Tirant encore la leçon des failles apparues dans le traitement de l’affaire Mohamed Merah, Manuel Valls a posé, par une circulaire du 21 mars, les bases d’une réforme du renseignement territorial. Le document cité vendredi par Le Figaro est adressé aux responsables de la police et de la gendarmerie. Il traite notamment de la surveillance des « mouvements protestataires et revendicatifs ».
Un seul service pour centraliser les notes transmises aux autorités
Cette réforme, annoncée en juin 2013 par le ministre, crée à la place de la Sous-direction générale de l’information (SDIG, ex-Renseignements généraux, les RG) le Service central du renseignement territorial (SCRT), « seul chargé de centraliser et transmettre sous forme de notes aux autorités gouvernementales et administratives l’ensemble des renseignements » recueillis sur le terrain.
Ceux-ci, selon cette circulaire, « concernent tous les domaines de la vie traditionnelle, économique et sociale susceptibles d’entraîner des mouvements revendicatifs ou protestataires ». Ainsi des « phénomènes violents » dans les « quartiers sensibles » et « l’économie souterraine ». Mais également les « faits de société » remettant « en cause les valeurs républicaines », tels les « dérives sectaires » ou la « contestation politique violente », les mouvements de l’ultra gauche et ultra droite, selon ce qu’a précisé à plusieurs reprises Manuel Valls en évoquant cette réforme.
Cela « induit » notamment, écrit le ministre, « des méthodes de recherche opérationnelle » et le « développement du cyber-renseignement ».