De nombreuses régions du Venezuela, dont Caracas, ont subi une panne d’électricité dans la nuit du 22 au 23 juillet. Nicolas Maduro a déclaré que le pays était la cible d’une « attaque électromagnétique ».
La capitale Caracas et de nombreuses régions du Venezuela étaient plongées dans le noir le 22 juillet en fin de journée à la suite d’une nouvelle panne d’électricité liée selon le gouvernement à une « attaque électromagnétique ».
La panne de courant a commencé à Caracas à 20h41 GMT, a constaté l’AFP, et a affecté entre autres la distribution d’eau, les services de transports publics et les liaisons téléphoniques. En province, des coupures ont été reportées dans la totalité des 23 États vénézuéliens, selon des utilisateurs de Twitter.
« Les premiers éléments de l’enquête menée dans la région du Caroni [dans le sud du Venezuela] suggèrent qu’il s’agit d’une attaque électromagnétique visant à nuire au système de production hydroélectrique », a expliqué le ministre de la Communication Jorge Rodríguez à la télévision, promettant que le système électrique national serait remis en service « dans les plus brefs délais ».
Atención !! El Gobierno Bolivariano se dirige al Pueblo de Venezuela pic.twitter.com/VYPYsPBW11
— Jorge Rodríguez (@jorgerpsuv) 22 juillet 2019
Plus tard, le président Nicolas Maduro a dénoncé sur Twitter une « nouvelle attaque criminelle ».
Ante el nuevo ataque criminal contra la tranquilidad y la Paz de la Patria, el Gobierno Bolivariano y la #FANB se encuentran desplegados atendiendo las necesidades del pueblo. Los hijos e hijas de Bolívar demostraremos una vez más nuestra voluntad inquebrantable. ¡Venceremos ! pic.twitter.com/M6SYC0VIEA
— Nicolás Maduro (@NicolasMaduro) 23 juillet 2019
« Ils essayent de cacher l’ampleur de la tragédie en rationnant tout le pays, mais l’échec saute aux yeux : ils ont détruit le système électrique et n’ont pas de solutions », a réagi sur Twitter le chef de l’opposition Juan Guaido, président du Parlement, qui s’est autoproclamé en janvier président par intérim du Venezuela et est reconnu comme tel par une cinquantaine de pays, au premier rang desquels les États-Unis.
Intentaron esconder la tragedia con racionamientos en todo el país, pero el fracaso es evidente : destruyeron el sistema eléctrico y no tienen respuestas.
Mañana, con fuerza, vamos a la asamblea en la calle. Los venezolanos no nos acostumbraremos a este desastre. #ApagónNacional
— Juan Guaidó (@jguaido) 22 juillet 2019
L’opposition vénézuélienne met généralement les pannes de courant sur le compte de l’« incurie » et de la « corruption » au sein du gouvernement de Nicolas Maduro.
La société nationale de production d’électricité Corpoelec a quant à elle simplement indiqué qu’une panne touchait plusieurs secteurs de la capitale.
De précédentes pannes attribuées à des « attaques terroristes »
Cette panne a lieu alors que le contexte diplomatique est toujours extrêmement tendu avec les États-Unis, que Caracas a accusé le 22 juillet d’avoir violé son espace aérien avec un « avion espion ».
La veille, des responsables militaires américains avaient dénoncé le fait qu’un avion de combat vénézuélien s’était approché le 19 juillet de très près d’un avion américain, de façon « agressive » et « dangereuse », au-dessus de la mer des Caraïbes, qualifiant la manoeuvre de « non professionnelle ».
D’autres pannes d’électricité ont plongé le Venezuela dans le noir cette année, un premier début mars puis un deuxième à la fin de ce même mois, paralysant, là aussi, le pays pendant une semaine. La distribution d’eau – qui fonctionne grâce au réseau électrique – avait aussi été interrompue.
Le gouvernement de Nicolas Maduro avait déjà attribué ces pannes à des « attaques terroristes » fomentées par l’opposition et les États-Unis contre la centrale hydroélectrique de Guri (sud), qui fournit 80 % de l’électricité au Venezuela.
La province vénézuélienne est aujourd’hui régulièrement touchée par des pannes de courant, mais la capitale est d’ordinaire épargnée.