Le discours de politique étrangère prononcé par le président américain, Barack Obama à l’académie militaire de West Point, le 28 mai, était attendu, l’action de son administration, dans ce domaine, n’ayant pas toujours donné les résultats escomptés, que ce soit par exemple en Syrie ou, plus récemment, avec la prise de la Crimée par la Russie.
Aussi, le locataire de la Maison Blanche a défendu l’approche qui est la sienne dans les affaires internationales. « Depuis la Deuxième Guerre mondiale, a-t-il dit, certaines de nos erreurs les plus coûteuses ne sont pas venues de notre retenue mais de notre volonté de nous précipiter dans des aventures militaires sans penser à toutes les conséquences ».
Estimant que « l’Amérique doit montrer la voie sur la scène internationale », car, a-t-il affirmé, « si nous ne le faisons pas, personne ne le fera », Barack Obama a avancé que « l’armée est, et sera toujours, l’épine dorsale de ce leadership ». Toutefois, a-t-il précisé, « une intervention militaire américaine ne peut être la seule – ou même la première – composante de notre leadership en toute circonstance ». Et d’ajouter : « Ce n’est pas parce que nous avons le meilleur marteau que tout problème doit être vu comme un clou ».
« Nous devons élargir la gamme de nos outils, en y incluant la diplomatie et l’aide au développement », a-t-il déclaré, en ajoutant vouloir donner la priorité aux « sanctions, à l’isolement, au recours au droit international et, si nécessaire, à une action militaire multilatérale », laquelle serait « plus soutenue et moins susceptible de conduire à des erreurs coûteuses ».
Mais à propos de problèmes, le terrorisme international en pose de sérieux. Et, actuellement, la principale menace ne vient plus de la seule direction d’al-Qaïda, basée au Pakistan, mais de ses « franchises », actives au Sahel, au Yémen ou encore en Somalie. D’où l’appel lancé par Barack Obama au Congrès pour l’inciter à voter un fonds de 5 milliards de dollars destiné à financer des partenariats pour lutter contre les réseaux terroristes.
« Cela nous permettra d’entraîner, de renforcer les capacités et de faciliter le travail des pays partenaires qui sont en première ligne », a fait valoir le président américain. « Ces ressources nous donneront la flexibilité nécessaire pour remplir différentes missions, y compris l’entraînement des forces de sécurité au Yémen qui sont passées à l’offensive contre al-Qaïda, le soutien à une force multinationale pour maintenir la paix en Somalie, le travail avec les alliés européens pour former en Libye des forces de sécurité et une police des frontières opérationnelles, ou encore l’aide aux opérations (militaires) françaises au Mali », a-t-il expliqué.
Mais attendant, il va falloir financer le maintien de 9 800 soldats américains en Afghanistan jusqu’en 2016, dans le cas où l’accord bilatéral de sécurité (BSA) conclu avec Kaboul l’an passé est enfin ratifié (ce que le président Karzaï a refusé de faire). Rien que pour l’année 2015, le coût de cette présence militaire est estimé à 20 milliards de dollars, selon les propos tenus sur les plateaux de CNN par Tony Blinken, le conseiller adjoint à la sécurité nationale du président Obama.
Cette somme devrait être inscrite au budget OCO (overseas contingency operations), dont le montant pour cette année est de plus de 80 milliards, le Pentagone ayant gonflé la note pour parer aux effets de la séquestration et à la baisse de ses ressources.