Emmanuel Macron recevait les partenaires sociaux à l’Élysée, jeudi 12 octobre [2017]. Il a notamment reçu Pierre Gattaz, et le président du Medef a remis sur la table la question du contrôle des chômeurs.
Pour Pierre Gattaz, le problème numéro un des chefs d’entreprise aujourd’hui, c’est qu’ils ont des postes, du boulot, mais qu’ils ne trouvent pas les gens pour les pourvoir. C’est ce qu’il a dit devant l’AJEF, l’association des journalistes économiques. C’est en partie lié à des problèmes de formation : les gens n’ont pas les qualifications adéquates pour les jobs proposés et ne sont pas embauchés.
Mais pour Pierre Gattaz, c’est aussi parce qu’il y a des gens qui ne veulent pas chercher du travail. Pour le numéro un du Medef, « ce n’est plus possible d’avoir un tel taux de chômage, et de voir des gens qui utilisent le système pour partir en vacances, faire le tour du monde plutôt que de chercher un emploi… »
Droits et devoirs
Du coup, il demande au gouvernement plus d’incitations, plus de contrôles. Il propose même de suspendre les indemnités, par exemple pour un mois, si le chômeur est en vacances plutôt que de chercher un job.
Emmanuel Macron est favorable au contrôle des chômeurs. Pendant sa campagne, il avait promis d’ouvrir de nouveaux droits aux chômeurs, de mieux les former. En contrepartie, ils seraient tenus d’accepter les offres proposées. Dans son livre programme Révolution, il écrivait écrit qu’après une formation, « celui qui n’accepte pas une offre d’emploi raisonnable ne sera plus indemnisé ».
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On estime à 12 000 contrôles par mois en moyenne à Pôle emploi. Et sur les milliers de radiations prononcées par an, à peine quelques dizaines sont liées à des refus d’offres raisonnables.
En fait, ça n’est pas dans la culture de Pôle emploi, c’est peut-être en train de changer. Des conseillers spécialement dédiés aux contrôles n’existent que depuis 2015. Et encore, ils sont à peine 200 sur les 54 000 agents de Pôle emploi. Autant dire une goutte d’eau dans un océan.