L’aviation russe a commencé ce mercredi à bombarder la Syrie, ont annoncé des officiels américains. Moscou a confirmé et John Kerry s’en est plaint auprès de Lavrov.
Les forces russes stationnées en Syrie, en soutien au président Bachar al-Assad, ont procédé mercredi à leur premier bombardement aérien près de la ville de Homs, en partie tenue par des rebelles, selon un responsable américain.
« Les Russes nous ont prévenus qu’ils allaient commencer leurs frappes », a indiqué ce responsable de la défense américain.
Selon un autre responsable américain interrogé par l’AFP, c’est l’ambassade russe à Bagdad qui a prévenu l’ambassade américaine que les Russes « commenceraient des missions aériennes contre l’EI mercredi ».
L’ambassade russe a « également demandé que les avions américains évitent l’espace aérien syrien pendant ces missions ».
Cette démarche « ne semble pas indiquer » un « rôle très constructif » de la Russie en Syrie, mais cela « n’altérera en aucune manière nos opérations », selon ce responsable.
Les deux responsables américains n’ont pu préciser quel avait été l’impact du bombardement russe, ni qui avait été visé précisément.
Les États-Unis sont à la tête d’une coalition qui depuis plus d’un an bombarde les positions du groupe État islamique en Syrie et en Irak.
Vladimir Poutine a obtenu mercredi le feu vert de son Sénat pour des frappes aériennes demandées par son allié, le président syrien Bachar al-Assad.
La présidence syrienne a confirmé mercredi que Bachar al-Assad avait demandé à la Russie une aide militaire « dans le cadre de l’initiative du président Poutine pour lutter contre le terrorisme ».
Pas d’engagement au sol
Le chef de l’administration présidentielle russe, Sergueï Ivanov, a précisé que le dispositif ne concernait que des frappes aériennes, excluant ainsi l’engagement de troupes au sol, au moins pour le moment.
Cette accélération de l’engagement de Moscou dans le dossier syrien s’inscrit sur fond de bras de fer entre le président américain Barack Obama et son homologue russe sur le sort à réserver à Bachar al-Assad, « tyran » qui doit partir pour l’un et rempart contre les jihadistes du groupe État islamique (EI) pour l’autre.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, devait présider mercredi à 14H00 GMT (16H00, heure suisse) une session du Conseil de sécurité de l’ONU sur la lutte « contre la menace terroriste », en premier lieu celle de l’EI en Irak et en Syrie.