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Philippe Val, de l’humour d’extrême gauche à la haine d’extrême droite

En feuilletant le numéro 127 de Causeur, daté du 2 octobre 2024, nous nous sommes arrêtés sur l’interview de Philippe Val par Élisabeth Lévy. Cela aurait pu tout aussi bien être l’interview d’Élisabeth Lévy par Philippe Val. Ils sont du même avis, ils sont interchangeables : ce sont les sionistes d’extrême droite.

Qu’avez-vous pensé ou ressenti le 7 Octobre ?

Ce jour-là, j’ai pensé à l’histoire d’Israël. Quand on connaît un peu l’enchaînement des événements depuis la déclaration Balfour de 1917, on sait bien que ce n’est pas la première fois qu’il y a sur cette terre des populations arabes qui ne veulent pas de la population juive et qui commettent hélas des pogroms. Seulement, entre-temps, un événement universel a eu lieu, la Shoah, qui nous a montré à quelle tragédie absolue peut mener la haine envers les juifs. Le 7 Octobre m’a semblé être une réplique de cette tragédie absolue.

Mais n’y a-t-il pas une différence entre l’antisémitisme des années 1930 et 1940 et l’antisémitisme d’aujourd’hui ?

C’est vrai, l’antisémitisme a muté. Il avait déjà muté au XIXe siècle, passant d’un antisémitisme chrétien à un antisémitisme idéologique, notamment sous l’influence paradoxale de Karl Marx. Dans certains textes, ce petit-fils de rabbin dépeint les juifs comme des capitalistes cosmopolites qui ruinent les pauvres. Sa responsabilité est immense. En France, de nombreux théoriciens socialistes et anarchistes, comme Blanqui ou Proudhon, ont repris ses clichés mais aussi, plus tard, des écrivains comme Gide. Cet antisémitisme d’avant le nazisme n’est pas innocent, il est déjà criminel, surtout dans un pays comme le nôtre où on en trouve la trace chez une certaine élite culturelle. Il faut cependant reconnaître que, quand on a découvert les camps de la mort, la totalité des intellectuels français a rompu avec l’antisémitisme, sauf bien sûr une poignée d’anciens collabos qui étaient quand même des animaux exotiques et faisaient l’objet de la réprobation massive de l’opinion. Le répit a été de courte durée, et assez vite l’antisémitisme a fait, sous une autre forme, son retour sur la scène des idées. Des gens de gauche, qui ne s’étaient pas toujours bien comportés sous l’Occupation, se sont trouvé un héroïsme de rechange en s’engageant pour le FLN et en épousant l’antisémitisme masqué du nationalisme algérien. Il est devenu géopolitique : ne pouvant plus s’exprimer de façon religieuse ni idéologique, il s’est manifesté dans la haine d’Israël. Les codes pour formuler la chose ont ainsi changé. Mais la nature de la chose est restée la même. La preuve, c’est l’incroyable vitesse avec laquelle l’horreur de ce qui s’est passé le 7 Octobre a été recouverte par une violente propagande antijuive, qui s’est surtout déchaînée à gauche. Heureusement pas dans toute la gauche.

La suite est payante, heureusement, nous sommes abonnés à Causeur. Philippe Val ne se demande pas pourquoi l’antisémitisme a survécu à la Shoah. La réponse est simple : l’antisémitisme ne dépend pas de la Shoah, mais d’autre chose, qui n’a rien à voir avec la Shoah. C’est cet autre chose que les sionistes comme Val ne veulent pas voir, car dans cette histoire, il y a une poule, et il y a un œuf. C’est la poule, dans cette affaire, qui pond l’œuf. L’œuf ne pond pas la poule, ce que Val et les sionistes tentent de nous faire avaler.

Car si on écoute l’ancien directeur de Charlie, journal qu’il a fait passer en 17 ans de propalestinien joyeux à pro-israélien haineux, l’antisémitisme naît de nulle part, de la haine d’Israël, des juifs. Ça, c’est l’explication de l’antisémitisme pour les nuls, les enfants. En réalité, il y a des raisons religieuses, historiques et économiques. C’est beaucoup plus compliqué que « la haine » – qui est devenue une marque déposée par Israël – et beaucoup plus intéressant à la fois. Cela demande de la culture, et pas juste de la shoah-culture. Tout ne commence pas au XIXe siècle mais c’est le siècle des masses et de la prise de conscience sociale. Or, Val conchie Marx et Proudhon.

