La juge d’instruction chargée de l’enquête sur la disparition d’Estelle Mouzin en 2003 s’intéresse à des SMS échangés le soir des faits entre le tueur en série Michel Fourniret et son ex-épouse, a-t-on appris ce dimanche de source proche du dossier, confirmant une information d’Europe 1.
À l’issue de l’audition vendredi de Monique Olivier, l’ex-femme de Michel Fourniret, l’avocat de cette dernière Me Richard Delgenes avait indiqué à la presse que la juge Sabine Kheris l’avait interrogée sur « des échanges de SMS entre (…) Michel Fourniret et Monique Olivier sur des périodes clés ». Selon une source proche du dossier, plusieurs SMS auraient été échangés entre eux le soir du 9 janvier 2003, date de la disparition de la fillette de neuf ans à Guermantes (Seine-et-Marne). […] L’analyse des lignes du tueur en série est une demande ancienne des avocats du père d’Estelle Mouzin, réclamée depuis 2006, mais cela n’avait pas été effectué jusqu’à récemment. (20 Minutes)
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Autre révélation inédite : on y découvre le récit d’une altercation sanglante au Café de Flore, à mains nues, entre Hallier et Pierre Bergé à la suite d’accusations lancées contre ce dernier dans L’Idiot international…
Jean-Pierre Thiollet : Cet épisode, il me semble, n’a été connu à l’époque que d’un tout petit nombre de personnes et est resté très confidentiel. L’évocation a à mon sens le triple mérite de s’appuyer sur des faits rigoureusement authentiques, d’avoir une dimension à la fois pittoresque et épique, et de renforcer la valeur documentaire de l’ouvrage. Hallier avait plus que du cran : il refusait de se laisser impressionner par les « tout-puissants » de son temps et avait un côté donquichottesque qui a de quoi, a fortiori avec le recul du temps, le rendre attachant. (Causeur)
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Une partie importante des jeunes Français ne possède que quelques centaines de mots, quand il leur en faudrait plusieurs milliers pour tenter d’examiner et d’accepter pacifiquement leurs différences et leurs divergences. Lorsqu’ils doivent s’adresser sereinement et explicitement à des gens qu’ils ne connaissent pas, avec lesquels ils ne partagent pas les mêmes convictions, les mêmes croyances, la même appartenance, un vocabulaire exsangue et une organisation approximative des phrases et des discours ne leur donnent pas la moindre chance de relever le défi de l’explication sereine. Confinée dans des cercles étroits et oppressants des ghettos sociaux et des friches rurales, leur parole fut très rarement sollicitée pour l’analyse et la problématisation. S’expliquer leur paraît alors aussi difficile qu’incongru.
Beaucoup de jeunes en insécurité linguistique ont ainsi perdu cette capacité spécifiquement humaine de tenter d’inscrire pacifiquement leur pensée dans l’intelligence d’un autre par la force respectueuse des mots. Réduite à la proximité et à l’immédiate réaction, leur parole a définitivement renoncé à créer un temps de sereine négociation linguistique, seule capable d’éviter le passage à l’acte violent et à l’affrontement physique. Leur parole devenue « éruptive » n’est le plus souvent qu’un instrument d’interpellation brutale et d’invective qui banalise l’insulte et précipite le conflit plus qu’elle ne le diffère. (Alain Bentolila, Le Figaro)
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#DarmaninDemission
“Il m’a pris la main et il l’a posée sur son sexe. J’avais compris ce qu’il voulait. J’ai déboutonné son pantalon et je lui ai fait une fellation mais je ne suis pas allée jusqu’au bout.”
Darmanin : la deuxième plaignante livre son récit https://t.co/wkZCNKhf92— Massouda (@messa_Alors) October 10, 2020
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« On dit ‘Les hommes’ parce qu’ils sont aujourd’hui encore trop nombreux à nous traumatiser. » La militante féministe Alice Coffin dans #CPolitique pic.twitter.com/0zxzz15g9d
— C Politique (@CPolF5) October 11, 2020
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Le tournant du 21e siècle fut marqué par deux événements contradictoires. Les attentats du 11 septembre 2001, point de départ d’un déchaînement militaire inouï aboutissant à la destruction de pays entiers sous couvert de lutte contre le terrorisme ; mais aussi, passée inaperçue, l’entrée en fonction de la première Cour pénale permanente en charge des crimes de guerre en avril 2002. Une concrétisation de l’aspiration des peuples à davantage de droit et de justice, protestation silencieuse de 60 puis 123 pays face à la stratégie du chaos.
