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Paul Bocuse rétrogradé, le guide Michelin se déconsidère !

Nous l’avions annoncé il y a un an, en espérant – sans trop y croire – conjurer le sort : le restaurant Paul Bocuse perd sa troisième étoile. Plus ancien triple étoilé au monde, depuis 1965, l’Auberge du Pont de Collonges a été sanctionnée par un Guide Michelin qui ne se vend plus et court désormais après le buzz médiatique comme stratégie pitoyable de survie.

 

Ce pourrait être un combat d’institutions, le mythique guide rouge contre le mythique pape de la gastronomie, mais c’est en vérité une misérable agression contre la culture française ou même le simple bon sens. Comment peut-on rétrograder une table d’un tel niveau, dont la régularité dans l’assiette est exceptionnelle et, à part quelques grincheux ou incompétents, une satisfaction-client jamais démentie (les près de 3000 avis TripAdvisor en rendent compte) ?

Nous allons ici démontrer que Le Guide Michelin se trompe et expliquer ce que cette rétrogradation nous dit de l’air du temps.

 

– / –

 

1. Vaut le voyage

Un restaurant 2 étoiles est un restaurant qui « mérite le détour » d’après Le Guide Michelin ; un 3 étoiles « vaut le voyage ». Qui oserait dire que le restaurant de Paul Bocuse ne vaut pas le voyage ? Les inspecteurs qui traversent la France n’auraient-ils pas inspecté par erreur l’une des 4 brasseries Paul Bocuse du centre-ville ? On pourrait le croire. Nous qui sommes par proximité géographique (et pure conscience professionnelle, bien sûr) amené à fréquenter régulièrement la célèbre Auberge depuis de très nombreuses années, pouvons affirmer que Le Guide Michelin contrevient gravement à ses propres 5 critères. Nous allons le démontrer.

 

a) Qualité des produits : l’historique homard du Maine, les volailles de Bresse de chez Miéral, la canette de la Dombes (et non pas des Dombes comme l’indique erronément la carte 2019-2020 – mais cette petite erreur (tellement courante de surcroît) ne mérite pas de perdre une étoile !), les fromages de la mère Richard des Halles de Lyon, le gâteau Président de Maurice Bernarchon, etc., tous ces produits sélectionnés pour leur très haute qualité font honneur à l’artisanat ou l’élevage français.

Véritable volaille de Bresse servie en vessie chez Paul Bocuse

 

b) Maîtrise des cuissons et des saveurs :

L’incroyable profondeur de la sauce Fernand Point, la délicatesse de celle du rouget barbet, la cuisson exquise des coquilles Saint-Jacques ou la difficile réalisation des pommes soufflées, rien n’est laissé au hasard en matière de cuisson comme de saveurs. En particulier pour une cuisine gourmande et traditionnelle privilégiant les sauces. C’est bien sûr un choix artistique en quelque sorte qui ne disqualifie pas des cuisines plus proches d’un produit brut et traité sobrement. Mais doit-on choisir entre le classicisme d’un David ou l’inventivité d’un Van Gogh ? Chacun court dans sa catégorie et l’Auberge du Pont de Collonges excelle dans la sienne.

 

c) Personnalité de la cuisine (créativité) :

On n’est toujours créatif qu’une seule fois ! Les petits penseurs modernes confondent créativité et renouvellement permanent. La créativité survient par définition à une seule occasion. Toute autre représentation est une redite. Mais toute redite n’assassine pas définitivement la créativité originelle, bien au contraire, elle la consacre. En faisant vivre des plats créatifs avec une parfaite constante dans leur réalisation, la maison Paul Bocuse propose une expérience de personnalité folle chaque jour renouvelée.

Viendrait-on dire à Michel-Ange que sa chapelle Sixtine n’est finalement plus très créative ? À Gabriel Fauré que son Requiem date un peu ? Quelle insolence crasse !

La quenelle est aussi un plat lyonnais

 

d) Régularité dans la qualité des plats proposés :

Le loup en croûte sauce choron, la soupe aux truffes VGE, la sole sauce Fernand Point, le rouget barbet en écailles, la volaille de Bresse en vessie, chacun de ces plats goûtés il y a 30 ans, 20 ans, 10 ans ou aujourd’hui encore n’ont pas varié d’un millimètre. Nous pouvons en témoigner personnellement.

