Ignorants ou complices, les journalistes mainstream ont toujours un temps de retard sur le réel, un décalage produit par le barrage de la propagande. Ce filtre, ils ne l’ont pas choisi, c’est la hiérarchie médiatico-politique qui les oblige à le mettre entre le réel et le public. C’est à ce prix (de la trahison de leur métier) qu’ils conservent leur CDI et leur salaire dans un monde médiatique en pleine déstructuration, ou restructuration, c’est selon.
La speakerine – on ne peut pas vraiment l’appeler journaliste – du 19/20 de France Info tombe des nues : quoi ?, l’Ukraine pourrait perdre ?
Cette hypothèse insensée est pourtant corroborée par un kiévien convaincu, Olivier Védrine, rédacteur en chef du Russian Monitor, un organe d’opposition à la politique de Poutine. On sent qu’il exagère un peu, mais il est là pour forcer le camp du bien à continuer à financer une guerre perdue d’avance. C’est un lobbyiste comme il y en a beaucoup entre l’Amérique et l’Europe. Et lui n’a pas peur des tautologies.
« Effectivement, cette semaine va être difficile et peut être catastrophique. (...) L’Ukraine est en danger de mort, tout simplement. Donc cette semaine, c’est la survie. C’est aussi pour les Occidentaux la survie du camp occidental. Si on laisse tomber l’Ukraine, l’Occident sera marginalisé, et d’autres autocraties règleront leurs comptes en ne tenant pas compte de notre pseudo-puissance, puisqu’on aura échoué à soutenir l’Ukraine si on ne décide pas de l’aider. »
La présentatrice, qui ne remet pas une seconde en question la pesante propagande de son invité, garde quand même espoir, avec une question-réponse faite pour se rassurer :
« On a quand même plutôt espoir que le Congrès finisse par voter cette aide. »
« On », c’est la rédaction de France Info ? Le camp occidental ? Elle et Olivier ? Ce n’est pas clair. Olivier, lui, est clair dans sa soumission absolue à l’Empire. On peut le qualifier d’euro-traître à la solde des USA, comme Leyen :
« Les États-Unis étant la capitale des démocraties et de l’Occident et l’arsenal de nos démocraties, si les États-Unis décident d’aider l’Ukraine maintenant, je vois pas Bruxelles dire non ou faire barrage. »
L’UE est bien la bonniche de l’Empire.
Une speakerine limitée et un agent US lourdingue, la rédaction de France 3 n’avait pas mieux pour continuer à mentir aux Français sur le sort de la guerre ? Derrière leur optimisme de façade, ce couple de foire envisage quand même le pire, à 4’54...
Agent US : Il le faut, sinon ce sera une catastrophe. beaucoup de diplomates de Bruxelles pensent à un plan catastrophe. (...) Mais on doit éviter la catastrophe.
Andouillette : C’est quoi le plan catastrophe ?
Agent US : Catastrophe c’est que tout est bloqué, rien n’est décidé et tout est remis à plus tard.
Andouillette : Et Vladimir Poutine se frotte les mains ?
Agent US : Et Vladimir Poutine commence à se frotter les mains !
On dirait un cours de géopolitique donné par un couple de charlatans à une classe de CM2 ! On comprend pourquoi après ça, sur les marchés, les boomers mettent des masques contre Poutine et le covid...
On va faire le job
L’association Jean Monnet, du nom d’un des pères fondateurs de l’Union européenne, nous décrit le parcours prestigieux d’Olivier :
Il a été le rédacteur en chef de l’édition russe de la « Revue Défense Nationale » (2010-2014) à Paris à l’École Militaire, il a arrêté l’édition russe de la « Revue Défense Nationale » début 2014 pour protester contre l’annexion de la Crimée. Conseiller politique sur l’Ukraine pour Henri Malosse le président du Comité économique et social européen (2013-2015) à Bruxelles. En tant que présentateur de télévision, il a présenté plus de 150 programmes télévisés sur les chaînes de télévision nationales en Ukraine de sa propre émission de télévision politique pour soutenir l’Ukraine et l’Union Européenne. Membre de l’opposition russe, il est rédacteur en chef de Russian Monitor, un journal Internet de l’opposition russe, 500 000 visiteurs uniques par mois. Il a reçu le titre de Professeur Honoris Causa de l’Université Internationale de Kiev. Olivier Védrine a reçu l’Ordre de Saint Vladimir des mains du Patriarche Philarète, patriarcat de Kiev, ordre rarement attribué à un étranger.
Précision : Olivier n’est pas le fils d’Hubert Védrine, l’ancien secrétaire général de Mitterrand. Contrairement à ce que dit l’andouillette de France 3, Olivier n’est pas l’auteur mais un des coauteurs du livre Goodbye Poutine, une charge antirusse aux côtés notamment de Guillaume Ancel, Brice Couturier, Nicolas Tenzer et Thierry Wolton...
Pour dire l’arbre d’où viennent ces pommes, Tenzer a été président de l’institut ASPEN France, ce think tank « au service du bien commun » (on ne rit pas ) créé par les Américains, dont le comité a compté les charmantes pacifistes Madeleine Albright et Condy Rice. Le Wikipédia de Tenzer ajoute :
En 2022, il rejoint le CEPA (Center for European Policy Analysis), un institut de recherche à but non lucratif et non partisan créé en 2005 à Washington, consacré à l’étude de l’Europe centrale et orientale.
Un peu d’information profonde ne devrait pas nuire à l’éducation de la charmante speakerine de France Info. On remarque une chose en passant, un changement sur les chaînes du service public audiovisuel : avant, les présentatrices étaient des femmes normales ; aujourd’hui, ils mettent des mignonnes. C’est pour mieux faire passer le mensonge.
Au fait, l’andouillette a un nom : Sonia Chironi. Sur X, elle retweete Julien Pain, par exemple. Voilà voilà.