Vingt ans plus tard, tandis que la plus extrême violence continue à s’abattre sur le Proche-Orient, est annoncé une ouverture d’enquête par la Procureure de la Cour pénale internationale sur les crimes commis dans l’État de Palestine. Un choc qui fait hurler la partie israélienne et américaine, et en même temps stupéfie les victimes qui ont du mal à y croire. Ainsi le fracas des bombardements couvre depuis des années le cliquetis discret du métronome du droit qui oscille imperturbablement. Les dirigeants israéliens ne sont plus les maîtres de l’horloge. (France Irak actualités)
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Après son hospitalisation, le joggeur blessé avait pensé identifier un proche d’Amedy Coulibaly comme étant son agresseur. Il affirmait devant les enquêteurs avoir reconnu, lors de la diffusion de deux reportages télévisés, Amar Ramdani. « Quand il a découvert ce visage, Thomas (NDLR : prénom modifié par le quotidien) a aussitôt confié à sa famille que c’était cet individu, ou quelqu’un qui lui ressemblait beaucoup, qui lui avait tiré dessus », avait raconté en mai un policier au Parisien. Une hypothèse crédible étant donné la présence en région parisienne au moment des faits du jeune homme et sa rencontre la veille avec le terroriste. L’avocat de l’accusé, Régis Méliodon, avait précisé à l’époque qu’Amar Ramdani niait « farouchement être lié de près ou de loin aux attentats ».
Comme six autres personnes, Amar Ramdani a pourtant été mis en examen dans l’enquête des attentats de janvier. Proche du terroriste depuis 2010, il avait fait la rencontre de Coulibaly en prison. De septembre 2014 au 6 janvier 2015, les deux hommes avaient échangé plus de 600 textos. Dans son entretien avec la journaliste de BFMTV, le joggeur explique craindre que son agresseur ne soit pas mort ou en liberté. « Si ça se trouve on va me refaire d’autres choses », confie-t-il inquiet ajoutant se « sentir un peu oublié ». L’enquête sur son agression est toujours en cours. (Le Figaro)
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Me Coutant-Peyre est revenue hier sur la structure juridique de ce dossier dont elle dénonce les choix politiques. Selon elle, l’affaire d’armes concernant le trafiquant Claude Hermant ne doit pas être disjointe de la procédure des attentats de janvier 2015, sauf à vouloir protéger cet indicateur des services de police, dont chacun sait que c’est lui qui a vendu les armes utilisées par Coulibaly et qui pourtant n’est pas poursuivi en cour d’assises. De manière plus générale, il lui semble que les insuffisances de tous les services de l’État sont mises en évidence ; et que le parquet a ficelé un dossier qu’elle qualifie de « rideau de fumée » dont les lacunes ne visent qu’à masquer l’échec criant des services et les arrangements avec la vérité de ce qu’elle nomme une « affaire d’État ».
Elle a raison de réfléchir à la nature de ce qui nous résiste, car chaque jour nous faisons l’expérience, plus modestement — et sans pour autant nous prévaloir de quelque complot — d’une opacité qui interroge notre capacité de jugement, et surtout de la fragilité des accusations, lesquelles semblent parfois ne tenir qu’à un fil, et n’avoir été rassemblées que faute de mieux, comme s’il fallait à tout prix qu’il y eût quelqu’un dans le box. (Charlie Hebdo)
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L’alerte a été lancée depuis l’Italie à l’orée du printemps dernier. Alors que l’épidémie du Covid-19 bat son plein sur le territoire, les services de criminalité financière s’agitent en coulisses. Des dizaines d’enquêteurs, chargés de la lutte contre la mafia italienne, repèrent un afflux de transactions suspectes : des clans profiteraient de la crise pour prêter à des entrepreneurs au bord de la faillite, dans le but de blanchir leurs revenus d’activités criminelles.
