aurait également des aspects pratiques : les billets sont beaucoup moins encombrants dans les poches et, contrairement aux pièces, ils peuvent être changés dans les bureaux de change. Le billet de 1 euro pourrait enfin donner un petit supplément d’âme à la monnaie unique. Car la monnaie est un "lieu de mémoire" : le "Mozart", le "Delacroix", le "Pascal"... chacun de ces billets revêtait un capital poétique et incarnait une époque. L’Europe ne pourrait-elle pas, elle aussi, voir ses figures de la pensée, des sciences et des arts incarnées sur ses billets ?
L’introduction du billet de 1 euro n’est pas un problème technique. Son coût de fabrication, estimé à environ 6 centimes, est plus que raisonnable. La création du billet de 1 euro est en réalité une question politique. A compter du 1er juillet, la France présidera pour six mois le Conseil européen. Notre pays peut promouvoir cette idée auprès de ses partenaires européens. Les pays ayant récemment rejoint l’Europe et dont le pouvoir d’achat est moins élevé pourraient être particulièrement sensibles à une telle mesure. En matière de consommation, les symboles comptent aussi.
Christophe Girard, adjoint au maire de Paris chargé de la culture.
Source : http://www.leperroquetlibere.com
Lire en complément : Christophe Girard écrit au Perroquet Libéré