Des graffitis et des insultes anti-chrétiens en hébreu ont été tagués dans la nuit de jeudi à vendredi sur un mur de l’église de la Dormition, l’une des principales abbayes de Jérusalem, ont constaté des journalistes de l’AFP.
"Deux voitures ont également été couvertes de slogans et ont eu leurs pneus crevés", a précisé à l’AFP le porte-parole de la police israélienne, Micky Rosenfeld.
Les enquêteurs soupçonnent des extrémistes religieux juifs, une piste déjà privilégiée dans une vague de déprédations anti-palestiniennes mercredi.
L’abbaye de la Dormition, située sur le mont Sion à Jérusalem, abrite une communauté de moines bénédictins allemands, qui ont découvert les inscriptions vendredi matin, a précisé le patriarcat latin (catholique) de Jérusalem dans un communiqué.
Des graffitis ont aussi été inscrits sur l’une des portes du cimetière grec-orthodoxe voisin, selon des témoins.
Les inscriptions comparent les chrétiens à des singes et appellent à la vengeance.
"Il faut absolument mettre fin à ces actes de vandalisme en favorisant une meilleure éducation des jeunes, notamment à l’école", a déclaré le vicaire patriarcal pour Jérusalem, Mgr William Shomali, cité dans le communiqué du patriarcat, appelant à faire preuve de beaucoup de patience.
"Le patriarcat condamne ces actes qui ont eu lieu à Jérusalem, Ville Sainte pour les trois religions (judaïsme, christianisme et islam). Poser un tel acte est une tentative abjecte de miner la coexistence entre les différents croyants", selon le texte.
En septembre et octobre, Israël avait déjà connu une série de profanations d’édifices chrétiens.
Le 4 septembre, une porte du monastère de Latroun, près de Jérusalem, avait été incendiée et les murs tagués d’insultes anti-chrétiennes. La semaine suivante, un graffiti en hébreu insultant Jésus avait été écrit sur la porte d’entrée d’un couvent franciscain du Mont Sion à Jérusalem. Une église roumaine orthodoxe avait aussi été la cible de pierres, de bouteilles et de détritus.
Une vingtaine de voitures palestiniennes ont été incendiées ou ont eu des pneus crevés mercredi dans plusieurs localités de Cisjordanie occupée ainsi qu’à Jérusalem-Est occupé et annexé, où des graffitis vengeurs ont également été retrouvés. La police a attribué ces actes à des colons juifs extrémistes.
Cette vague d’exactions intervenait 30 jours après l’assassinat par un Palestinien d’un colon, premier Israélien tué en Cisjordanie depuis septembre 2011, auquel les graffitis se référaient explicitement. Dans la religion juive, le 30ème jour marque la fin de la période de deuil pour les proches.
Des extrémistes de la colonisation et des milieux nationalistes religieux mènent sous le nom de "Prix à payer" des actions consistant à se venger sur des villageois palestiniens, des lieux de culte musulmans et chrétiens, des militants pacifistes israéliens, voire l’armée, des décisions gouvernementales qu’ils jugent hostiles à leurs intérêts ou des attaques attribuées à des Palestiniens.
Malgré les condamnations systématiques de tels actes par les autorités israéliennes, leurs auteurs sont très rarement appréhendés et encore moins traduits en justice.