Leurs proies de prédilection : les PME et commerces en difficulté. Car certaines structures et magasins à court de trésorerie et en perte d’activité, ne pouvant plus s’adresser aux banques pour se re-financer, sont plus enclins à accepter l’« argent sale » de prêteurs peu conventionnels. (Le Figaro)
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Les hôpitaux vont-ils devoir choisir entre des patients ? Alors que le plan blanc renforcé a été déclenché jeudi 8 octobre dans les hôpitaux d’île-de-France, le directeur général de l’AP-HP Martin Hirsch sonne l’alerte. « On se met dans une situation où l’on risque d’avoir à choisir entre certaines pathologies ou certains patients », a-t-il déclaré ce vendredi matin sur Europe 1. [...]
« Le déclenchement du plan blanc, c’est la conséquence d’une situation qui évolue relativement rapidement, qui est préoccupante, qui est extrêmement compliquée pour les équipes », a expliqué Martin Hirsch. « Et c’est le fait que nous prévoyons dans les jours qui viennent que le nombre de patients à prendre en charge, aussi bien en réanimation que dans les unités d’hospitalisation, va être de plus en plus élevé », a-t-il ajouté, appelant les patients à ne pas déprogrammer eux-mêmes leurs interventions.
Pour éviter que la situation se dégrade, le directeur de l’AP-HP a appelé les Français à rester vigilants et à respecter les consignes sanitaires, soulignant que « si les tendances ne bougent pas, là il n’y aura pas d’autres moyens que d’avoir effectivement des mesures extrêmement restrictives ». « N’attendez pas forcément qu’on vous y oblige, pour vous discipliner, pour restreindre les contacts sociaux », a-t-il insisté. (LCI)
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— intj ❄︎ (@salvvajanmayen) October 9, 2020
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À la suite de la crise de 2008, les banques centrales se sont mises à prêter de l’argent à des échéances de plus en plus longues (quelques semaines, puis quelques mois, voire plusieurs années) afin de rassurer les acteurs financiers, tétanisés à l’idée que leurs partenaires de jeu fassent faillite. Et il y avait fort à faire car, faute de régulation adéquate, le jeu financier est devenu un gigantesque casino planétaire au cours des dernières décennies. Chacun s’est mis à prêter et à emprunter dans des proportions inouïes, si bien que le total des actifs et passifs financiers privés détenus par les banques, les entreprises et les ménages dépasse aujourd’hui les 1 000 % du PIB dans les pays riches (sans même inclure les titres dérivés), contre 200 % dans les années 1970. Les patrimoines réels (c’est-à-dire la valeur nette de l’immobilier et des entreprises) ont eux aussi progressé, passant de 300 % à 500 % du PIB, mais beaucoup moins fortement, ce qui illustre la financiarisation de l’économie.
Pour les petits épargnants, les taux d’intérêt nuls ou négatifs ne sont pas forcément une bonne nouvelle. Mais pour ceux qui ont les moyens d’emprunter à bas taux et qui disposent de l’expertise financière, légale et fiscale permettant de dénicher les bons placements, il est possible d’obtenir d’excellents rendements. D’après Challenges, les 500 plus grandes fortunes françaises sont ainsi passées de 210 à 730 milliards d’euros entre 2010 et 2020 (de 10 % à 30 % du PIB). Une telle évolution est socialement et politiquement insoutenable. (Thomas Piketty, Le Monde)
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Mercredi, il a été beaucoup question de domination avec Jason Stanley, professeur à Yale, spécialiste du fascisme, et l’historien Romain Huret. À 26 jours de l’élection présidentielle américaine. Les deux chercheurs se sont montrés plus qu’inquiets : Trump sera-t-il prêt à lâcher le pouvoir ? Rien n’est moins sûr selon eux. (Mediapart)
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« ...Y’a une petite méfiance quand même ... »
#AdadaSurMonBiden pic.twitter.com/qbDsVnpXn1— Eva Иванова - (@spetsnagirl) October 11, 2020