Vladimir Poutine n’exclut pas de se porter candidat à la présidentielle russe de 2012.
« Je vais y réfléchir. J’ai encore assez de temps », a déclaré le premier ministre russe lors d’une période de questions-réponses de plus de quatre heures avec les citoyens russes.
En réaction aux propos de Vladimir Poutine, l’actuel président, Dimitri Medvedev, a lui aussi évoqué une possible candidature.
« Le premier ministre Poutine a dit qu’il n’excluait pas cette possibilité et je dis aussi que je ne l’exclus pas », a-t-il déclaré.
M. Poutine a toutefois affirmé qu’il n’existait aucune tension entre lui et M. Medvedev.
Le chef du gouvernement a répondu à 80 questions envoyées par les citoyens. Il a ainsi survolé plusieurs grands thèmes majeurs, dont l’emploi et les retraites.
Réprimer fermement les criminels
Interrogé sur l’attentat contre le Nevski Express, vendredi dernier, M. Poutine a affirmé qu’« il faut agir très fermement contre les criminels ». L’attentat contre le train qui assure la liaison entre Moscou et Saint-Pétersbourg, qui a fait 26 morts, a été revendiqué par les islamistes du Caucase.
Ses propos étaient toutefois plus modérés que certaines de ses déclarations précédentes, notamment lorsqu’il avait promis de « buter les terroristes jusque dans les chiottes ».
« Il est très difficile de prévenir ces actes, en particulier lorsqu’ils visent des infrastructures », a-t-il ajouté.
M. Poutine a tenu à rassurer les employés des usines en difficulté en leur rappelant que l’État était là pour aider les citoyens.
Le premier ministre a indiqué que la contraction du PIB devrait être de 8,5 à 8,7 % en 2009 en légère hausse par rapport à ce qu’il avait avancé précédemment (8 à 8,5 %).
Difficile entrée à l’OMC
Sur les questions de politique étrangère, M. Poutine a critiqué les États-Unis, qui, a-t-il soutenu, bloquent l’adhésion de la Russie à l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
« L’entrée dans l’OMC reste notre objectif stratégique, mais nous avons l’impression que certains, dont les États-Unis, font obstacle à l’entrée dans l’OMC pour des motifs que nous ignorons », a-t-il déclaré.
Avant la tenue de ces propos, le représentant américain au Commerce Ron Kirk a déclaré à Reuters que les États-Unis soutiennent l’adhésion russe à l’OMC.
« Nous sommes prêts à travailler studieusement avec eux de façon à accélérer leur accession à l’OMC », a-t-il dit lors d’une conférence de l’OMC à Genève.
Aucune preuve que l’Iran veut la bombe
Vladimir Poutine a par ailleurs déclaré jeudi que les autorités russes n’ont aucune preuve que l’Iran cherche à se doter de l’arme atomique.
« Nous n’avons pas d’informations montrant que l’Iran travaillerait à la fabrication d’armes nucléaires », a répondu le premier ministre russe à une question sur les capacités nucléaires de Téhéran.
M. Poutine a refusé de dire si la Russie pourrait soutenir de nouvelles sanctions contre l’Iran.
Moscou joue un rôle de premier plan dans les négociations sur le nucléaire iranien. En plus d’être un membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies - et donc d’avoir un droit de veto sur les sanctions -, la Russie entretient des relations commerciales avec l’Iran. Jusqu’à maintenant, l’État russe a veillé à alléger considérablement les mesures de représailles envers l’Iran.