C’est d’ailleurs un des reproches entendus : le sempiternel renouvellement ! Mais on ne peut pas exiger à la fois une régularité et un éternel changement. Et puis, au diable le renouvellement, l’âme a besoin aussi de références, de permanence !

La Permanence faite plat

 

e) Rapport qualité/prix :

Nous entendons d’ici les commentaires s’indignant que l’on puisse mettre 100 ou 200 euros dans un dîner, ou faire valoir qu’il existe de très bonnes tables de province pour 20 euros. Certains feront même appel à la cuisine de leur grand-mère pour quelques sous. Nous rappelerons à ces éternels pisse-vinaigre pleins de leurs contritions en vue d’un éventuel paradis que la maison Bocuse offre probablement le meilleur rapport qualité-prix au monde (en plus de vous offrir le paradis sur Terre)*.

Une telle table, un tel prestige, une telle cuisine et un tel service sont accessibles dès 180 euros, incluant un vaste plateau de fromages et un incroyable chariot de desserts. Bien d’autres tables, en particulier parisiennes, n’hésitent pas à pratiquer des prix indécents – même si leur proposition gastronomique peut être par ailleurs magnifique. Le plus modeste menu chez Marc Veyrat est à 295 euros. Il est à 380 euros chez Yannick Alleno. 395 euros chez Alain Ducasse...

* Nous ferons l’impasse sur la carte des vins qui est particulièrement fournie, mais dont les prix sont souvent un peu excessifs

 

Rayonnement de la culture française

Paul Bocuse c’est aussi un rayonnement mondial pour la gastronomie française, c’est-à-dire la culture française. Nous pensons à l’instar de Boulay de la Meurthe que disqualifier une telle icône est pire qu’un crime de lèse-majesté, c’est une faute.

Anthony Bourdain et Paul Bocuse, sa plus grande expérience culinaire
(en anglais non sous-titré)

 

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2. Les raisons de la haine

Qu’on se le dise, la gastronomie selon Paul Bocuse, c’est l’exact contraire de la modernité dans tout ce qu’elle a d’arrogant et d’iconoclaste – au mauvais sens du terme. On comprend alors aisément qu’elle puisse attiser la haine de la nouvelle garde des inspecteurs du Michelin, trentenaires et quadras, le tout sous la houlette d’un directeur à peine défraîchi, mi-puceau, mi-soumis.

 

Une cuisine traditionnelle

Pour Paulo-les-bords-de-Saône, la cuisine c’est déjà et avant tout du beurre, de la crème et du vin (à partir de 0’53) :

- Quelle est la philosophie de votre cuisine ?

- Du beurre, du vin, de la crème. Une cuisine généreuse. Une cuisine toujours faite à la perfection.

 

Un service classique

L’Auberge du Pont de Collonges, c’est aussi le service traditionnel, c’est-à-dire un service à la Russe, où les serveurs d’élite savent maîtriser la découpe, la présentation et les services à l’assiette, au guéridon et à la pince. Dans combien de maison encore a-t-on ce niveau de service ou connait-on même la simple existence de toutes ces techniques ? Ailleurs, souvent les plats sont prêts à servir, le personnel se borne à esquisser un sourire et, au mieux, vous réciter un petit texte appris par cœur.

 

Découpe de la volaille de Bresse en vessie – il nous semble par le chef de rang Aubert

 

Découpe du loup en croûte sauce choron – ici par le chef de rang Lefrançois

 

Des assiettes généreuses

On remarquera dans les deux précédentes vidéos la générosité des assiettes : de copieuses parts arrosées d’abondante sauce. Une sauce, c’est le cœur de la cuisine. Et c’est un métier : saucier. Ici, on est loin du moléculaire ou de la dînette dont nous gratifient certaines maisons – et souvent à un prix outrancier.

