« Sur sa page Facebook, le jeune homme semble vouer une passion pour le tueur en série Hannibal Lecter -qu’il soit sous les traits d’Anthony Hopkins, de Mads Mikkelsen ou de Gaspard Ulliel- ou pour le Joker dans Batman.
Une de ses connaissances, un étudiant, le décrit comme “plutôt chétif et réservé”. “Je ne le vois pas tuer quelqu’un de 28 coups de couteau. Il n’était pas très sociable, vivait isolé chez lui. Il passait des heures à jouer à des jeux vidéo violents. Mais de là à penser qu’il pouvait devenir un criminel... Aujourd’hui, ça me fait froid dans le dos”. »
Il « voulait voir ce que ça faisait de tuer ». Aujourd’hui âgé de 24 ans, un étudiant de bonne famille, timide et sans histoire, comparait lundi [27 janvier 2020] devant la cour d’assises de la Savoie pour assassinat et tentative d’assassinat.
Le 21 mai 2015, Adrien Bottollier quittait son appartement de Chambéry en pleine nuit, muni d’un couteau, en laissant en plan sa petite amie. Dans la rue, l’étudiant en psychologie croisait un homme de 51 ans, alcoolisé et sans domicile fixe, qui lui demandait une cigarette et son chemin jusqu’à la gare. « Si je le tue et qu’il disparaît, qui va le plaindre ? », se demanda-t-il alors. À l’aube, le quinquagénaire était retrouvé mort dans l’un des parcs de la ville, le corps lardé de 28 coups de couteau, et le pantalon baissé jusqu’aux chevilles.
« Tu me crois si je te dis que j’ai tué cette nuit ? »
Adrien Bottollier se glorifie de son exploit devant ses amis, qui ne le prennent pas au sérieux parce qu’ils le considèrent comme timide et non violent. Sur Facebook, quelques heures après les faits, il écrit à une amie installée à l’étranger :
« Pour la première fois, mes délires meurtriers ne sont pas des délires. Tu me crois si je te dis que j’ai tué cette nuit ? ». « Je ne me suis jamais senti aussi vivant, mais si tu as l’occasion mets-moi en prison », ajoute-t-il.
Plus tard, à cette même amie qui ne le croit pas, il rappelle qu’il lui a envoyé sur Snapchat la photo d’un couteau ensanglanté la nuit des faits.
« Je comptais attendre l’année prochaine pour recommencer mais pour te prouver ma sincérité, ça arrivera plus tôt. » Trois mois plus tard, nouveau message : « Je crois que je deviens fou. Je ne sais plus quoi faire, j’ai peur de moi-même. »
L’enquête qui piétinait fera un bond, le 5 janvier 2016, lorsque les enquêteurs chambériens sont contactés par leurs homologues de Thonon-les-Bains (Haute-Savoie) : Adrien Bottollier vient d’y commettre une attaque au couteau, et il s’est vanté auprès de sa victime d’avoir tué un homme à Chambéry.
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