Les économistes finissent par s’accorder sur le verdict du sprinter allemand : en matière de croissance, les belles années sont derrière nous.
Le quatrième trimestre 2012 s’annonce "délicat". C’est bien le message que communique le rapport du mois d’octobre du ministère allemand des Finances. A la lecture des indicateurs récemment publiés, les Allemands viennent de réviser leurs prévisions de croissance économique de 1,6% à 1%.
Il est intéressant de relever que les auteurs du rapport n’évoquent cette fois pas seulement les incertitudes sur la zone euro mais l’environnement et plus particulièrement l’évolution de plus en plus contrastée des prévisions relatives à la croissance des pays émergents.
Là, ça commence à faire beaucoup. Si l’Europe cale ainsi que les pays émergents, où trouver de la croissance ? Mais on n’y est pas encore. Selon le plan des initiés, il faudrait que l’Asie tienne au moins pour 2013.
Le phénomène se généralise puisque les autorités japonaises annoncent une chute de 13% de leurs exportations pour septembre. Comme la croissance devient un problème partout où les consommateurs sont gavés de crédits ou de charges fiscales, on achète moins de machines et de voitures japonaises.
Les Chinois ont réduit de 50% l’achat de générateurs électriques japonais. A cela s’ajoute une crise diplomatique avec la Chine qui n’arrange rien pour Tokyo. Comme de nombreux pays consommateurs d’hydrocarbures, le Japon est lui aussi un important importateur, d’autant que depuis Fukushima, la production nucléaire est quasiment à l’arrêt. Le ministère des finances japonais dresse le même constat que son homologue allemand : rien de très encourageant.
Même son de cloche en Australie où les économistes revoient à la baisse la prévision de croissance : ce sera 3% du PIB pour l’exercice en cours, alors qu’il s’attendait à + 3,25 % en mai. Rappelons que l’Australie produit beaucoup de matières premières dont le cycle suit celui de la croissance mondiale.