Les véritables priorités du président Obama étaient manifestes cette dernière semaine, lorsqu’il assistait au Sommet de l’OTAN à Varsovie, la capitale polonaise. Car tandis qu’Obama rencontrait d’autres chefs d’État de l’OTAN pour discuter de l’augmentation des troupes, apportant plus de matériel militaire en Europe de l’Est et aux portes de la Russie, en faisant monter les tensions avec une puissance nucléaire, l’Amérique se trouvait elle-même en crise.
Après les épouvantables meurtres de Philando Castile et d’Alton Sterling, et l’attaque du tireur à Dallas, les tensions raciales étaient vives ; des millions de Noirs, de Bruns et de Blancs, jeunes pour la plupart, sont descendus dans les rues des villes de tout le pays pour exprimer leur indignation devant l’assassinat incessant de citoyens innocents par la police. Et, c’était prévisible, la police a brutalement réprimé les manifestations, démontrant au monde à quoi ressemble un maintien de l’ordre militarisé, et ce qu’il peut faire.
Ainsi, avec des troupes d’assaut approuvées par l’État investissant les rues et attaquant les manifestants, le Premier Président Noir n’a pas voulu s’embêter à revenir à la maison et à utiliser le pouvoir que lui confère sa position pour calmer les tensions et parler des questions liées aux incarcérations massives et à la violence policière. Non, au contraire, Obama est resté en Pologne, où il a fait tout son possible pour attiser les tensions internationales. Telle est la réalité de la présidence Obama : verser des larmes de crocodile par opportunisme politique tout en poursuivant une politique étrangère belliqueuse qui peut potentiellement dégénérer jusqu’à être hors de contrôle.
L’héritage d’Obama : préparer le terrain pour la guerre en Europe ?
Choc, horreur, répulsion – ce sont là quelques-unes des réactions appropriées à la vue des meurtres, approuvés par l’État, de gens noirs et bruns, comme Castile, Sterling, Trayvon Martin, Michael Brown, Freddie Gray, et d’innombrables autres. Mais ces mêmes réactions sont tout aussi adéquates lorsqu’on évalue la politique des États-Unis et de l’OTAN en Europe de l’Est, une politique qui pourrait avoir des conséquences considérables, mais encore inimaginables pour le moment. Je veux dire, une guerre contre la Russie ? Vraiment ?
En effet, l’administration Obama a fait de sa stratégie en Europe de l’Est une pièce maîtresse consistant à s’engager pleinement dans la militarisation plutôt que dans la négociation. Le Sommet de l’OTAN à Varsovie a vu la signature d’une série d’accord qui augmenteront indéniablement le potentiel de conflit militaire. Quelques éléments saillants des accords comprennent :
Le stationnement par rotation de quatre bataillons en Pologne, en Estonie, en Lettonie et en Lituanie, qui commencera en 2017
Le développement d’une présence avancée sur mesure dans la partie sud-orientale de l’Alliance
La déclaration initiale de la capacité opérationnelle de missiles balistiques de défense de l’OTAN
L’expansion de la mission de l’OTAN au cyberespace et à la cyberdéfense
Un accord pour commencer la formation et la construction de la capacité en Irak
Une présence maritime étendue en mer Méditerranée
Une extension de la mission de l’OTAN en Afghanistan jusqu’en 2020 au moins
Une déclaration commune de la nouvelle coopération OTAN–UE, y compris en matière de sécurité maritime et de lutte contre les menaces hybrides.
Ces développements sont extrêmement inquiétants si vous considérez qu’ils sont, en effet, des mesures de défense anti-Russie qui seront correctement interprétées par Moscou comme une escalade importante nécessitant, à son tour, une escalade du côté russe. Il y a eu un moment, dans un passé pas si lointain, où le désarmement et la négociation étaient à l’ordre du jour lorsqu’il s’agissait des relations américano-soviétiques. Malheureusement, il semble que les têtes froides ont toutes pris leur retraite ou sont décédées, et aujourd’hui, seuls les têtes brûlées et les bellicistes font de la politique.