Le sommet de Téhéran sur la Syrie tenu par la Russie, l’Iran et la Turquie revêt une très grande importance, car, grâce à leurs efforts, « les hostilités se sont quelque peu apaisées » et leurs actions communes « contribueront à la sécurité dans la région et à l’établissement de la paix en Syrie », ont indiqué deux experts iraniens à Sputnik.
Deux spécialistes iraniens ont évoqué pour Sputnik le sommet de Téhéran sur la Syrie qui a rassemblé, le 7 septembre dans la capitale iranienne, la Russie, l’Iran et la Turquie.
« J’estime que le sommet de Téhéran a été un succès. Il s’est déroulé au moment opportun et ses participants [l’Iran, la Russie et la Turquie, ndlr] ont réussi, sur la base de l’analyse de la situation, à s’entendre sur des actions communes qui contribueront à la sécurité dans la région et à l’établissement de la paix en Syrie », a déclaré dans une interview à Sputnik Seyed Rasoul Mousavi, conseiller du ministre iranien des Affaires étrangères.
Il a rappelé que chaque succès de l’armée syrienne provoquait une réaction chez les pays occidentaux et leurs alliés dans la région qui cherchent à frapper l’armée syrienne en cas d’avancée.
« C’est ce qui arrivera sans doute cette fois-ci encore, mais ces frappes n’ont jamais rien donné et ne donneront rien ! Du point de vue militaire, le conflit syrien touche à sa fin et rien n’y fera. Cela ne signifie pas une complète éradication du terrorisme [en Syrie, ndlr] mais à l’avenir, il sera question d’opérations de maintien de la sécurité et non de conflit militaire », a-t-il affirmé.
La coalition occidentale ne peut pas entrer à Idlib pour défendre les terroristes du Front al-Nosra ou d’Al-Qaïda, mais ce qui inquiète toute le monde, notamment l’Iran et la Russie, c’est le grand nombre de civils à Idlib dont les terroristes pourraient se servir comme de boucliers humains, a poursuivi Seyed Rasoul Mousavi, ajoutant qu’il importait de tout faire pour prévenir des victimes humaines.
Pour Mahmoud Shouri, de l’Institut des études eurasiennes d’Iran (IRAS), il sera impossible de vaincre le terrorisme en Syrie sans des actions conjointes de la Russie, de l’Iran et de la Turquie.
« Le sommet tripartite de Téhéran est un évènement d’une grande importance, étant donné que ses participants pourraient jouer un rôle clé dans le règlement de la crise syrienne. L’Iran, la Russie et la Turquie sont trois pays qui, par leurs ententes et leurs actions communes, pourraient influer tant sur la situation militaire que sur le processus politique en Syrie », a-t-il affirmé.
Depuis que les trois pays ont entamé des négociations et ont lancé le processus d’Astana, la tension a baissé d’un cran en Syrie, a-t-il constaté.
« Le pays a vu la création de zones de désescalade et les hostilités se sont quelque peu apaisées, alors que de nombreux groupes terroristes ont été démantelés ou sont en train d’essuyer de cuisantes défaites. Tout cela grâce aux actions conjointes de l’Iran, de la Russie et de la Turquie. Si chacun des trois pays avait agi seul, ce résultat n’aurait jamais pu être obtenu. Mais par des efforts communs, nos pays peuvent non seulement faire progresser le règlement, mais encore neutraliser les actions d’autres pays en Syrie », a dit Mahmoud Shouri.
Le problème de la Syrie a été au cœur du sommet de Téhéran dans une situation où le gouvernement syrien tente de rétablir son contrôle sur tous les territoires et de démanteler les groupes terroristes à Idlib, a-t-il noté.
« Mais il importe que les opérations de libération des territoires fassent le moins de victimes humaines possibles. De ce point de vue-là, il est difficile de surestimer l’importance du sommet du Téhéran et des accords qui y ont été signés entre les dirigeants des trois pays », a indiqué Mahmoud Shouri.
Le problème syrien reste à l’ordre du jour et les négociations dans ce format seront poursuivies, a-t-il ajouté.
Évoquant la présence militaire de l’Iran en Syrie, il a déclaré que la question ne figurait pas à l’ordre du jour du sommet, vu que c’est une affaire bilatérale de l’Iran et de la Syrie.