Sole sauce Fernand Point, une des plus grandes sauces – à notre modeste avis
Remarquez les légumes joliment tournés et glacés

 

Un personnel proverbial

Le restaurant Paul Bocuse c’est aussi un personnel souvent présent depuis des décennies, et c’est toujours un personnel hautement qualifié (hormis les jeunes apprentis en formation qui ne sont jamais à l’abri de quelques imprécisions, c’est bien pardonnable).

François Pipala et Jean-Philippe Merlin

 

Qui n’a pas été accueilli dans cette auguste maison par François Pipala, MOF 1994 et sacré meilleur directeur de salle du monde, ou par le classieux maître d’hôtel Jean-Philippe Merlin ne peut comprendre ce qu’est un accueil révérencieux mais sincère où le client se sent le bienvenu sans entendre déjà au loin quelques moqueries.

 

 

Nous pourrions ajouter une excellence technique à tous les niveaux, le restaurant Paul Bocuse ne réunissant pas moins de cinq meilleurs ouvriers de France (MOF) : Eric Goettelmann, sommelier (MOF 2018), Christophe Muller, chef exécutif (MOF 2000), Gilles Reinhardt, chef exécutif (MOF 2004), Olivier Couvin, chef de cuisine (MOF 2015) et François Pipala, directeur de salle (MOF 1994).

 

Et nous ne saurions oublier Daniel (et son collègue Natuk), l’éternel groom haut en couleurs qui vous accueille, gare votre voiture ou tourne la manivelle de l’orgue de barbarie si d’aventure ce soir c’est votre anniversaire. Sa présence provoque la fureur des bien-pensants (SJW) qui s’indignent de son accoutrement colonial d’une autre époque. Et c’est contre son propre intérêt qu’ils préféreraient le voir au chômage : le bonheur forcé, quoi qu’il vous en coûte !

Toujours le sourire à la bouche

 

Une déco familiale et chaleureuse

On notera dans la vidéo ci-dessus la décoration intérieure aux couleurs chaudes de la grande maison bourgeoise qui participait de cet accueil chaleureux. Las, sentant le vent tourner, la maison a entièrement réaménagé la salle principale en 2019, puis l’étage à l’heure où nous écrivons ces lignes. Ces petites modifications nous font craindre le pire, nous allons y revenir.

 

– / –

 

3. L’avenir de l’Auberge... et du Guide Michelin

Dans la douleur de l’annonce, on a beaucoup entendu sur un ton vengeur que l’Auberge de Paul Bocuse serait toujours là que Le Guide Michelin serait déjà mort. C’est un peu vrai si l’on parle du tirage papier qui ne cesse de décroître, mais Le Guide Michelin reste une institution plus que centenaire et il est plus facile de faire survivre un recueil d’articles et de notes qu’un établissement gastronomique de ce niveau. Il est donc bien possible que Le Guide Michelin survive un jour au restaurant. Mais pas au mythe Paul Bocuse.

Et pour notre part nous préférerions que les deux mythes survivent, au prix d’un revirement du Guide et non pas d’un acoquinement de l’Auberge avec les facilités des modes et la versatilité des goûts.

Le Guide Michelin, une baisse vertigineuse des ventes :

1989 : 600 000 exemplaires
1996 : 500 000 exemplaires
2000 : 800 000 exemplaires (centenaire)
2005 : 124 902 exemplaires
2009 : 90 600 exemplaires
2013 : 54 672 exemplaires
2017 : 51 639 exemplaires

Gwendal Poullennec, stigmate de notre époque

« Nous avons tout à fait conscience de l’impact [de cette décision]. Maintenant, les étoiles du Guide Michelin ne s’héritent pas, elles se méritent », justifie Gwendal Poullennec, qui a pourtant hérité de son poste de président en septembre 2018, et manifestement ne le mérite pas. Nous avions déjà fait son portrait en 2019, dans notre précédent article, nous inquiétant prémonitoirement de ce pubescent freluquet :

Pas encore quadra, sorti d’un cursus de premier de la classe (Stanislas, prépa HEC, ESSEC), celui qui veut incarner chez Michelin « les valeurs de générosité », ce mot creux qui ne veut plus rien dire et appelle à la méfiance, nous inquiète. À 38 ans, Gwendal Poullennec est désormais marié à une vénérable dame de 120 ans, et cela a de quoi faire naître chez les Français de bien pénibles évocations. Mais ne jugeons pas trop vite, c’est peut-être par pur zèle que le jeune impétrant a péché. Mais tout de même, qu’on considère les quelques faits suivants.

