BFMTV a fait, comme à son habitude avec son poulain préféré, une émission sur les coulisses de l’Élysée pendant la crise (sanitaire), que la chaîne a intitulée « Au cœur de l’Élysée, face à la crise ». Face à la crise, ce qui voudrait dire que la crise ne vient pas de l’Élysée...
On doit bien comprendre qu’il s’agit d’une coproduction car ce ne sont pas les caméras et les questions de RT France qui auraient pu pénétrer le Saint des saints, si l’on peut dire.
Dans cette opération de blanchiment d’image écornée par le sacrifice calculé de milliers de résidents d’Ehpad (qui ont servi à entretenir la peur et la soumission du peuple) grâce à trois petits grammes de mea culpa, le Président a répondu aux question faussement dérangeantes de Drahi TV, celle-là même qui a fortement contribué à le porter au pouvoir en 2017.
À l’origine de l’extrait qui nous intéresse, et qui a fait sursauter les derniers hommes politiques lucides de notre pays, une petite question qui porte en elle sa réponse, donc une fausse question piège : la pénurie de masques, les errances gouvernementales, la fragilité des hôpitaux, les milliers de morts, c’est pas de votre faute monsieur le Président, c’est juste un petit problème de com’.
La réponse, à la fois historique, mais tellement macronienne – un mélange de pilpoul et d’embarras, une marmelade syntaxique de startuper desaxé, un charabia aux coupes curieuses révélant une logique de fuyard en panique – sera un modèle dans le genre mensonge politique foireux. Quand la désinformation médiatique rencontre et s’associe à la désinformation politique... À enseigner dans toutes les écoles médiatico-politiques de la République agonisante.
BFMTV : Vous reconnaissez que vous avez commis des erreurs de communication autour de la pénurie des masques, très précisément ?
Macron : « Je, je, ce que je viens de dire s’applique aussi pour ce sujet. Je pense que, beaucoup de choses ont été dites sur ce sujet, j’y suis revenu, le gouvernement, et, n’ayons pas, c’est ça dont, les choses ont été dites, les choses ont été gérées, nous n’avons pas connu la situation, il y a eu (silence), une doctrine restrictive pour ne jamais être en rupture, que le gouvernement a prise et qui je pense était la bonne. Il y a eu, ensuite un approvisionnement renforcé et une production renforcée, et nous n’avons jamais été en rupture, ce qui est vrai c’est qu’il y a eu des manques, qu’il y a eu des tensions, c’est ça qu’il faudra regarder pour le corriger, et pour prévenir. Donc on voit bien que ça nous ramène, ça nous amène à changer de logique en profondeur sur certains de ces sujets qui paraissaient totalement innocents mais, ayons collectivement l’honnêteté de dire que, au début du mois de mars même, encore plus en février ou en janvier, personne ne parlait des masques parce que nous n’aurions jamais pensé être obligés de restreindre en quelque sorte la distribution de ceux-ci pour les soignants ! »
La réaction des populistes , les seuls qui gardent un lien avec la réalité et l’honnêteté, est sans pitié.
Comment le Président peut-il oser dire cela alors que son gouvernement a MENTI sur l’utilité même des #masques justement pour cacher la pénurie ?
Ces propos sont une provocation insupportable compte tenu de la situation ! MLP #Covid19 #FakeNews https://t.co/S8UZCakQbA
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) May 18, 2020
Je ne sais plus. Comment caractériser politiquement, sans faire de la psychiatrisation de comptoir ? Et même à ce niveau, les mots manquent. Tant de mépris, déni, arrogance... C'est au delà des mots, de l'entendement. C'est un autre monde, une autre galaxie. Terrifiant. #Macronie https://t.co/nkRBx7vMmo
— Députée Obono (@Deputee_Obono) May 18, 2020
« Une doctrine restrictive pour ne jamais être en rupture »
Je rêve, ou #Macron lâche une véritable bombe : ils ont VOLONTAIREMENT créé cette pénurie, et volontairement refusé de donner des #masques à ceux qui en auraient eu besoin ? https://t.co/DXfPsa7rWb
— Jordan Bardella (@J_Bardella) May 18, 2020
Emmanuel #Macron réécrit l’Histoire : nous demandons des #masques et des tests depuis des mois ! Il n’y en avait même pas assez pour les soignants et les Français mobilisés sur le terrain contre le #COVID19 ! Ceux qui étaient en première ligne apprécieront ! pic.twitter.com/Igjj7FziS5
— N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) May 18, 2020