Tout le monde se souvient du roman de Ray Bradbury où des équipes de spécialiste pourchassaient les possesseurs de livres pour brûler leur bibliothèque. C’était, nous disait-on, de la sciences-fiction…
Or, en 2010, près de cinquante ans après la parution de cette œuvre certaines innovation technologiques et certains événements récents montrent que la réalité dépasse la fiction : on peut aujourd’hui effacer vos livres électroniques à votre domicile, sans même vous en avertir et sans que vous vous en rendiez compte.
Tout a commencé, en début d’année, aux USA. De nombreux propriétaires d’iPhone n’ont plus pu accéder à des applications qu’ils avaient pourtant acheté, le plus légalement du monde, via l’Apple Store.
Les journalistes du Wall Street Journal n’ont pas été long a découvrir ce qui s’était passé : sous la pression de ligues de vertu, Apple avait mis en place une politique particulièrement pudibonde excluant de ses application tout contenu potentiellement érotique même si aucune nudité n’est montrée. Il avait donc bloqué toutes les applications qui, rétroactivement, ne correspondaient plus à sa nouvelle ligne commerciale.
L’affaire serait anecdotique si elle ne s’était pas déroulée à l’insu des utilisateurs d’iPhone, qui furent mis devant le fait accompli. De plus, Apple vient de lancer l’iPad.
Or ce dernier possède une fonction « livres numériques » et les associations yankees de défense des libertés fondamentales mettent donc en garde contre le fait que la société à la pomme puisse effacer a distance des livres qui y auraient été chargés et dont le contenu n’aurait pas l’heur de plaire à des groupes religieux ou philosophiques militants.
Cette hypothèse n’est pas une pure spéculation puisque Amazon, qui commercialise des ouvrages sous forme numériques que l’on peut lire via ses terminaux kindle, a effacé, l’an passé, sur ceux-ci des centaines de livres achetés légalement sur son site.
Si la raison en était un problème de droit d’auteur et nullement des pressions de groupes moralistes, le scandale a là aussi été grand et la possibilité qu’ont les services d’Amazon de faire disparaître, via l’activation de verrous numériques à distance, du contenu sur les terminaux que cette société a vendue a fait froid dans le dos à plus d’un.
Le capitaine Beatty n’est pas mort, il a juste changé de profession : il n’est plus pompier mais informaticien.