Gwendy, responsable du désastre

 

Nous n’avions donc pas jugé trop vite. Dire que le pire serait à venir, c’était exactement observé, comme disait Céline. Le jeunisme, le féminisme, le modernisme, tout était là pour annoncer la catastrophe.

 

Pourquoi le Guide a déclassé l’Auberge ?

Deux raisons principales ont préludé à un tel comportement incroyable. Et chacune de ces deux raisons s’originent dans la même matière sociologique et idéologique.

Les inspecteurs et leur nouveau patron sont désormais majoritairement des trentenaires ou des quadras au profil psycho-sociologique homogène que l’on devine aisément : bobo des villes, sensibilisés aux discours dominants, l’écologie, la santé, l’éthique (la leur), le vélo électrique et les masques à l’huile d’argan. Mais sans l’esprit baba-cool qui nous rendait sympathiques (et cohérents !) les éleveurs de chèvres du Larzac.

Non, ce sont souvent des petits bourgeois, probablement imbuvables électeurs de Macron, qui allient avec la plus sereine contradiction des idéaux de générosité, de pureté, et à la fois une vision compétitrice des rapports humains et du monde. C’est la fuite en avant consubstantielle à un monde capitaliste qui doit toujours penser son accroissement de richesses tout en combattant l’inévitable baisse tendancielle du taux de profit. On l’a déjà dit avant nous.

C’est ainsi que tout doit toujours se transformer, se moderniser, se modifier, se régénérer dans un éternel et épuisant renouveau. L’écologie doit transitionner, les énergies être réutilisées, les tris devenir sélectifs. Mais la permanence, la continuité, la pérennité, la stabilité sont des notions pour les vieux cons.

Cette fuite en avant caractéristique de notre époque, où le mouvement permet d’assurer un équilibre précaire comme la marche est une succession de chutes, est une fuite vers un néant. En matière de cuisine, comme en matière d’art – et nous assumons le risque de notre propos –, tout a été fait, dit, proposé. Ou presque. Ce n’est donc pas la course oxymorique vers un perpétuel inédit qu’il faut rechercher, mais bien plutôt déjà simplement l’honnêteté dans le travail bien fait.

D’autre part, dézinguer une institution, c’est aussi montrer sa toute-puissance. C’est le frisson de celui qui appuie sur le bouton pour activer le bombardement d’un drone, confortablement installé à 5000 km de sa cible. Se faire Bocuse, comme on s’était déjà fait Paul Haeberlin l’année dernière, c’est montrer que Le Guide Michelin, c’est le patron : cela intimide les éventuels récalcitrants. Parfaitement typique d’une mentalité de toute-puissance adulescente intolérante à la frustration qui prévaut désormais dans la halte-garderie du célèbre livre rouge. Triste.

 

Les réactions

Les réactions ne se sont pas faites attendre, outrées bien souvent. Alors, quand on lit dans Le Figaro de ce jour que « la soupe aux truffes n’en avait nullement le goût, que la sole aux nouilles était trop cuite (euphémisme) et le Président au chocolat, pas assez moelleux. » on s’étrangle et on invite l’auteur Stéphane Durand-Souffland (qui répète sottement macaron au lieu d’étoile) à retourner à ses chroniques judiciaires et ses livres (avec Me Dupont-Moretti, tiens, il n’y a pas de hasard...).

De nombreuses personnalités en revanche se sont indignées. Bien sûr, Marc Veyrat, qui a même porté plainte contre le Guide – en vain à ce jour. Mais beaucoup d’autres ont été choqués ou a minima étonnés.

