Mais il l’a rattrappé... et ne l’a d’ailleurs jamais quitté. Malheureusement, le salaire d’un homme "normal" ne suffit plus à faire vive décemment une petite famille et les femmes qui ont eu le tort de s’acoquiner d’un homme "normal" sont obligées d’aller au turbin. La mienne en particulier, titulaire de deux bac+5 (master théorique et master professionnel de géologie et de développement durable... soit disant en vogue mais qui ne peut aboutir à un poste intéressant qu’en ayant les relations adéquates, soit en appartenant à la bonne "communauté d’intérêts") a dû suivre une formation de secrétaire médicale, accessible à un bac-3.
Désormais, elle est en CDI pour 1050 euros par mois environ, à temps plein. Son travail est à 35 km de notre domicile et elle fait donc 70 km par jour pour s’y rendre. Il faut à cela ajouter le fait que, n’ayant pas de place en crèche, nous devons confier notre fils à une nounou qui nous coûte (logiquement... tout travail mérite salaire) 800 euros. S’il n’y avait pas 200 euros reversés par la CAF et la possibilité de déduire un quart du salaire de l’impôt sur le revenu, elle travaillerait à perte. Elle le fait donc pour se maigre complément de revenu et dans l’attente d’une rentrée à l’école de notre fils... Mais elle préfèrerait (et moi également) pouvoir rester à la maison, élever notre héritier et s’occuper de notre intérieur qui ressemble à celui d’un célibataire endurci. Mais les quelques centaines d’euros que son travail nous apporte, avec l’aide de la CAF, nous sont nécessaires.
En conclusion : les femmes n’ont plus le choix. Elles sont obligées d’aller "au tapin" pour un salaire de misère, si elles partagent leur vie avec un prolétaire, fut-il du tertiaire comme moi, si elles ne veulent pas commencer à compter le 15 du mois.