Le principal négociateur palestinien a écrit le 7 mai dernier au ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, pour lui faire part du soutien d’Orange, opérateur français de téléphonie, à la colonisation illégale de la Cisjordanie et aux opérations militaires de Tsahal à Gaza en 2014.

Dans ce courrier adressé au Quai d’Orsay, Saeb Erakabat demande à l’État français, actionnaire au titre des participations de l’État à plus de 25 % d’Orange, qu’il mette fin au partenariat entre la société française et Partner Communications Company. Cette société utilise en effet la marque Orange sous licence pour ses services de téléphonie mobile en Israël. L’autorité palestinienne souligne le fait que cet opérateur ne paie pas les taxes à l’État de Palestine pour des activités commerciales qui se déroulent pourtant sur son territoire, dans les colonies illégales d’Ariel Bettar Illit, Modi’ir Illit et Mishor Adumim. Un manque à gagner de 60 millions de dollars selon l’Autorité palestinienne, qui cite un rapport de la banque mondiale datant de 2008 (le manque à gagner s’est probablement creusé depuis).

Les colonies illégales d’Israël en Cisjordanie représentent un marché juteux puisque plus de 550 000 colons israéliens vivent dans les territoires occupés (350 000 en Cisjordanie et 200 000 à Jérusalem-Est), en violation du droit international, c’est-à-dire de la IVe convention de Genève, rappelée par la résolution 446 du Conseil de sécurité des Nations unies.

De plus, Saeb Erakabat souligne que la firme israélienne d’Orange, via le programme « Adopte un soldat », a soutenu l’attaque sur Gaza de l’été 2014, où 2200 civils palestiniens ont perdu la vie.

Illustration : un magasin Orange dans la colonie de Beitar Illit en janvier 2013.