 

 

Jean-François Mesplède, ancien directeur du Guide Michelin et journaliste au Progrès de Lyon, s’inquiète de cette dérive qu’il qualifie – avec excès d’optimisme – de « petite crise » :

Pour évaluer un restaurant 3 étoiles, en général le Guide fait entre six et huit repas. S’il y a une majorité qui pense que ça ne vaut pas trois étoiles, on va les enlever. Mais le Guide n’a pas pu faire ce nombre de repas sur la seule année 2019 ! Donc cela devait être mûri de longue date.

Il y a aussi une nouvelle vague d’inspecteurs, plus jeunes, qui peut-être aiment moins la cuisine traditionnelle. Et peut-être qu’on oublie les fondamentaux chez Michelin.
[...]
On a l’impression qu’il faut à tout prix enlever le restaurant de Paul Bocuse, alors que la qualité est toujours là, que l’équipe a été renforcée par un sommelier meilleur ouvrier de France et un pâtissier qui a gagné la coupe du monde de pâtisserie.

 

La réponse de la maison Bocuse

C’est par un communiqué sobre et apaisé que la maison de Collonges a répondu à la nouvelle qui venait de tomber. Attitude très différente de celle de Marc Veyrat. Beaucoup plus digne. Mais, nous le craignons, moins combative.

Car, sentant le vent tourner, et le chef Paul Bocuse tout juste décédé, l’établissement a lancé « La tradition en mouvement » (sic !). Que l’on nous permette de frémir à l’évocation de cette formule qui fleure bon la double injonction contradictoire. Une sorte de double langage tout droit tiré des écrits d’un Georges Orwell. En principe, lorsqu’on entend cela on doit très vite sortir son revolver.

C’est ainsi que la décoration entière de l’établissement sera achevée ce mois de janvier 2020, préférant aux couleurs chaudes orangées historiques une tonalité froide et moderne faite de gris et de taupe. C’est propre et élégant, mais cela ressemble à combien d’autres restaurants ? Bien sûr la déco était vétuste, mais pourquoi un tel choix qui rompt avec la chaleur du bâtiment vu de l’extérieur, si ce n’est pour se soumettre à la mode actuelle ? Et la mode, c’est ce qui se démode.

Extérieur chaleureux et original – Intérieur soigné mais quelconque

 

Dans l’assiette ou à la carte, certains changements ont été opérés. Le lièvre à la royale a fait son apparition, ce qui est une belle nouveauté. Le tournedos Rossini modernisé s’est acoquiné d’un effiloché de bœuf un peu redondant. La volaille rôtie à la broche a disparu. Pour le moment rien de grave. Mais les amateurs de la maison s’inquiètent : allons-nous voir disparaître ces sauces généreuses, ces plats bien garnis, ce service au guéridon ? Un menu vegan fera-t-il son apparition, avec ou sans gluten ? Le chariot de dessert va-t-il être remplacé par un dessert unique bien moins réjouissant ?

 

Formulons donc le souhait que l’esprit de son fondateur Paul Bocuse résonne toujours dans les murs de l’Auberge. Le client doit toujours prévaloir. La perfection dans la réalisation d’une cuisine bourgeoise et traditionnelle. Des assiettes généreuses. Un éternel classicisme. Du beurre, de la crème et du vin. On n’imagine pas M. Paul céder à la pression de qui que ce soit. Gageons que cet esprit rebelle souffle toujours et pour longtemps encore.

 

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115 Commentaires

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  • #2368639
    Le 20 janvier 2020 à 07:35 par Mike
    Paul Bocuse rétrogradé, le guide Michelin se déconsidère !

    Il n’existe PAS de baisse tendancielle du taux de profit. Marx ne connaît pas l’offre et la demande. Il croit que le prix égale la quantité de travail humain dans un bien. Si vous faites fabriquer par des machines, il croit que le bien sera gratuit.

    Et comme Marx ne croit pas non plus aux stocks et aux invendus, il croit qu’un vendeur baissera le prix à quasi zéro pour tout vendre.

    C’est le problème des concepts : ils sont souvent faux.

