c’est le grand problème de l’invasion protestante et vétéro-testamentaire... ça remonte au VIIème siècle, et à la "querelle des images".
A cette époque, certains remettent en question la production d’images, et notamment d’icônes... ils prétendent que c’est du blasphème et de l’idolâtrie. Le débat théologique remonte jusqu’à Rome, et suscite des conciles très sérieux. Finalement, les partisans des images l’emportent sur leurs adversaires. Une décision qui aura des conséquences historiques, mentales et civilisationnelles incalculables sur l’Occident naissant.
Deux arguments sont retenus :
1°/ Dieu ne nous a pas seulement fait entendre sa voix (les Ecritures), mais il nous a aussi fait connaître son visage (l’Incarnation). Il est donc aussi légitime de peindre Dieu dans un corps d’homme que de reproduire sa parole dans les livres sacrés.
2°/ On distingue entre adoration et vénération. On vénère une icône, mais on adore Dieu seulement. On n’adore donc pas les icônes comme des fétiches ou totems païens. Mais on adore à travers le visage, la personne de Dieu. Il y a donc diffraction entre le représentant et le représenté... c’est de là que pourra venir l’art plus tard.
C’est ainsi qu’on vénère l’art mais qu’on n’adore que Dieu... ou qu’on vénère la beauté de notre compagne mais qu’on n’adore que son humanité. Et ainsi de suite pour l’art et les représentations. On est capable de cette gymnastique intellectuelle, de cette articulation spontanée qui fait notre substrat civilisationnel (et notamment en France).
Pour les vétérotestamentaires de tous poils (donc les féministes sous influence anglo-protestante) il n’y a pas cette articulation entre le représentant et le représenté. Elle prennent donc tout au pied de la lettre, comme un fondamentaliste à barbe. Et ne peuvent donc jouir ni de l’art, ni de la beauté, ni du sport... ni de la publicité !
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