L’Iran a dénoncé mardi les déclarations du président américain Barack Obama qui n’a pas écarté le recours à la force contre la République islamique dans la crise du programme nucléaire controversé de Téhéran.
"Les Etats-Unis utilisent toujours le langage de la menace contre l’Iran. Nous leur avons dit de le remplacer par celui du respect", a déclaré la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Marzieh Afkham, lors de son point de presse hebdomadaire.
Avoir recours à l’option militaire pour assurer les intérêts des lobbies influents (pro-israéliens, NDLR) au prix de la violation des règles internationales et de la charte des Nations unies n’est pas justifiable, avait-elle auparavant indiqué dans un communiqué.
"Ce langage de la menace (...) n’aura pas le moindre effet sur la détermination du gouvernement et de la nation pour défendre ses droits nucléaires absolus, notamment l’enrichissement d’uranium", avait-elle ajouté.
"J’ai le sentiment que les Iraniens ont bien compris que ce n’est pas parce que nous n’avons pas frappé (la Syrie) que nous ne frapperons pas l’Iran", avait dit dimanche M. Obama dans un entretien télévisé.
"Je pense que les Iraniens comprennent que la question du nucléaire est un problème bien plus important pour nous que celui des armes chimiques", avait-il ajouté.
Les pays occidentaux et Israël accusent l’Iran de chercher à fabriquer l’arme atomique sous couvert de son programme nucléaire civil, ce que Téhéran a toujours démenti.
L’Iran et les grandes puissances doivent relancer les négociations nucléaires en marge de l’Assemblée générale des Nations unies à New York qui s’ouvre mardi.
Mme Afkham a confirmé mardi l’échange de lettres entre le président iranien Hassan Rohani et M. Obama par les canaux diplomatiques. M. Obama a félicité M. Rohani pour son élection le 14 juin et ce dernier l’a remercié tout en précisant quelques points, a-t-elle dit sans donner plus de détails.
Elle a par ailleurs ajouté qu’aucune rencontre n’était prévue entre le président Rohani et des responsables américains ou britanniques à New York.
Le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, chargé des négociations nucléaires, doit pour sa part avoir des entretiens avec ses homologues européens, dont la chef de la diplomatie de l’UE, Catherine Ashton.
"Je pars ce soir pour New York, je vais avoir des rencontres avec certains ministres des Affaires étrangères, Mme Ashton et probablement avec le 5+1, qui réunit les cinq membres permanents du Conseil de sécurité et l’Allemagne", a-t-il indiqué mardi sur sa page Facebook.