Afin de ne plus choquer certains étudiants qui jugeaient les cours de sciences humaines trop « anglo-centrés », le département de théologie de l’université d’Oxford a décidé de rendre facultatifs, dès la deuxième année, les cours sur le christianisme. Les élèves pourront choisir à la place des enseignements comme « L’islam dans la période classique », « Le mysticisme » ou encore « Les approches féministes sur la théologie et la religion ». Dès la première année, ils pourront éviter l’hébreu ancien, le grec et le latin, mais pourront choisir à la place l’arabe coranique ou le pali (langue d’origine du Bouddhisme).
Pour le Pr Johannes Zachhuber, il s’agit de reconnaître que « les gens qui viennent à Oxford ont différentes origines et donc des centres d’intérêt légitimement différents… Ils viennent de différentes communautés respectées de Grande-Bretagne ». Notons que les enseignants eux-mêmes ont changé et sont aujourd’hui, pour un tiers d’entre eux, un rapport avec ces « nouveaux centres d’intérêt ». Ce changement fait suite à sept années de consultation dit-il, et se produit au moment où est décidée une nouvelle appellation du cours.
« Ce qui a motivé principalement cette décision est le changement important dans la manière de concevoir et de pratiquer la religion au Royaume-Uni… », ajoute Zachhuber. « Nous voulons offrir aux étudiants ce qui va les intéresser et qui a beaucoup changé depuis 30 ans »…
Une décision qui fait suite à la controverse de janvier dernier lorsque des étudiants ont exigé, sans succès, que soit déboulonnée la statue de Cecil Rhodes, généreux donateur de l’empire britannique, jugé « colonialiste ». A défaut d’avoir obtenu la disparition de la statue, les étudiants en question ont été plus efficaces pour ce qui est de faire changer les enseignements pour « décoloniser l’espace, les programmes et combattre "l’oppression intersectorielle" à l’intérieur d’Oxford ».