Tout le monde a compris : quand l’Amérique veut intervenir quelque part, pour rétablir la Justice et la Démocratie, c’est qu’elle veut surtout rétablir ses marges en piquant l’or noir ou l’or jaune. En l’occurrence, il s’agit d’or noir, dont la Libye regorge.
La technique américaine est simple, et éprouvée (rappelons qu’après le 11 Septembre, l’Amérique pilonnait et envahissait tous les lieux que foulait le très pratique ben Laden, ennemi – et ami – numéro un de l’Oncle Sam) :
déstabiliser un pays à l’aide de milices si possible « islamistes », financées, entraînées et armées,
attendre que le chaos grandisse,
charger la presse d’informations alarmantes sur l’augmentation du chaos,
arroser les populations civiles des pays occidentaux de réfugiés et d’attentats,
forcer l’opinion à soutenir « l’antiterrorisme » et les représailles, c’est-à-dire l’invasion des pays générateurs de « terrorisme », qui se trouvent évidemment sur des sols et sous-sols riches.
Ainsi, en deux décennies, les États-Unis ont-ils mis la main sur le pétrole irakien, l’héroïne afghane, et lorgnent aujourd’hui sur le pétrole libyen, qui leur avait depuis trop longtemps échappé.
Que voulez-vous, on n’arrête pas la démocratie, surtout quand elle est américaine.
Alors que Daech continue à progresser sur le sol libyen, où l’organisation pourrait établir un nouveau fief, l’administration Obama n’exclut pas d’intervenir militairement sur ce front, si l’évolution de la situation l’exige.
- Salon de l’Auto de Daech en Libye
Bientôt un nouveau front contre Daech ? L’administration du président Obama envisage désormais l’ouverture d’un nouveau front contre le groupe jihadiste en Libye, pour empêcher ses membres de se tailler un nouveau fief dans le pays, en proie au chaos.
Le président américain a affirmé jeudi, lors d’un Conseil de sécurité nationale à la Maison-Blanche, que les États-Unis étaient prêts à traquer Daech au-delà de la Syrie et l’Irak, jusqu’en Libye si nécessaire, un pays dans lequel Washington dit suivre la situation très attentivement.
La Libye, un terrain fertile pour l’expansion de Daech
Les puissances occidentales craignent en effet que le vide dans les institutions de ce pays ne procure un sol fertile pour les combattants de Daesh et le président américain a convoqué son Conseil de sécurité nationale pour évoquer ce dossier.
Au moment où il est sur la défensive en Irak et en Syrie, pilonnée depuis l’été 2014 par la coalition internationale, le groupe ultra-radical a réussi à prendre le contrôle de Syrte, à 450 km à l’est de Tripoli, et ses environs. Forts d’environ 3 000 combattants, selon les estimations occidentales, les jihadistes ont lancé début janvier une offensive dans la zone du « Croissant pétrolier », où sont situés les principaux terminaux d’or noir.