Le sommet de vendredi à Bratislava, censé redonner un souffle à l’Union européenne pour reprendre les objectifs annoncés par le leadership européen, ne s’est avéré pourtant être qu’une perte de temps. Constance Le Grip, députée LR au Parlement européen, en explique les raisons à Sputnik.
Vendredi, la capitale slovaque Bratislava a accueilli le premier sommet européen post-Brexit. Peu avant, le président de la République française François Hollande avait mis en garde ses homologues : « Soit c’est la dislocation, soit c’est la dilution, soit c’est au contraire la volonté commune de donner un projet à l’Europe ».
Quoi qu’on ait dit avant, le sommet, destiné à initier les discussions sur l’avenir de l’Union européenne, s’est révélé une « occasion de perdue » comme l’a fait pertinemment remarquer le chef du gouvernement italien Matteo Renzi.
Mais pourquoi ça ? Car les dirigeants venus en Slovaquie ne faisaient que tourner en rond et le résultat n’est guère étonnant, estime Constance Le Grip, députée Les Républicains au Parlement européen, vice-présidente de la délégation française du groupe Parti populaire européen (PPE).
« Les chefs d’État et de gouvernement réunis à Bratislava n’ont fait que tourner en rond, ont émis un document qui est vraiment un enfilage de perles – d’une platitude infinie – où ils ne font que dire, redire et re-redire des choses qui ont déjà été dites et écrites maintes et maintes fois : il n’y a pas d’idée, il n’y a pas de véritable relance, il n’y a pas de créativité, il n’y a pas d’audace, c’est un sommet pour rien », affirme-t-elle.
Et puis, les quatre du groupe de Višegrad se lèvent avec une annonce qu’ils entendaient apposer leur véto à tout accord de sorti entre l’UE et l’Angleterre qui limiterait les droits de leurs ressortissants à travailler au Royaume-Uni. Ainsi, on voit un ensemble de pays faire une sorte de déroutement par rapport aux autres du groupe de Višegrad, ce qui atteste des problèmes plus profonds qu’on a pu croire initialement.
« On voit un ensemble de pays, que l’on qualifie du groupe de Višegrad, aller dans une toute autre direction et afficher une position qui est la leur, qui n’est pas du tout celle qui a été discutée autour de la table à Bratislava », précise Mme Le Grip.
« Cela prouve bien que les choses partent dans tous les sens, je dirais à hue et à dia et qu’il n’y a pas de leadership, qu’il n’y a pas de pilotage politique, il n’y a plus de pilote politique dans l’avion "Europe" et cela est fort dommageable », résume la députée.