Un match pourri par l’enjeu écrasant – champion d’Afrique mon frère ! – et le jeu rachitique des deux équipes – mais il paraît que seule la victoire compte – et une liesse populaire festive pourrie par les racailles, voilà comment on peut résumer la nuit de la finale de la CAN en France. Une victoire française puisque nombre de joueurs des deux camps jouent dans des équipes françaises, donc c’était une finale franco-française, d’accord ? Bien.
On ne mettra pas tous les algériophiles dans le même sac : les familles qui regardaient le match tranquillement et qui se sont fait un petit défilé du 20 juillet (mais pas du 5 juillet... 1962, date de l’indépendance de l’Algérie et du massacre d’Oran, ni du 14 juillet... 1789) et les racailles qui ont voulu faire la loi, c’est-à-dire le bordel.
Ceux-là ne mangeront jamais chez Bocuse :
Hier soir à #Lyon, Le restaurant Paul Bocuse de Bellecour a été défonce à coups de pierres.#CAN19 #SENALG #ALGSEN pic.twitter.com/gUb7OTDtXZ
— -₽ - - - (@PorteTonAme) 20 juillet 2019
On dit que la destruction est l’arme des faibles, c’est vrai. Ce terrorisme de basse intensité qu’on appelle incivilités ou insécurité frappe la France depuis une quarantaine d’années, et ça remonte aux débuts de la crise industrielle : une génération entière, peu diplômée, pour des raisons culturelles et/ou religieuses, s’est retrouvée sans les emplois industriels que leurs pères avaient occupés. Bien qu’une portion de chaque génération s’élève dans l’échelle sociale, une partie des enfants issus de l’immigration est restée bloquée au rez-de-chaussée de l’ascenseur social, si c’est pas dans la cave.
En 2019, la société française ne sait plus comment agir avec ses enfants turbulents, ou ces enfants-là : oscillant entre l’autoritaire (de façade) et le libéral (socialiste), elle n’a pas réussi à se faire respecter et encore moins aimer. Dans la zone, ces camps de perdants de la mondialisation (ou du libéralisme), plus grand-monde ne respecte la France et ses valeurs, le triptyque liberté-égalité-fraternité qui ne signifie plus rien (malgré les efforts de l’Éducation nationale), à part un énorme mensonge. Une France qui a pourtant accueilli, logé et nourri (contre un travail bien sûr) des millions d’immigrés. Tout ça, on le sait, et ça ne donne pas la solution pour autant.
Marée algérienne à #Vénissieux#CAN19 #ALGSEN pic.twitter.com/qYKDM2qUFF
— Rassemblement National Rhône (@RN69_officiel) 20 juillet 2019
Deux propositions sont aujourd’hui sur la table : la proposition Zemmour, l’opération Ronces, défoncer les cités avec l’armée (qui s’entraîne déjà dans des décors reconstitués de cités...) et embastiller les fouteurs de merde. Mais il faudrait pour cela construire un camp de concentration (ou de travail, mais quel travail ?) d’au moins 50 000 places. C’est-à-dire mobiliser tout un stade, à la chilienne... La mise au pas des récalcitrants pourrait peut-être marcher, au prix de l’équilibre de la Nation, ce à quoi tenait Chirac par dessus tout (au-delà de ses vacances de milliardaires payées par Pinault ou Hariri).
"L'Algérie n'existait pas, c'était un désert, c'est la France qui a fait l'Algérie, elle lui a même donné son nom."
Zemmour détruit la repentance bien pensante et l'argument du prétendu "crime contre l'humanité" par la France en Algérie en faisant un rappel historique. pic.twitter.com/to0f1dPicq
— Enzo Roméo (@EnzoRomeo_RN) 19 juillet 2019
La solution « on cogne », Zemmour ne nous dit pas à quoi elle mène, à part une situation à l’israélienne, ce que les nationaux-sionistes prônent. C’est leur droit. Encore faudra-t-il y arriver : il y a pas mal d’enfants des cités dans l’armée française aujourd’hui, ça va poser quelques cas de conscience...
N'oublions jamais la responsabilité politique d'Emmanuel Macron, qui, alors qu'il était en campagne pour les présidentielles, est allé en Algérie pour affirmer que la France y avait commis des "crimes contre l'Humanité", dans le ressentiment qui s'exprime aujourd'hui contre nous.
— Sébastien JALLAMION (@SJallamion) 20 juillet 2019
L’autre proposition c’est celle de Macron, ou d’Attali : on continue et on renforce même l’immigration. La France est plurielle et elle doit le rester, en s’ouvrant, bla bla, on connaît la chanson, une chanson qui fait mal aux oreilles d’un nombre grandissant de Français, même à gauche. Imaginez un petit village votant PS ou LFI qui se retrouve avec 80 migrants dans le château du coin qui servait jusqu’alors pour les mariages, les fêtes ou les colos des enfants... On dit ça, on dit rien.
La France a gagné la CAN !
Lyon Capitale, le mensuel du milliardaire Latouche, qui possède aussi Sud Radio, l’antenne nationale-sioniste de la bande à Bercoff, a fait le bilan de la nuit algérienne :
« Les supporters lyonnais ont fêté cette nuit la victoire de l’Algérie face au Sénégal lors de la finale de la CAN, ce qui a parfois donné lieu à d’importants débordements sur toute la métropole. Au coup de sifflet final, vers 22h30, les premiers mouvements de foule ont commencé du côté de Vaulx-en-Velin, Vénissieux, ainsi qu’à la Guillotière. Si l’ambiance est restée un moment bon enfant, elle s’est électrisée au fil de la nuit. La préfecture n’a pas encore communiqué de bilan, mais on parle déjà d’au moins 5 interpellations. »
Ça a donc cramé un peu partout mais surtout dans les quartiers pauvres, Minguettes, Vaulx-en-Velin, un appart et des bagnoles, ce dont le bourgeois du centre-ville ou des Monts d’or se contrefout, du moment que ça ne touche pas son bien (plus ou moins bien acquis). Les Lyonnais terrorisés et planqués chez eux ont assisté à des rodéos, des véhicules qui faisaient des « vroum vroum » la moitié de la nuit, mais comme il faut bien dormir, tout ça a fini par se calmer tout seul. Au petit matin, Lyon ne ressemblait pas à Bagdad ni à Alep. Ça viendra peut-être un jour, Dieu sait comment.
« Du côté de Saint-Fons, la maire Nathalie Frier a pris la parole sur Twitter pour dénoncer les débordements qui ont eu lieu dans le quartier Zola ainsi que dans le centre-ville. “Ce soir St Fons brûle. Inacceptable. J’étais à la police municipale J’ai vu ces images que rien n’excuse […]” a-t-elle déclaré alors qu’on a pu observer plusieurs rodéos et feux de poubelle dans la ville. »
Les Algériens de France n’ont visiblement pas beaucoup de victoires à se foutre sous la dent. On sait que le football donne de la joie mais surtout transforme pas mal de perdants (du libéralisme, on insiste) en gagnants (sur le terrain, ou dans les tribunes). Il faudrait peut-être imaginer des scènes de liesse pour autre chose, une révolution douce, comme en Algérie actuellement les vendredis. On note en passant que le 5 juillet, les Algériens ne sont pas descendus dans les rues françaises. C’est déjà ça.