Selon le site Mediapart, le dictateur libyen aurait financé la campagne du président français à hauteur de 50 millions. L’argent aurait transité par un compte au Panama et une banque suisse.
Dans cette affaire, le marchand d’armes Ziad Takieddine se transforme également en passeur de fonds, puisque c’est grâce à lui que 50 millions d’euros du régime Kadhafi auraient servi, en 2007, au financement de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy.
Comme le révèle Mediapart, l’homme d’affaires franco-libanais ne s’est pas contenté d’organiser, en 2005 puis en 2007, les visites du président français. En relation avec Saïf al-Islam et Brice Hortefeux, alors ministre des collectivités locales, il aurait joué un rôle clé dans le transit de l’argent vers un compte à Panama mais aussi dans une banque suisse.
Mediapart appuie ses dires sur une note de synthèse versée par la police au dossier d’instruction, le 18 octobre 2011. Elle stipule :
« MODALITES FIN CAMPAGNE NS REGLEES LORS DE LA VISITE LIBYE NS + BH 06.10.2005 PLUSIEURS ENTRETIENS PREALABLES ENTRE ZT ET SAIF AL ISLAM. ».
« NS », « BH » ET « ZT » se rapportant à Nicolas Sarkozy, Brice Hortefeux (actuel vice-président de l’UMP et ancien ministre français de l’Intérieur) , le tableau s’éclaircit.
Si l’on ignore encore quelle banque helvétique est concernée, le document précise que la société panaméenne impliquée appartient à « BH », soit Brice Hortefeux.
Confessions
Quant à la précieuse note, sa paternité revient à un témoin du dossier, Jean-Charles Brisard, ancien membre de l’équipe de campagne d’Edouard Balladur et actuel dirigeant d’une société de renseignements privée.
Le contenu reprend les confessions de Didier Grosskopf, « DG », l’ancien médecin personnel de Ziad Takieddine, qui l’a accompagné à plusieurs reprises en Libye, pour y soigner des membres de la famille Kadhafi.
Cette version rejoint les dires de Mouammar Kadhafi qui, deux jours avant l’intervention militaire de la « coalition » en Libye, s’était lâché sur Euronews : « Il faut que Sarkozy rende l’argent qu’il a accepté de la Libye pour financer sa campagne électorale, avait-il dit. C’est nous qui avons financé sa campagne, et nous en avons la preuve. Nous sommes prêts à tout révéler ».