     

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    • #2368720

      Bonjour, manifestement vous n’avez pas lu Marx, vous dites n’importe quoi. Marx ne néglige pas l’offre et la demande, il en parle dès le début du premier livre du Capital. Par ailleurs, Marx ne dit pas que la valeur d’échange d’un bien produit par une machine est gratuit, bien au contraire. Si vous voulez critiquer Marx, commencez par le lire. D’ailleurs, c’est un conseil qui vaut pour n’importe quel auteur.
      Cordialement.

       
    • #2368730
      Le Janvier 2020 à 11:18 par Zadiste et gilet jaune
      Paul Bocuse rétrogradé, le guide Michelin se déconsidère !

      Désolé mais il y a une baisse tendentielle des taux de profits.
      Phenomene que combattent les capitalistes avec limmigration, la guerre, le greenwashing et l’obsolescence programmée. Mais malgré tout la baisse se poursuit. L’endettement des entreprises, l’état des marchés bancaires et financiers le démontrent encore une fois.

       
    • #2368931

      Thierry Marx ?

       
    • #2369168
      Le Janvier 2020 à 21:31 par Robespierre
      Paul Bocuse rétrogradé, le guide Michelin se déconsidère !

      « Il croit que le prix égale la quantité de travail humain dans un bien. »

      Il ne le croit pas, il l’affirme. C’est un présupposé qui affirme le primat de la vie et du travail des hommes. Les « libéraux », au contraire, mystifient les foules par une abstraction personnalisée, le « marché », censément rationnelle à force de fumisteries pseudo-mathématiques, qui n’a de cesse de réifier tout ce qu’elle approche et de couvrir le vivant de sa déjection, l’argent.

      Seul le travail humain a de la valeur. Les signes monétaires tels que nous les connaissons servent à voler cette valeur, à prétendre qu’une crotte emplastiquée achetée par Pinault vaut ce qu’elle vaut parce qu’il l’a achetée avec de l’argent.

       
    • #2369395
      Le Janvier 2020 à 07:55 par paramesh
      Paul Bocuse rétrogradé, le guide Michelin se déconsidère !

       ;Mike, Mike, attéris.
      a qui va tu payer la valeur d’un diamant que tu trouves par terre ?
      à personne, il est gratuit comme tout ce que donne la nature. par contre ce même diamant, essaie de l’obtenir sans payer à celui qui s’est cassé le cul pendant un mois dans une mine pour l’obtenir.
      tu mélanges valeur commerciale (valeur qui fluctue obligatoirement au gré de la spéculation et est tout sauf un absolu. et la valeur travail qui elle est un absolu quantifiable scientifiquement puisque répondant aux lois de la thermodynamique (à ne pas confondre avec la rénumeration de ce travail qui est injustement (dans le système capitaliste) soumis aux lois du marché. l’intérêt du capital étant justement de la valeur travail volée au vrai producteur. (l’argent ne crée pas de valeur de lui même, il ne fait pas des petits quand il est enterré au fond du jardin en tous les cas pas plus qu’un pédé ne fera de gosses avec son cul)

       
  • #2368670
    Le 20 janvier 2020 à 08:47 par goyband
    Paul Bocuse rétrogradé, le guide Michelin se déconsidère !

    Très surpris que l’article n’aborde pas le versant politique pour évoquer la perte d’étoile de Bocuse.
    Ca fait plusieurs années, déjà, que l’image de Lyon en tant que capitale mondiale de la gastronomie, est attaquée :
    https://www.lyonmag.com/article/888...

    En récemment, Lyon ne serait même plus dans le top 5 en France, dans un article que je retrouve plus.
    Donc en dézinguant Lyon culinairement, fatalement, la marque Bocuse allait en pâtir, tôt ou tard.
    Sauf que sur ce dernier point, c’est la ville qui prend un coup, parce qu’on s’attaque à son rayonnement culturel, dont la gastronomie, richesse inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, ce dernier étant un véritable phare à touristes, bien plus que le très spécialisé guide Michelin.

    Bocuse transcende Lyon et la gastronomie, c’est d’abord une marque internationale, une locomotive locale, régionale et nationale, donc en se payant Bocuse, on ne paye Collomb, Wauquiez et la tradition gastronomique Française.

    Pour moi c’est un règlement de compte, mesquin comme le sont les contentieux politiques.

