Le procès du controversé député néerlandais Geert Wilders pour discrimination et incitation à la haine doit s’ouvrir lundi matin en son absence, alors qu’il brandit pour étendard la liberté d’expression à l’approche des élections législatives.
L’affaire porte sur des propos tenus lors d’une soirée après les élections municipales de mars 2014 à La Haye. L’homme à la chevelure peroxydée avait alors demandé à ses militants s’ils voulaient « plus ou moins de Marocains dans (leur) ville et aux Pays-Bas ».
Face à une foule scandant « Moins ! Moins ! Moins ! », il a répondu dans un sourire : « nous allons nous en charger ».
Devant ce qu’il qualifie de « parodie de justice » destinée à le réduire au silence, le politicien controversé refuse de comparaître à « un procès politique », alors que les prochaines élections sont prévues en mars.
D’après les sondages, son Parti pour la Liberté (PVV) est au coude-à-coude avec les libéraux (VVD) du Premier ministre Mark Rutte.
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Issue notamment de l’immigration de travailleurs à la fin des années 1960, la population de personnes d’origine marocaine est estimée à plus de 380 000 dans ce pays d’environ 17 millions d’habitants, selon l’Office central des statistiques (CBS).
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Pour appuyer ses arguments, deux professeurs doivent témoigner, dont le philosophe Paul Cliteur, qui compare les procédures aux poursuites contre l’actrice Brigitte Bardot et l’écrivain Michel Houellebecq pour des propos hostiles envers l’islam et la communauté musulmane.
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Second témoin à décharge, le spécialiste en droits de l’homme de l’université d’Utrecht Tom Zwart estime de son côté qu’un tel débat ne doit pas être tranché par les juges. « Nous avons choisi la démocratie », a-t-il déclaré au même quotidien. « Et cela signifie que l’on se bat avec des mots et des arguments, et non avec des citations à comparaître et des notes de plaidoirie. »