Deux cents salariés des chaînes publiques traînent leur employeur devant le tribunal des prud’hommes dans l’affaire des fiches secrètes de la direction.
L’affaires des fiches secrètes de France Télévisions a pris tournant judiciaire, ce mercredi. Le Syndicat national de journalistes des chaines publiques a annoncé que plus de 200 salariés du groupe avaient saisi les prud’hommes pour avoir accès à ces fameuses fiches secrètes d’évaluation mises en place par l’ancienne direction.
200 salariés @Francetele attaquent leur direction pour "fichage clandestin"/ ont saisi le conseil des prud'hommes : pic.twitter.com/igUd46Qekj
— Laurent Marsick (@lmarsick) 13 Janvier 2016
L’existence de ces fiches, comportant parfois des commentaires extrêmement sévères sur le comportement des salariés, avait été rendue publique par FO l’été dernier, faisant monter au créneau tous les syndicats du groupe audiovisuel. Delphine Ernotte, nommé entretemps directrice de France Télévisions, avait reconnu l’existence de ces fiches, dont « ni les salariés, ni les organisations syndicales n’(avaient) été informés », contrairement à ce qu’impose la réglementation.
« Soutenue par les syndicats CFDT, SNJ, CGC et SUD, la procédure, qui rassemble des salariés du siège, de régions et d’outremer, fait suite à la découverte en août 2015 de l’existence depuis avril 2014 d’un système occulte de fichage généralisé des salariés destiné à les évaluer », explique donc le communiqué du SNJ.
Pour le SNJ, il s’agit aussi de montrer les contradictions que la direction qui, après la saisine du tribunal de grande instance de Paris par des syndicats s’était engagée « à procéder à la restitution de ces fiches à l’occasion des entretiens annuels ». Or, selon le SNJ, « les salariés, qui, depuis cette date, ont réclamé ces documents durant leurs entretiens, ont essuyé des refus ».
Suite à l’annonce du recours au tribunal des prud’hommes, la direction de France Télévision a déclaré qu’un « dispositif aménagé d’entretien annuel » était « actuellement en cours de discussion devant les instances de représentation du personnel ».