Pris d’un « coup de sang », le conseiller général socialiste du Haut-Rhin Pierre Freyburger a décroché vendredi le crucifix accroché dans l’hémicycle du Conseil général, suscitant un tollé au sein de la majorité de droite, et l’assemblée départementale a porté plainte pour vol.
L’élu a reconnu avoir subtilisé le crucifix à l’issue de la dernière séance de travail de la commission permanente du Conseil général, avant les élections départementales.
« Je l’ai décroché d’une main, je l’ai mis dans un sac et je suis reparti. Je ne me suis pas caché », a expliqué Pierre Freyburger, qui a ajouté avoir été pris « d’un coup de sang ».
Il veut rouvrir le débat sur la laïcité
Ce crucifix en bois polychrome d’une quarantaine de centimètres de hauteur représente le Christ sans le bois de sa crucifixion.
Par son geste, Pierre Freyburger affirme qu’il a simplement voulu rouvrir le débat sur la laïcité au sein des instances républicaines et sur le Concordat de 1801, qui régit en Alsace-Moselle les rapports des cultes et de l’Etat. Il dit avoir été pris vendredi d’un « coup de sang » après s’être remémoré un débat houleux avec les élus de la majorité autour de la présence du crucifix depuis le déménagement de la collectivité dans ses nouveaux locaux en 2005.
« On avait alors fait observer qu’on était dans une enceinte républicaine et que ce crucifix n’avait pas lieu d’être. Est-ce que les élus de droite accepteraient qu’on accroche un crucifix par exemple à l’Assemblée nationale ? », s’est-il interrogé. « Je l’ai simplement décroché pour qu’on le remette à qui de droit c’est-à-dire à l’Eglise, et pour permettre au Conseil général de rentrer à nouveau dans la légalité », a-t-il ajouté.