Le site de Daniel Mermet, le journaliste qui a produit l’émission Là-bas si j’y suis pendant 25 ans sur France Inter, avant d’être écarté de la grille et d’en faire un site de reportages gauchistes, peut s’en donner à cœur joie : la vidéo du policier qui rudoie un détenu est devenue virale.
Voici les faits, selon le site la-bas.org :
« Là-bas si j’y suis s’est procuré une vidéo filmée par les caméras de surveillance du nouveau tribunal de Paris, porte de Clichy dans le 17ème arrondissement. On y voit un migrant en attente de jugement, menotté dans le dos, se faire tabasser par un fonctionnaire de police.
C’est un gardien de la paix affecté au Tribunal de Grande Instance de Paris qui a voulu dénoncer à Là-bas si j’y suis l’intervention violente d’un de ses collègues contre un détenu menotté dans le dos. Les faits se sont déroulés le 9 juin 2018.
[...]
Après être allé aux toilettes, le détenu refuse de regagner sa cellule. Une brève altercation éclate entre les deux hommes. Le policier Jules F. parvient, seul, à maîtriser le détenu. Il lui met les menottes dans le dos et, dans la minute qui suit, le passe à tabac. Le détenu ne présente pourtant plus aucun risque.
La scène a été filmée par les caméras de surveillance qui équipent le nouveau tribunal. Un peu plus d’un mois après les faits, le policier Jules F. est toujours en fonction. Selon notre source, Jules F., le policier mis en cause aurait même fait circuler ces images au sein d’un groupe de discussion interne aux policiers… pour se vanter. »
Cependant, on n’a pas accès au son. On n’entend pas le « migrant » (certains parlent d’un « voleur » et pas d’un migrant), qui profère peut-être des insultes à l’encontre du fonctionnaire de police. D’ailleurs, il est visible que le « migrant » résiste à son retour en cellule. Dès lors, comment un seul policier peut-il l’y contraindre, si on lui interdit l’usage de la force ?
Bonne question : est-il dans cette vidéo question d’usage normal de la force ou d’excès d’usage de la force ? Les infirmiers psychiatriques, en sous-effectifs et débordés depuis les plans Hôpital successifs qui ont rogné les budgets de l’Assistance publique, peuvent en témoigner : à part la camisole chimique, il n’y a pas d’autre moyen de calmer un patient (et donc un détenu) en crise que par la violence. Une violence administrative, pourrions-nous dire, une violence plus ou moins contrôlée. Et parfois la limite n’est pas claire entre la neutralisation de la violence d’un détenu et son tabassage.
Bien faire le distinguo entre violence et contre-violence
Seules les âmes pures qui ne connaissent pas ou qui préfèrent ne pas connaître le Réel hurleront à la violence policière fasciste en regardant cet extrait de caméra de surveillance. Pourtant, comment faire lorsqu’il y a résistance lors d’une appréhension ? Eh bien les forces de l’ordre, comme leur nom l’indique, font usage de la force qui leur est accordée par l’État, c’est-à-dire la Nation. Autrement, il n’y a plus d’autorité. Déjà qu’il n’y en a plus beaucoup...
« Interrogé par RT France, Nicolas Til, délégué syndical permanent UNSA Police pour le secteur du TGI de Paris a tenu à souligner l’inadéquation entre la tâche à accomplir par les policiers et les moyens qui leur sont alloués : “Il manque 50 fonctionnaires de police dans ce bâtiment”. Le syndicaliste pointe à ce titre l’exemple de l’extrait de vidéosurveillance qui malgré un visionnage en simultané n’a pas permis de déclencher l’alerte assez rapidement : “Les collègues à la surveillance sont seulement une demi-douzaine pour visionner 40 écrans !” » (Source : RT France)
Les responsables des collèges ou lycées dits difficiles qui ont appliqué les consignes de Mai 68 se retrouvent avec une violence de basse intensité permanente et impossible à juguler. Une traditionnelle haine du flic de la part du corps enseignant et la féminisation du secteur expliquent en partie la situation dramatique de beaucoup d’établissements en zone à risques sociaux, pour paraphraser les technocrates.
Déclenchement du 150e buzz antiflic primaire
On a l’impression, après que la presse s’est emparée de cette vidéo, qui doit pourtant être le quotidien de beaucoup de commissariats ou de tribunaux, qu’il s’agit d’une énième affaire Théo... Ceux qui cherchent à nuire à l’autorité de l’État remettent invariablement la même polémique, plus ou moins trafiquée, sur la table.
On ne dit pas que ce détenu n’a pas été tabassé, on dit simplement que ce sont les policiers qui sont confrontés à une violence sociale grandissante, et la « justice » très politique ne fait pas grand-chose pour leur épargner ce piège : s’il ne répond pas, le flic ne sert plus à rien. S’il répond, c’est un fasciste.
Un peu comme le peuple français devant tous les exemples de la violence oligarchique...