Le Maroc abrite des oasis paradisiaques qui ne recèlent pas que des trésors de beauté, elles cachent également des secrets d’alcôve sordides et répréhensibles, où les maîtres des lieux, souvent occidentaux et nantis, se révèlent être de terribles prédateurs sexuels.
Aujourd’hui, lundi, l’un de ces adeptes du tourisme sexuel sera traduit devant la justice en Belgique, huit ans après les faits. Le procès de Philippe Servaty (photo ci-dessus), ancien journaliste du quotidien belge Le Soir, s’ouvre à Bruxelles et retracera le parcours criminel d’un homme dont les chefs d’inculpation sont accablants : « débauche ou prostitution de mineur », « viol sur mineur de moins de 14 ans », « diffusion d’images pornographiques présentant des mineurs », « traitement dégradant » et « exposition et distribution d’images pornographiques ».
Ayant sévi jusqu’en 2004 dans la ville d’Agadir, devenue son fief et son territoire de chasse, Philippe Servaty avait coutume d’accoster des jeunes filles mineures dans la rue, leur promettant monts et merveilles en Belgique, avant de les ramener à son hôtel.
Il est accusé d’avoir violé l’une d’entre elles, fait qu’il conteste, a indiqué Me Mettioui, mais aussi d’avoir photographié une soixantaine de jeunes femmes dans des positions suggestives et d’avoir diffusé les photos sur internet, sans leur accord, ce qui lui a valu le surnom de « pornographe d’Agadir ». Pour l’heure, seules ses proies ont été dans le collimateur de la justice marocaine, douze d’entre elles ayant été condamnées à des peines allant jusqu’à un an de prison pour « débauche ».
C’est au tour de leur agresseur et artisan de leur dépravation de comparaître pour ses vices inavouables qui l’ont conduit vers le royaume de l’Atlas des années durant, voie royale vers un tourisme de la honte qui abuse sans scrupule de la misère humaine et sociale.