L’Iran a assuré jeudi qu’il agirait en état de légitime défense en cas d’attaque, protestant contre des propos du président français Nicolas Sarkozy qui a évoqué récemment une attaque préventive contre les sites nucléaires de Téhéran.
Le 31 août, le président français avait averti l’Iran de la possibilité d’une attaque préventive contre ses sites nucléaires si Téhéran maintenait ses ambitions dans ce domaine.
Dans une lettre de protestation formelle adressée aux dirigeants de l’ONU, l’ambassadeur d’Iran aux Nations unies, Mohmmad Khazaee, a indiqué que son pays n’hésitera(it) pas à agir en état de légitime défense pour riposter à toute attaque contre la nation iranienne.
L’Iran prendra les mesures défensives qui s’imposent pour se protéger, a déclaré l’ambassadeur dans le courrier adressé au secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon et au Conseil de sécurité, dont la France est l’un des cinq membres permanents.
M. Sarkozy a tenu des propos incendiaires et des accusations sans fondement, a dénoncé M. Khazaee.
La République islamique d’Iran exprime sa profonde préoccupation et sa ferme condamnation à l’endroit de telles déclarations provocatrices, gratuites et irresponsables contre l’Iran, a-t-il ajouté, tout en démentant que son pays cherche à se procurer l’arme nucléaire.
L’Iran est à la pointe des Etats qui rejettent et s’opposent à tout type d’armes de destruction massive, y compris l’arme nucléaire, a-t-il assuré. Je répète en outre la position de mon gouvernement selon laquelle la République islamique d’Iran n’a aucunement l’intention d’attaquer d’autres pays.
Dans son discours devant la conférence annuelle des ambassadeurs de France, M. Sarkozy n’avait pas cité les pays qui pourraient être tentés par une option militaire contre l’Iran.
Ses ambitions militaires, nucléaires et balistiques (de l’Iran) constituent une menace croissante qui pourrait conduire à une attaque préventive contre les sites iraniens, qui provoquerait une crise majeure dont la France ne veut à aucun prix, avait déclaré le président français.
Téhéran est sous le coup de six condamnations de l’ONU et de sévères sanctions internationales contre son programme nucléaire, dont les Occidentaux redoutent qu’il n’ait un objectif militaire, ce que Téhéran nie.
Les pourparlers menés avec les grandes puissances pour tenter de résoudre cette crise nucléaire sont interrompus depuis janvier.
Dans son intervention, Nicolas Sarkozy s’était également prononcé en faveur d’un nouveau renforcement des sanctions contre Téhéran.
L’Iran refuse de négocier sérieusement. L’Iran se livre à de nouvelles provocations. Face à ce défi, la communauté internationale doit apporter une réponse crédible. Elle le peut si elle fait preuve d’unité, de fermeté et que les sanctions sont plus sévères encore. Nous aurions tort d’en sous-estimer les effets qui sont chaque jour plus perceptibles, avait-il affirmé.