La haute banque qui fait fortune sur le dos des travailleurs en prenant possession de l’État par le prêt usuraire et la corruption ne serait donc qu’un fantasme de prolétaire, soit. L’ordre du monde a donc été bouleversé par une idée fausse, un fantasme de pauvre... Quand on prend 300 000 euros par an en tant que co-actionnaire de Charlie (avec Cabu), on voit sans doute les choses autrement. Val, après avoir été social, propalestinien et d’extrême gauche, est aujourd’hui ouvertement libéral, sioniste et d’extrême droite. Nous dirons banquiste, en un mot.
Il a sûrement dû se passer quelque chose de grave, dans sa vie, pour justifier un tel revirement. Un pistolet sur la tempe ? Oui, mais lequel : celui des islamistes ou des sionistes ?

 

 

Dans l’interview de Causeur, Val ne ment pas, il se plie en quatre devant le dogme. C’est une prise de guerre pour le sionisme de droite, qui n’en a pas beaucoup : aujourd’hui, avec le génocide en cours, plus grand-monde ne veut prendre le risque de défendre les israélistes, qui justifient le génocide par un pogrom. C’est plus un œil pour un œil, c’est 1 000 yeux pour un œil, et encore, à moitié automutilé. On a l’impression qu’à chaque question, Val doit rendre gorge, aller au-delà de la soumission, et il finit immanquablement par dire des énormités.

L’Europe ne fait plus envie à l’ex-tiers-monde devenu Sud global, aujourd’hui. Soumise à l’Empire, défendant les guerres ignobles de l’axe israélo-américain – ignobles car ce sont tout sauf des guerres de libération –, elle fait vomir avec ses leçons de morale qu’elle n’ose appliquer à ses maîtres. Les dirigeants européens corrompus, dangereux, menteurs, voleurs, ne représentent plus les aspirations de leurs citoyens. Ils sont devenus les ennemis de leurs peuples.

Autre énormité qui montre soit la soumission idiote soit la vanité inculte : le coup de l’Europe non plus judéo-chrétienne, mais judéo-hellène. Détester le christianisme est une chose (encore un signe de soumission au sionisme talmudique), le remplacer par le judaïsme dans le soubassement intellectuel de l’Europe, c’est allez un peu loin.

On le sait, le manque d’arguments est souvent remplacé par l’insulte. Val utilise non seulement un vocabulaire guerrier – c’est flagrant dans le titre –, mais aussi injurieux. Voyez comment il qualifie la gauche non sioniste :

De toute cette interview sourd une haine profonde, mais on ne sait pas vraiment pour qui. Peut-être, comme disent les sionistes à propos des juifs antisionistes, une haine de soi... Mais si Val sait haïr, il sait aussi aimer, et malgré sa préférence pour l’extrême droite juive, française ou israélienne, il aime le petit Glucksmann. Celui-ci serait-il un faux socialiste, qui cache un juif d’extrême droite ? Si Val l’admire, c’est qu’il y a un loup.

Ce que Val hait par-dessus tout, c’est l’islamiste, le musulman, qui hait la France, les femmes, la culture, l’Europe, Israël, l’Amérique, l’alcool et l’amour, bref, l’axe du bien. Notez que quand on fait partie de l’axe du bien, on a le droit de haïr ceux de l’axe du mal, mais que les deux axes ne sont évidemment pas interchangeables, hein. Val a une maxime sur le terroriste, qui doit bien faire rire le Mossad et la CIA :

On répète, tellement c’est beau : « Je ne dis pas que tous les musulmans sont des terroristes, mais que tous les terroristes sont musulmans. » Là, on touche au soleil (de Satan).

En guise de conclusion, notre penseur d’inspiration judéo-hellène grand défenseur d’un Occident pourfendeur de Sarrasins, nous explique que l’Iran est le réacteur actuel de l’antisémitisme. Grand seigneur humaniste, il propose, au lieu de raser ce pays de 90 millions d’habitants, soit dix fois plus qu’Israël, d’y attendre une révolution orange, pour libérer ce peuple de son antisémitisme. Et de sauver le monde par la même occasion.

Ainsi, une fois que tous les Palestiniens auront été massacrés ou déportés (en Jordanie ou en Égypte, au choix), alors pourra s’installer le gouvernement mondial dans une Jérusalem désarabisée – arabienfrei –, et, peut-être, si ses maîtres se souviennent de son sacrifice, que Philippe pourra leur servir de femme de ménage, mais sous la table des nouveaux maîtres du monde. Connaissant ces animaux, le petit Philippe ne devrait pas trop rêver d’une telle promotion. Les collabos finissent toujours mal. Au mieux, les occupants les refourguent aux occupés...

On retire tout ce qu’on a écrit : Philippe est resté humoriste !

Une vidéo de 2021 vient à son secours : elle montre qu’il est capable de raconter n’importe quoi, du moment que c’est la tendance du moment. C’est presque un sketch. D’ailleurs, c’est un sketch.

 

 

Plus récemment, Philippe explique que « l’ONU a une position extrêmement agressive vis-à-vis d’Israël » : c’est encore un sketch.

 

 

Le shabbat goy de compétition

 






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