    Mais Bocuse y survivra, je pense même qu’ils auront encore plus de monde qu’auparavant et qu’ils récupéreront leur 3ème étoile l’an prochain.

     

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  • #2368676
    Le 20 janvier 2020 à 09:01 par Genesis
    Paul Bocuse rétrogradé, le guide Michelin se déconsidère !

    Très bel article. Et très juste.

     

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  • #2368683
    Le 20 janvier 2020 à 09:38 par Valochesansbaloche
    Paul Bocuse rétrogradé, le guide Michelin se déconsidère !

    La Gastronomie Française relativement épargné par l idéologie a vaciller l année dernière, le mot d ordre était etoilons des femmes, tout le monde dans le monde de la cuisine le sait, d ici 5 ans les étoiles iront a compétence égale voir moindre d ailleurs au gens issue de la diversité, le rêve du guide michelin ?? la possible création d une exception cuilinaire 4 étoiles a un(e) chef(ffe) ancienne femme devenue hommes d originne antillaisse en tous cas pas blanche , la cuisine na plus rien à voir la dedans, le michelin est une poubelle, "the world’s 50 best restaurants" à autrement plus de crédibilité , choper une etoile aujourd hui ça na plus la même valeur qu avant, le michelin va devenir un guide rose, pro métissage , pro lgbt, le bordel à la base c est un guide sur les restaurants, encore des connards qui ont fait hec, l ena ou autres qui se retrouvent parachutés à la tête de groupes légendaires et qui ont pour principale questionnement "comment ça y a pas la parité chez les étoilés ? Comment ça toujours pas de transexuel lybano antillaise trois étoile ?" la cuisine époque girardet, chapel c est fini aujourd hui top chef, et lgbtisme métissage. la gastronomie ca peut paraitre dérisoire mais c ’ était le seul domaine ou je me disais sur ce terrain là on restera cohérent, ben non...

     

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  • #2368701
    Le 20 janvier 2020 à 10:11 par Gerbier
    Paul Bocuse rétrogradé, le guide Michelin se déconsidère !

    Un tres bon article critique. J adore ! Merci de remettre ainsi les pendules à l heure en utilisant la langue française comme il le faut.

     

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  • #2368705
    Le 20 janvier 2020 à 10:22 par pleinouest35
    Paul Bocuse rétrogradé, le guide Michelin se déconsidère !

    J’ai eu l’occasion d’emmener des clients dans ce restaurant, quand je recevais des patrons d’industrie, mais comme je suis végétarien j’ai toujours prétexté un mal terrible de ventre pour ne rien y manger, juste prendre un café pour accompagner.

     

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  • #2368819

    Très intéressant cet article !

     

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  • #2368922
    Le 20 janvier 2020 à 16:09 par francis
    Paul Bocuse rétrogradé, le guide Michelin se déconsidère !

    C’est dommage pour ce célèbre restaurant, mais pour y avoir diné plusieurs fois entre 1985 et 1996 , les trois macarons ont toujours été plutôt honorifique vis à vis d’un cuisinier qui a fait connaître la gastronomie Française dans le monde entier. On venait y manger plutôt pour se faire voir que de se régaler des plats dits prestigieux. Depuis fort longtemps Bocuse ne faisait plus la cuisine ! c’était son second, il supervisait entre deux voyages ou plateau de Télé... Faire la cuisine dans un trois macarons est très difficile et fatiguant . Tous les chefs se lassent très vite surtout si ils ont la "folie des grandeurs " Regardez B.Loiseau.... Pour bien manger, point d’enseigne prestigieuse, mais l’amour des assiettes bonnes et bien faites...

     

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  • #2368960
    Le 20 janvier 2020 à 17:21 par Le Wok
    Paul Bocuse rétrogradé, le guide Michelin se déconsidère !

    Depuis 5 ans, j’ai fait quelques triples étoilés dont le 3 mac du pont de Collonge. Et je dois bien dire que celui ci était en retrait. C’était 2 ans avant la mort de M Paul, et c’était très bon, mais menu figé, moins fin et moins créatifs que les autres que j’ai fait par la suite. Ce resto a bien besoin d’un nouveau chef talentueux pour re-dynamiser la carte.

