Les enquêteurs français s’intéressent de plus en plus aux commandes de viols en live-streaming passées par des pédocriminels français, dont le nombre de cas a augmenté ces trois dernières années.
En trois ans, le nombre de dossiers traités par la police concernant des commandes de vidéos pédocriminelles est passé de 6 à 27, et les autorités craignent que la hausse continue. Le concept est sordide : il s’agit de commander en ligne depuis la France une vidéo d’un viol en direct (live-streaming) réalisé sur un enfant à l’étranger. Le phénomène est connu depuis plusieurs années, mais les mois de Covid et de confinement semblent avoir accéléré cette pratique criminelle.
Des vidéos de viol sur demande
Il s’agit de la production, à la demande de pédophiles, de vidéos qui sont réalisées en différé ou en direct. Le pédocriminel français peut lui-même donner des indications des pratiques sexuelles qu’il souhaite regarder, voire des violences auxquelles il souhaite que l’enfant soit soumis. « Il devient donc réalisateur d’une vidéo de viol », décrit un enquêteur à BFMTV.
« Le délinquant passe commande du type de mineurs et d’actes qu’il souhaite et reçoit, à date, soit un contenu filmé soit un lien de connexion qui lui permet de suivre les sévices en direct et même de pouvoir commander le type d’actes commis », expliquait fin février au Figaro Laure Beccuau, procureure de Paris.
Les pédocriminels font ces commandes sordides sur le darkweb mais aussi sur des sites légaux. Les victimes vivent principalement dans des pays pauvres : on en retrouve surtout aux Philippines, mais aussi dans les pays d’Europe de l’Est comme en Roumanie, ou encore en Amérique du Sud.
À noter que le prix d’une vidéo de viol est estimé entre 30 et 70 euros. Il s’agit d’une somme assez importante dans les pays des victimes, mais dérisoire pour les pédocriminels français qui la déboursent.
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« C’est un phénomène effectivement qui à nos yeux est en hausse, notamment lié à la crise Covid qui a obligé les consommateurs et les pédocriminels à changer leurs habitudes », explique sur BFMTV Frédéric Courtot, chef adjoint de l’OCRVP. Le tourisme sexuel était impossible pendant cette période et « effectivement, ils ont dû se tourner vers la technologie ».
Entre 250 à 300 pédocriminels français se livrent à cette pratique selon nos informations. « Nous évaluons que, à la fin de cette année, nous aurons ouvert une centaine d’enquêtes », déclare Laure Beccuau.
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Toutefois, « on n’arrive pas à identifier ces victimes-là », déplore sur notre antenne Nathalie Bucquet, avocate d’Innocence en Danger, association qui défend les enfants victimes de violences.
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La jurisprudence a récemment évolué sur le sujet. Désormais, les personnes arrêtées pour avoir visionné ces vidéos pornographiques en direct peuvent être poursuivies pour « complicité de viols ». C’est à dire qu’elles risquent autant que l’auteur d’un fait de viol : 20 ans de réclusion.
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