Du point de vue juridique, il n’y a pas de différence entre une personne morale et une personne physique : elles ont les mêmes droits, ce que peut faire l’une, l’autre peut le faire.
C’est encore plus vrai pour l’État : ce que vous pouvez faire, il le peut.
Vous avez deux moyens à titre personnel d’effacer une dette due envers vos créanciers que vous ne pouvez pas honorer :
Vous provoquez le défaut de paiement et organisez votre insolvabilité.(Ben, ça dépend combien vous avez emprunté)
Vous "fabriquez" une créance sur votre créancier au moins égale à votre dette.
En ce qui vous concerne,
Le "non paiement" veut dire que pendant 10 ou 30 ans vous n’aurez plus accès à des services bancaires, le temps que la créance de votre prêteur soit prescrite. En fait, vous faites "le choix" de l’autarcie : on vous conseille d’être logé et d’avoir un jardin potager avec deux poules.
La "fabrique" consiste à faire un procès à votre prêteur pour expliquer qu’il est plus voleur que vous et qu’il vous doit à cause de ses nombreuses fautes au moins ce que vous lui devez (par exemple, son taux d’intérêt est usuraire donc nul et son capital de merde vous l’avez donc déjà largement payé : il vous doit donc le trop perçu !).
L’État, c’est pareil :
Le non paiement : le cas le plus célèbre et évident est celui de l’Union soviétique qui refusa de reprendre les dettes de l’Empire (Emprunt russe). Mais, cela a signifié outre que les détenteurs de la dette russe se sont pris un drapeau, que la communauté bancaire internationale n’a plus voulu prêter à quelqu’un qui ne remboursait pas ses prêts.Ce qui a condamné l’Union soviétique à l’autarcie (et la famine) pendant dix bonnes années et au delà : heureusement , la Russie est un immense potager avec des poules.
Le Directoire a bout de solution avec ses assignats a fait pareil avec sa loi du 1/3 garanti où elle a expliqué que tout bien réfléchi elle ne paierait que le 1/3 des emprunts royaux et puis après avoir encore bien réfléchi s’est empressée d’oublier cette dernière promesse !
Cela nous amène au cas "contentieux’, justement : quand le Directoire a vu que de toutes façon même le 1/3 c’était encore trop qu’a t il fait ? La guerre a plus petit que lui : on a obtenu avec les guerres napoléoniennes des dommages de guerre absolument colossaux ET l’effacement de la dette contractée avec les vaincus au nom "du droit de la poudre".
Pour l’Etat, c’est comme pour vous :
C’est soit le potager, soit le canon.
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