    Cette retrogradation ne me surprend pas et ils ont eu l’amabilité d’attendre 2 ans après la mort du Maître pour le faire.

    si vous n’êtes pas d’accord avec moi, allez y faire un tour puis ensuite allez chez Lameloise ou chez Pic, et vous pourrez alors constater de vous même.

     

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    • #2368997
      Le Janvier 2020 à 18:16 par L’auteur
      Paul Bocuse rétrogradé, le guide Michelin se déconsidère !

      L’auteur de cet article a visité les maisons indiquées et bien d’autres encore, et pourtant s’inscrit en faux.

      D’autre part, en disant "menu moins créatif" et "re-dynamiser la carte", vous semblez ne pas avoir lu le texte qui fustige justement cette fuite en avant.

      Quant à Lameloise, visité il y a 6 mois, c’est une très bonne table mais plutôt traditionnelle aussi. L’argument que vous utilisez pour Paul Bocuse pourrait s’appliquer pour lui si vous attendez une cuisine fashion contemporaine toujours renouvelée.

      Quant à Pic, cette cheffe (sic son site !) a toujours été trop chère pour présenter un rapport qualité/prix à la hauteur de Paul Bocuse (même si elle a remanié sa carte dernièrement en proposant un menu à 180 euros, ce qui la rend plus compétitive).

       
    • #2369063

      Réponse a l’auteur :

      Je vous donne juste mon point de vue honnête en comparant avec des concurrents qui boxent dans la même catégorie (3 étoiles de province), moins cher que Paris ou Veyrat.

      je suis fan de la cuisine a l’ancienne, des vieux plats iconiques que je prends toujours en premier. Mon experience chez Bocuse reste inoubliable. Magnifique soirée, service au top, mal dormi tellement les rations étaient gargantuesques. Ça fait partie du charme.

      Mais on voyait que le Maître n’était plus en cuisine et on avait parfois l’impression d’être au musée en voyant la carte. Toutes les maison citées plus haut sont des vieilles maisons qui ont vu se succéder des générations de chefs talentueux, chacun conservant les grands classiques et rajoutant sa propre créativité en renouvelant une partie de la carte. Le fils de Bocuse est un homme d’affaires, pas un chef de génie. C’est cela le problème. L’âme de cette magnifique maison ne survivra vraiment qui si un nouveau locataire de génie continue l’histoire. Sinon, cela deviendra un musée pour touristes étrangers.

       
  • #2369023
    Le 20 janvier 2020 à 18:51 par Viktor von Berg
    Paul Bocuse rétrogradé, le guide Michelin se déconsidère !

    Article très bien écrit et qui donne faim...

    Le problème avec les gens qui font profession de critiques gastronomiques, comme pour les critiques littéraires, c’est que la plupart du temps on a affaire à des gens qui n’ont jamais cuisiné ou qui n’ont jamais écrit un bouquin.

    Je suis assez pour la notation par les consommateurs. C’est sans appel et en général quand on met de telles sommes dans un repas, on devient vite un bon critique gastronomique.

    Comme ici les baby boomers dont je fais partie sont souvent fustigés, je me permets de critiquer cette "race" de petits plumeaux précieux quarantenaires dont notre président est le parangon, qui vont juger une tradition à l’aune des pseudos valeurs actuelles comme l’écologisme, la diététique, le diktat du zéro % de MG et du zéro alcool. Quel monde de pisse-froids et d’ayatollah nous prépare-t-on là !

    C’est ce même genre de quarantenaire que tu reçois chez toi pour un apéro de réception de voisin et qui ne touche qu’au jus de fruit parce qu’il est Veeegâââne (véridique et personnellement vécu)...

    Les guides Michelin, Parker et autres Tartempion on s’en tape. A l’ère du MacDo, KFC et autres bouffes mondialisées, un bon sandwich jambon-beurre fait avec du pain traditionnel, du beurre de baratte et un jambon local exempt de nitrite, ça vaudra toujours mieux que leur nourriture pour bétail (pour goyim je veux dire)...

     

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