Nous sommes à peine un mois avant la tenue du procès de Daniel Legrand pour des faits qu’il aurait commis alors qu’il était encore mineur. Dans divers médias, on voit les avocats des acquittés répéter leur laïus, qu’on commence à connaître par cœur : les enfants sont des menteurs, Outreau était un « fiasco » et les acquittés ont été innocentés. Aujourd’hui, on va voir pourquoi ce procès doit avoir lieu.
Daniel Legrand est l’un des acquittés d’Outreau. Vous vous rappelez, ces gens qui pleuraient devant les caméras, comme l’huissier Alain Marécaux, qui a même fait un livre et un film de son calvaire. La loi nous interdit de revenir sur ces acquittements, même si elle autorise les acquittés à critiquer les victimes et à les traiter de menteurs.
Passons donc dans le vif du sujet : le cas Daniel Legrand. Le storytelling (quand la com’ prend le dessus sur la réalité, un classique) nous dit que Legrand n’est qu’une pauvre victime, l’un de ces martyrs de la justice envoyé injustement en prison. Pas de bol, une partie des faits qui lui sont reprochés auraient eu lieu alors qu’il était encore mineur. Et cela oblige la justice à séparer ces faits-là du procès général, où seuls des majeurs ont défilé à la barre.
Mais, d’après Éric Dupont-Moretti, qui fut l’avocat de celle qu’on a appelée « la boulangère », ce procès n’aurait jamais du se tenir. Pourquoi ? Mais tout simplement parce qu’un magistrat du parquet lui avait « assuré » qu’on allait l’enterrer et que Legrand pouvait dormir sur ses deux oreilles. Vous ne rêvez, cela se passe bien en France-le-pays-des-droits-de-l’homme. Mais pas des victimes, même quand ce sont des enfants, on dirait.