Salut le Turc
Sur la politique syrienne d’Erdogan on peut la contester, mais essayons de voir les choses froidement.
C’est une vision des choses d’un point de vue stratégique : Assad est alaouite, et Erdogan pense peut-être qu’en donnant le pouvoir en Syrie à la majorité sunnite, la Syrie rejoindra le bloc sunnite dont Erdogan voudrait que la Turquie soit un dirigeant.
Ce que certains "kémalistes" reprochent à Erdogan aujourd’hui à savoir d’être pro-Otan, pro-Usa, pro-Israel, est paradoxal quand on voit qu’il n’y avait pas plus pro OTAN pro USA et pro Israel que les Kémalistes !!
C’est sous Erdogan qu’il y a eu la plus grave crise dans les relations israélo turques (mavi marmara) de toute l’histoire de ces relations !!! Pour certains ceci est imputable au fait qu’il n’ya pas de personnalités de tradition domne au sein de l’AKP.
N’empêche qu’on le veuille ou non, Erdogan a énormément démocratisé la Turquie.
Alors certes c’est pour mieux servir les intérêts de son parti mais quand même.
Quant à dire que les anti Erdogan sont instruits et les pro Erdogan non, je ne suis pas d’accord
Les kémalistes ont interdit des ouvrages de Marx pendant des années, se sont montrés aveuglément pro Otan et n’ont jamais eu l’intelligence d’Erdogan de tendre la main à une partie du monde musulman d’une façon aussi habile qu’Erdogan (même si certains arabes craignent que cela soit une politique néo-ottomane ), ont créé un culte de la personnalité post mortem dont Kemal n’aurait peut-être pas voulu lui-même, mis sous cloche la culture kurde dont Erdogan a permis l’expression
Le ministre des affaires étrangères d’Erdogan Davutoglu, a écrit un ouvrage très intéressant (profondeur stratégique) où il résume sa vision des choses, où on voit clairement qu’il veut mettre en oeuvre une sorte de soft power turc et même s’il n’a pas mis en oeuvre tout ce qu’il disait il y a quelques années (notamment la politique du"zéro problèmes avec les voisins"), c’est quelqu’un de plus complexe et de plus brillant que beaucoup de ses prédécesseurs kémalistes qui n’étaient obsédés que par une chose : l’imitation de l’occident.