L’armée pakistanaise et les forces paramilitaires de la ville de Karachi annoncent avoir repris le contrôle de l’aéroport, douze heures après le début de l’attaque. Tous les assaillants ont été tués, d’après un porte-parole de la force paramilitaire.
"L’attaque de l’aéroport de Karachi, le plus grand du Pakistan, est terminée", a souligné lundi matin un porte-parole de la force paramilitaire de la ville, près de 12 heures après le début de l’assaut. Tous les assaillants ont été tués.
L’armée et les paramilitaires rendront le contrôle de l’aéroport aux civils à la mi-journée, a souligné ce porte-parole, Sibtain Rizvi. L’attaque a été revendiquée par les rebelles talibans.
Lourdement armé
L’aéroport de Karachi, a été brièvement assiégé dans la nuit de dimanche à lundi par un groupe lourdement armé. Les combats, revendiqués par les talibans et qui avaient repris lundi matin, ont fait au moins 24 tués, dont l’ensemble des assaillants, ont indiqué les autorités locales.
L’assaut a été revendiqué auprès de l’AFP par le porte-parole du Mouvement des talibans du Pakistan (TTP), Shahidullah Shahid. Le groupe mène depuis 2007 une sanglante guérilla contre le gouvernement d’Islamabad.
"Nous avons mené l’attaque contre l’aéroport de Karachi pour venger la mort de Hakimullah Mehsud", l’ancien chef du TTP, a encore ajouté Shahidullah Shahid.
Hakimullah Mehsud a été tué en novembre dernier par un tir de drone américain dans les zones tribales du nord-ouest, bastions du TTP.
Tirs lundi
Après six heures d’opérations, l’armée pakistanaise a annoncé avoir repris le contrôle de l’aéroport pakistanais.
Mais les tirs ont ensuite repris lundi vers 08h30 (05h30 en Suisse), a indiqué un porte-parole des forces de sécurité locales.
"Nous avons relancé l’opération en envoyant des troupes supplémentaires", a encore déclaré le porte-parole de la force paramilitaire, Sibtain Rizvi, ajoutant qu’un policier avait été blessé par ces nouveaux tirs.
Vols déroutés
Un général avait auparavant indiqué que la totalité des dix hommes qui s’en étaient pris à l’aéroport avaient été tués dans les affrontements avec les forces de sécurité et que des munitions, des fusées et des lance-roquettes avaient été saisis du groupe lourdement armé.
"Les assaillants ont été cantonnés dans deux zones puis éliminés", avait rapporté de son côté un journal pakistanais, citant un porte-parole de l’armée. Au moins onze corps, notamment des vigiles et deux civils, ont par ailleurs été comptés à la morgue du principal hôpital de Karachi.
Selon les premières informations, les assaillants semblent avoir pénétré dans l’enceinte de l’aéroport par au moins deux côtés, et notamment en cisaillant une clôture grillagée de l’ancien terminal.
Conséquence de cet assaut, l’ensemble des vols vers Karachi ont été déroutés vers d’autres villes, a déclaré un porte-parole de l’aviation civile pakistanaise.
Dans l’ouest aussi
Dans l’ouest du Pakistan, une nouvelle attaque visant des membres de la minorité chiite a fait au moins 23 tués, ont indiqué les autorités locales. Le raid a eu lieu dimanche en début de soirée à Taftan, près de la frontière iranienne, une ville étape habituelle des chiites pakistanais qui se rendent ou reviennent de pèlerinage en Iran.
Quatre assaillants munis de vestes explosives et de fusils ont attaqué deux restaurants où se trouvaient environ 300 pèlerins chiites.
Le Pakistan est aux prises depuis plus d’une décennie avec une insurrection islamiste qui a déjà fait des milliers de tués.
Le gouvernement du Premier ministre Nawaz Sharif a ouvert des négociations avec la coalition islamiste du TTP en février, qui ont débouché sur un cessez-le-feu le 1er mars, rompu un mois plus tard.
En revendiquant l’assaut, Shahidullah Shahid a dénoncé ces offres de dialogue du gouvernement, un artifice qui n’est en fait qu’un "outil de guerre" supplémentaire utilisé par les autorités pour combattre le TTP.